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Mes indispensables : The Velvet Underground & Nico (1967)

Bonjour à tous ! Eh oui, les papas aussi ont du travail... Maman est donc de retour aujourd'hui pour vous parler d'un album pas tout jeune, puisqu'il date de 1967. Et pourtant, impossible de se faire à l'idée que ce disque a 43 ans. Il faut dire qu'en 67 le Velvet Underground n'était pas en retard sur son temps... On présente souvent les Beatles et les Rolling Stones comme les symboles de la jeunesse rebelle des 60's, sans doute parce qu'ils étaient parmi les premiers à faire du rock. Mais dans le registre "sex and drugs and rock'n'roll", ces derniers ne font décidément pas le poids face à la formation new-yorkaise, bébé d'Andy Warhol. Outre la banane de couverture pour le moins équivoque (d'autant qu'à la sortie de l'album, celle-ci était accompagnée de la mention : "Peel Slowly and See" ; en l'"épluchant", on découvrait un fruit... rose), la thématique du Velvet n'est pas vraiment fleur bleue. Et à l'heure où nos anglais entonnaient joyeusement "With a Little Help from my Friends" et "Let's Spend the Night Together", Lou Reed et ses acolytes nous contaient de sombres histoires d'addictions en tous genres, de jeunesse paumée, d'illusions perdues ou de déviances sexuelles. Les quatre garçons dans le vent n'ont qu'à bien se tenir ! En effet, du mélancolique "Sunday Morning", en passant par le planant "Venus in Furs" et le paroxystique "Heroin", et jusqu'à l'inaudible "European Son", "The Velvet Underground and Nico" sonne l'ère de la décadence. La poésie vénéneuse de Lou Reed, accompagnée de guitares tantôt brutales et saccadées, tantôt langoureuses et obsédantes nous transporte dans un univers à la fois sordide et fascinant. Les titres "Femme Fatale", "All Tomorrow's Parties" et "I'll Be your Mirror" portés par la voix atone et néanmoins pénétrante de Nico, viennent alléger, toutes proportions gardées, l'atmosphère étouffante qui règne sur cet album.
En dépit d'un succès commercial mitigé lors de sa sortie, l'album à la banane aura bien évidemment fait d'innombrables petits qui en auront faits à leur tour. En atteste la célèbre phrase attribuée au vénérable Brian Eno, "Peu de gens ont acheté le premier album du Velvet Underground à sa sortie, mais tous ont ensuite fondé un groupe."

Vidéo de "Venus In Furs" :

Commentaires

  1. mdr c'est mon prochain article dans la série "L'album de papa" :-)) Excellent album :-)

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