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Articles

Affichage des articles du mars, 2010

The Strange Boys - Be Brave

Avec ces petits texans, dont "Be Brave" est déjà le deuxième album, le temps s'est indéniablement arrêté. On est encore au milieu des années 60. La jeunesse rebelle écoute les Stones, Bob Dylan, pas encore le Velvet, mais ça viendra. L'harmonica est plutôt bien vu, les voix nasillardes à la mode. Et puis, il y a cette attitude d'avoir l'air de s'en foutre malgré tout. Comme si le rock, ce bon vieux rock à papa, n'était pas si primordial. Comme si ce n'était qu'un élément parmi d'autres, un prétexte pour les filles, l'alcool, les drogues. Avec les Strange Boys, on croirait revenir quarante ans en arrière, avec même le son d'origine. On pourra donc aisément passer à côté de ce disque : trop anachronique, pas assez dans l'air du temps, déjà mille fois entendu et en mieux. Sauf qu'à l'écoute de la chanson éponyme, on pourrait justement se mettre à regretter de ne pas l'avoir vécue cette époque-là, ce temps béni où l'

Mes indispensables : The Libertines - Up The Bracket (2002)

Rappelez-vous, on était alors en 2002 et c'était soit-disant le retour du rock à guitares avec l'apparition de tout un tas de groupes en "The", en tête desquels figuraient les américains de The Strokes et The White Stripes ainsi que les anglais de The Libertines. Si les deux premiers existent toujours et continuent de connaître un succès certain, les derniers ont splitté depuis quelques temps déjà. En effet, les deux leaders des Libertines, après deux albums seulement ne s'entendaient plus : problème d'égos surdimensionnés ? abus de drogues ? Ils se sont donc logiquement séparés et ont formé chacun de leur côté un groupe : les Babyshambles pour Pete Doherty (il continue désormais carrément en solo), les Dirty Pretty Things pour Carl Barat. Sans jamais retrouver la spontanéité de ce premier essai, "Up The Bracket", véritable coup de maître. Produit par le Clash Mick Jones, ce disque est une gigantesque claque, peut-être encore plus que le "Is Thi

Les premiers jours du printemps

                                                   Le printemps de Giuseppe Arcimboldo Voici donc les longs jours, lumière, amour, délire ! Voici le printemps ! mars, avril au doux sourire, Mai fleuri, juin brûlant, tous les beaux mois amis ! Les peupliers, au bord des fleuves endormis, Se courbent mollement comme de grandes palmes ; L'oiseau palpite au fond des bois tièdes et calmes ; Il semble que tout rit, et que les arbres verts Sont joyeux d'être ensemble et se disent des vers. Le jour naît couronné d'une aube fraîche et tendre ; Le soir est plein d'amour ; la nuit, on croit entendre, A travers l'ombre immense et sous le ciel béni, Quelque chose d'heureux chanter dans l'infini.                   Printemps de Victor Hugo  (extrait du recueil "Toute la lyre") PS : J'avoue, j'ai copié le concept : peinture, littérature & musique ici . Voilà, il fallait que justice soit rendue. Et désolé pour cette chronique pas (du

Chapelier Fou - 613

Après deux EP et quelques concerts plutôt remarqués (notamment au Printemps de Bourges en 2008, il y sera d'ailleurs de nouveau cette année), voici "613", le premier album de Chapelier Fou, alias Louis Warynski de son vrai nom. Une fois n'est pas coutume, c'est donc d'un artiste français dont je vais vous parler aujourd'hui. Son univers assez particulier et presque entièrement instrumental est à situer quelque part entre un Yann Tiersen et une Emilie Simon (lorsque celle-ci ne se prenait pas encore pour Kate Bush), pas loin non plus d'un Owen Pallett, avec lequel il partage une certaine habileté dans le maniement du violon, mais sans l'organe vocal donc. Et pour une fois, c'est l'Est de la France qui fait parler de lui, puisque le monsieur en question est originaire de Lorraine. Le chapelier fou est, pour ceux qui ne le savent pas, un personnage d'Alice au pays des merveilles (il est joué par Johnny Depp himself dans le dernier film de

Concours : 3x2 places à gagner pour This Is The Hello Monster le 1er avril aux Trois Baudets

J'en avais parlé ici dans mes découvertes de la semaine. Maintenant, pour ceux qui ont apprécié (vous pouvez toujours vous refaire une idée en allant sur son MySpace ) je vous propose de gagner 2 places pour aller voir This Is The Hello Monster aux Trois Baudets, à Paris, le jeudi 1er avril prochain (non, ce n'est pas un poisson !) Comment ça marche ? Rien de plus simple : les trois premiers à m'envoyer leur nom, prénom par mail à l'adresse lamusiqueapapa@gmail.com décrochent les précieux sésames. Parmi les heureux gagnants, si certains ont l'envie et le courage d'écrire une petite bafouille sur ledit concert, n'hésitez pas à me le signaler, je la publierai ici même. Alors, à vos marques, prêts, partez ! (Pour plus d'infos sur le concert, c'est ici )

Mes indispensables : The Velvet Underground & Nico (1967)

Bonjour à tous ! Eh oui, les papas aussi ont du travail... Maman est donc de retour aujourd'hui pour vous parler d'un album pas tout jeune, puisqu'il date de 1967. Et pourtant, impossible de se faire à l'idée que ce disque a 43 ans. Il faut dire qu'en 67 le Velvet Underground n'était pas en retard sur son temps... On présente souvent les Beatles et les Rolling Stones comme les symboles de la jeunesse rebelle des 60's, sans doute parce qu'ils étaient parmi les premiers à faire du rock. Mais dans le registre "sex and drugs and rock'n'roll", ces derniers ne font décidément pas le poids face à la formation new-yorkaise, bébé d'Andy Warhol. Outre la banane de couverture pour le moins équivoque (d'autant qu'à la sortie de l'album, celle-ci était accompagnée de la mention : "Peel Slowly and See" ; en l'"épluchant", on découvrait un fruit... rose), la thématique du Velvet n'est pas vraimen

Mr Katerine vous emmerde

S'il est un chanteur actuel qui correspond totalement à ma chronique honteuse du vendredi, c'est bien lui : Katerine. De part son univers décalé, ses quelques chansons cultes : "Je vous emmerde", "Louxor, j'adore", "VIP", etc, mais aussi ses collaborations diverses et variées dans le milieu de la musique bien sûr, mais aussi de la télé, du cinéma, etc. Cet homme est une personnalité atypique, complexe, qui n'aime rien qu'à brouiller les pistes, surprendre et ne surtout pas se prendre au sérieux. Forcément, cela agace les rabat-joie en tout genre, comme si l'art se devait d'être quelque chose de chiant, coincé et un domaine réservé aux personnes de bon goût. Bobo ?  Elitiste ? Anti-commercial ? Même pas, il participera d'ailleurs à la nauséabonde Star Academy ou encore au dernier album de l'horripilante Arielle Dombasle. Le gars bouffe à tous les râteliers, pourvu qu'il puisse s'amuser. Le ridicule ne tue pas, me

The Morning Benders - Big Echo

C'est le premier disque de ma sélection "Disque de la semaine" à n'être disponible qu'en import et c'est donc celui que vous aurez sans doute le plus de mal à trouver en magasin. Même si, avec internet, cela ne devrait normalement pas poser de problème. A l'inverse de la plupart de tous les nouveaux groupes nous venant d'outre-Atlantique, les Morning Benders ne nous proposent pas de folk (ouf !) ou si peu. Leur musique n'est pas non plus influencée par la musique africaine. Pas davantage d'instruments électroniques ici. Non, ces petits américains font de la pop comme on en faisait dans les années 60, quelque part entre les Ronettes et les Beach Boys. De la pop comme on en fait plus beaucoup aujourd'hui : des Grizzly Bear (ils sont d'ailleurs produits par Chris Taylor) version côte ouest ? Un peu has-been, pas (encore ?) vraiment à la mode. Et donc foncièrement intemporelle. Le meilleur exemple en est "Excuses", le premier morc

Mes indispensables : Sparklehorse - Vivadixiesubmarinetransmissionplot (1995)

Décidément, cette nouvelle décennie est marquée du sceau du suicide parmi les folkeux américains. Car après Vic Chesnutt, ce fut autour de Mark Linkous, leader de Sparklehorse, de mettre fin à ses jours, il y a une semaine maintenant. Et si je n'étais pas particulièrement amateur de la musique du premier, celle du deuxième m'a nettement plus marquée. Et notamment ce disque - ainsi que "It's a wonderful life", surtout pour la chanson titre, qui raisonne désormais de manière tristement cynique - le premier du groupe, au nom à rallonge. Attention, reprenez votre respiration : "Vivadixiesubmarinetransmissionplot". A l'époque, Linkous avait eu un grave accident qui l'avait cloué pendant plusieurs mois dans un fauteuil roulant. Ceux qui ont pu le voir sur scène à ce moment-là, ont été pour la plupart subjugué par l'émotion qui pouvait se dégager de cet homme. Cette émotion, on la ressent d'ailleurs dans cet album magnifique. Comme dans chaque p

Qu'il est loin mon pays, qu'il est loin

Ce week-end, l'événement, ce sont bien sûr les élections régionales. Et oui, après avoir voté pour le cinéma, la musique, on vote désormais pour la politique. Tout n'est décidément qu'une histoire de compétition, de sélection. Mais attention, pas n'importe quelle politique, celle de nos régions françaises. L'occasion donc de revenir en chansons sur notre beau pays. Je ne reparlerai pas de la mienne, de région, la Bretagne, elle a déjà fait l'objet d'une chronique honteuse ici . Ni de Paris, j'en ai aussi déjà parlé là . A croire que la géographie, c'est mon truc. Mais il y a assez d'autres coins de France qui ont inspirés nos braves chanteurs hexagonaux. A commencer par la Normandie, voisine de la Bretagne justement, pour deux chansons inoubliables et cultes de notre patrimoine national :  " Elle voulait revoir sa Normandie " du Dick Rivers des eighties : Gérard Blanchard, qui aime décidément bien son pays, puisqu'il est aussi respo

Lightspeed Champion - Life Is Sweet ! Nice To Meet You

Celui-là, ça fait déjà un moment qu'il est sorti et je n'en parle que maintenant pour deux raisons. Tout d'abord, parce qu'au moment de sa sortie, je trouvais qu'il y avait de meilleurs disques, qui méritaient que j'en parle en premier lieu. Ensuite, parce que maintenant, je trouve que c'est le meilleur disque de 2010 dont je n'ai pas encore parlé. Oui, le deuxième album de Devonte Hynes, l'homme qui se cache derrière le pseudo de Lightspeed Champion, est un bon disque. Non, ce n'est pas non plus le disque de l'année. Le chanteur continue en fait son petit bonhomme de chemin dans le joyeux monde de la pop chamarrée, mais toujours aussi difficile à cataloguer, le genre de trucs qu'on a l'impression d'avoir toujours entendu, mais dont on n'arrive pas vraiment à définir où et quand. Une musique qui semble couler de source, et qui, forcément, ne plaira pas aux adeptes de la sobriété et de la retenue. Par contre, elle enthousiasmer

Adam Green - L'Alhambra - 8 mars 2010

Après avoir laissé la main à maman, journée de la femme oblige, pour un indispensable hier, papa est donc de retour. Et là encore, petite surprise, car c'est avec une chronique de concert. Concert, qui n'était pas vraiment prévu, puisque nous avons eu des invitations de dernière minute. Et même si son dernier album ne m'a pas laissé un souvenir impérissable - sa meilleure période reste toujours celle des excellents albums "Friends Of Mine" et "Gemstones" -, c'est toujours plaisant de voir Adam Green sur scène. Car le monsieur est indéniablement un showman. Je passerai rapidement sur la première partie. D'une part, parce qu'on est arrivé un peu en retard et que deux ou trois titres, c'est peut-être trop peu pour pouvoir juger. D'autre part, parce que le gars en question - Ish Marquez ?-, s'il avait sûrement du mérite d'être tout seul en scène avec sa guitare, jouait une espèce de folk poussif, assez banal et donc dispensable. A

Mes indispensables : Talking Heads - Remain In Light (1980)

Bonjour à tous. Une fois n'est pas coutume, c'est maman qui prend la plume aujourd'hui... Papa m'a en effet proposé de vous parler des Talking Heads et plus particulièrement de l'album "Remain in Light". Comme celui-ci est plutôt bien placé dans mon top 100 des meilleurs albums de "tous-les-temps-de-la-mort-qui-tue", je n'ai pas hésité longtemps (enfin, façon de parler, car maman ne fait pas de tops : maman, comme toutes les mamans, a mieux à faire !). Souvent considérés comme les précurseurs de la world music, à l'instar de leur frère spirituel Brian Eno (qui a d'ailleurs participé à trois de leurs albums, dont "Remain in Light") ou de Dead Can Dance, les "têtes qui parlent" sont des OVNI lancés sur la planète Rock. Après des débuts punks en 1977 avec l'album sobrement intitulé "77", (sur lequel figure le tube "Psycho Killer"), ils se tournent en 1979 vers l'exotisme avec l&#

La musique ? Oui, la musique ...

Après les Césars, vous aurez droit (enfin, si vous le voulez, rien ne vous y oblige) samedi soir aux Victoires de la musique. Et après Valérie Lemercier et Gad Elmaleh, ce sera au tour de Nagui - pas sûr qu'on y gagne au change - d'animer tout ça. Mais l'avantage qu'a la musique sur le cinéma, c'est que tout de suite, sur quelques minutes (secondes ?), il est possible de se faire un avis de la chose, de juger sur pièce, ce qui  permet d'une part de combler son retard pour les trucs dont on n'avait jamais entendu parler avant  - même si souvent, on s'aperçoit que ce n'était pas bien grave - et d'autre part d'animer un peu une soirée, la plupart du temps, marquée par un certain ennui propre sans doute à toute cérémonie de remise de récompenses. Et c'est d'ailleurs ce qu'on vous proposera une fois de plus de faire avec la catégorie " Artiste ou groupe révélation " dans laquelle vous pourrez voter au choix parmi les artistes

Xiu Xiu - Dear God, I Hate Myself

Ce sont quelques fois les outsiders qui l'emportent in extremis. Xiu Xiu, alias Jamie Stewart - rien à voir avec le célèbre acteur américain des années 50 - fait indéniablement partie de ces groupes à part, qui ne connaîtront sans doute jamais le succès et la reconnaissance publique. Parce que trop barrée, trop marginale. Et pourtant, parmi la foultitude de nouveaux disques à sortir en ce début mars, j'avoue que je n'aurais pas misé un kopeck sur ce nouveau disque "Dear God, I Hate Myself". Mais en écoutant, comme ça, rapidement, pas mal des nouveautés, c'est celle-là qui m'a le plus scotché. Peut-être parce que je ne connaissais pas encore l'univers du bonhomme en question. Peut-être parce que c'était ce que j'entendais de plus original, de plus novateur. Peut-être parce que malgré tout, sous tous ces bidouillages électroniques, je décelais des mélodies pop accrocheuses et une voix profonde qui me disaient insidieusement d'y revenir. Jamie

This Is The Hello Monster - TV Shows

Cela commence par quelques notes de piano, puis viennent quelques paroles en anglais mal assurées. Après ce sont quelques choeurs un peu déjantés et c'est la mélodie qui navigue ainsi, cahin-caha entre classicisme assumé et univers décalé et bricolé du plus bel effet. Ce "TV Shows" montre assurément que le dénommé Gérald Kurdian qui se cache derrière le curieux pseudo This Is The Hello Monster a un vrai talent, comme on dit. Un de ceux qui me fait dire qu'on en reparlera bientôt. En tout cas, le "monstre" sera en concert en avril pour quelques dates aux Trois Baudets à Paris et sortira un premier mini-album à la fin du mois de mars. ( MySpace )

Mes indispensables : The Zombies - Odessey And Oracle (1968)

Retour aux années 60 pour mes indispensables cette semaine, avec encore une fois un disque sorti en cette année incroyable : 1968. "Odessey And Oracle" est aujourd'hui un album culte de cette époque et pourtant cela n'a pas toujours été le cas. La faute aux Beatles, aux Beach Boys, voire aux Kinks, tous ces groupes qui ont éclipsé de leur talent tout le reste de la pop des sixties. Les Zombies étaient alors considérés comme des seconds couteaux, des outsiders, jamais destinés aux plus hautes marches du succès commercial et critique. Pour la quasi-intégralité de leur carrière, c'était sans doute assez mérité. Le problème, c'est qu'il y a eu ce disque "Odessey And Oracle". Et quel disque ! Il restera bizarrement comme le dernier du groupe, comme son baroud d'honneur, histoire de dire juste avant de partir qu'eux aussi étaient capables de sortir des chefs d'oeuvre pop. Car ici, pas un titre qui ne soutiendrait pas la comparaison avec les