Accéder au contenu principal

Sufjan Stevens - The BQE


Bon, voici donc le deuxième disque chroniqué aujourd'hui et comme prévu, c'est uniquement instrumental. Mais si pour Fuck Buttons, on était dans l'ambiance rave party technoïde. Cette fois-ci, c'est nettement plus tranquille et feutré, ambiance musique classique et "pas un bruit dans la salle". Pourtant, Sufjan Stevens n'est pas vraiment coutumier du fait. Bien sûr, on retrouvait déjà tout un tas d'instruments "classiques" dans ses précédentes compositions, mais employés de manière plus pop. Et puis surtout, il y avait sa voix. Ici, les instruments sont nus et du coup, le droit à l'erreur est nettement moindre. "The BQE" est donc plutôt un disque pour écouter chez soi, allongé sur le canapé, à l'inverse de "Tarot Sport". Mais, parce qu'il y a un mais, le résultat est ... comment dirais-je, assez fade, ça manque de "peps", ça ressemble même parfois à ces musiques faciles de films hollywoodiens, faites uniquement pour provoquer l'émotion chez le spectateur. J'attendais de lui, une musique avec un peu plus de corps, moins évidente en fait, dans l'esprit de la fin du magnifique "You Are The Blood" sur la compilation "Dark Was The Night" sortie en début d'année. Mais à sa décharge, sortir une nouvelle oeuvre d'inspiration classique aujourd'hui, qui tienne la route, n'est jamais chose aisée. Et malheureusement même le talentueux Sufjan Stevens n'y ici est pas vraiment parvenu. Son "BQE" sonne comme un exercice de style un peu vain, oeuvre d'un artiste sans doute devenu quelque peu mégalo. Sauce barbecue plutôt que chantilly, donc. Et tant pis pour les lecteurs fans du bonhomme :-(

5/10

Chroniques :
Esprits Critiques
Pitchfork
Foutraque.com

Commentaires

  1. Si Sufjan ne chante pas c'est surtout parce que ce disque est la musique d'un film, et que l'un ne va pas sans l'autre (même si on peut écouter le CD seul)(mais on l'entend différemment après avoir vu le DVD).
    Tu as vu le DVD? Parce que tous ceux qui disent ne pas aimer cet album ne se basent que sur le CD. Chroniquer une musique de film sans avoir vu le film c'est assez bizarre je trouve...

    (sinon j'adore évidemment)(était-il utile de le préciser? ^^)

    RépondreSupprimer
  2. Désolé, je ne savais pas que c'était aussi un film. De toute façon, je ne suis pas super fana de musique de film ... car comme tu dis l'un ne va sans l'autre.

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

James Yorkston, Nina Persson & The Second Hand Orchestra - The Great White Sea Eagle

  Après la parenthèse de l'iguane, revenons à de la douceur avec un nouvel album de l'écossais James Yorkston et son orchestre de seconde main suédois - The Second Hand Orchestra, c'est leur vrai nom - mené par Karl-Jonas Winqvist. Si je n'ai jamais parlé de leur musique ici, c'est sans doute parce qu'elle est trop discrète, pas assez moderne et que leurs albums devaient paraître alors que je donnais la priorité à d'autres sorties plus bruyantes dans tous les sens du terme. Je profite donc de l'accalmie du mois de janvier pour me rattraper. Cette fois-ci, avant de rentrer en studio avec leur orchestre, Yorkston et Winqvist se sont dit qu'il manquait quelque chose aux délicates chansons écrites par l'écossais. Une voix féminine. Et en Suède, quand on parle de douce voix mélodique, on pense évidemment à Nina Persson, l'ex-chanteuse des inoffensifs Cardigans dont on se souvient au moins pour les tubes " Lovefool " et " My favorite

Lucie

L'autre jour, en lisant l'article intitulé « ça rime à quoi de bloguer ? » sur le très bon blog « Words And Sounds » - que vous devez déjà connaître, mais que je vous recommande au cas où cela ne serait pas le cas - je me disais, mais oui, cette fille a raison : « ça rime à quoi la musique à papa? ». Enfin, non, sa réflexion est plutôt typiquement féminine : trouvons un sens derrière chaque chose ! Nous, les hommes, sommes plus instinctifs, moins réfléchis. C'est sans doute pour ça que dans le landernau (je ne sais pas pourquoi, j'aime bien cette expression, sans doute parce que ça fait breton :-) des « indierockblogueurs », il y a surtout des mecs. Un mec est par contre bizarrement plus maniaque de classements en tout genre, surtout de classements complètement inutiles dans la vie de tous les jours. Pour ceux qui ne me croient pas, relisez donc Nick Hornby. Et je dois dire que je n'échappe pas à la règle, même si j'essaie de me soigner. J'ai, par exemple,

Top albums 2023

2023, fin de la partie. Bonjour 2024 et bonne et heureuse année à toutes et tous ! Je termine cette fois-ci un premier janvier, sur le fil, histoire de bien clôturer l'affaire, sans anticipation. Avant de vous dire qu'il s'annonce plein de bonnes choses musicalement parlant pour la nouvelle année, voici un récapitulatif de l'an dernier en 10 albums. 10 disques choisis le plus subjectivement possible, parce que ce sont ceux qui m'ont le plus emballé, le plus suivi pendant douze mois et qui je pense, me suivront le plus longtemps encore à l'avenir. 10- Young Fathers - Heavy, Heavy Ces jeunes pères de famille inventent une pop futuriste à partir de mixtures de TV On The Radio, Animal Collective ou autre Massive Attack. C'est brillant, novateur, stimulant, mais cela a parfois le défaut de ses qualités : notre cerveau est régulièrement en surchauffe à l'écoute de ces morceaux bien trop denses pour le commun des mortels, incapable de retenir autant de sons, d&