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Articles

Affichage des articles du novembre, 2011

A vos disques, prêts ? écoutez !

Dans un mois, l'année 2011 touchera déjà à sa fin et avec elle appaîtront les cortèges de bilans et de tops. Je ne dérogerais une fois de plus pas à la règle en vous proposant les miens. En attendant, comme l'année précédente, après avoir chroniqué plus de 50 disques ici-même , je vous laisse le soin, à votre tour, de me soumettre un ou plusieurs albums qui ont marqué votre année musicale et qui ne seraient pas présents dans la liste ci-dessous. J'essaierai de tous les écouter et de vous faire ensuite un rapide topo de ce que j'en pense lors d'un futur post. Parce que la musique et un blog, c'est avant tout une histoire d'échanges... Alors, à vos disques... Tennis - Cape Dory Anna Calvi - Anna Calvi Crocodiles - General Suspicion Of Experts Cloud Nothings - Cloud Nothings PJ Harvey - Let England Shake (Please) Don't Blame Mexico - Concorde Radiohead - The King Of Limbs Banjo Or Freakout - Banjo Or Freakout Yuck - Yuck Ducktails - Ducktails III

Kate Bush - Cloudbusting (1985)

Je me rappelle bien la fois où j'ai eu la révélation concernant cette chanson et cette artiste. C'était un de ces après-midi où l'on se traîne, où l'on n'a pas envie de travailler, les révisions pour les partiels de fac attendront. Sur MTV (oui, j'ai un peu honte mais je regardais cette chaîne à l'époque, c'était malheureusement une des seules façons d'écouter de la musique à moindre frais car mes parents étaient abonnés au câble), Brett Anderson, était l'invité vedette et choisissait les clips diffusés. Oui, le chanteur de Suede - mon groupe préféré du moment - aimait Kate Bush, chanteuse que je prenais alors pour vaguement commerciale et connotée "variété", sympathique mais sans grande originalité. Tout le monde peut se tromper et ce " Cloudbusting " que j'avais déjà entendu mais qui avait dû rentrer par une oreille et sortir presque immédiatement par l'autre, sonna comme la revanche personnelle de l'anglaise. Ka

Youth Lagoon - The Year Of Hibernation

Il paraît que le " Treasure " des Cocteau Twins est l'album préféré de ce "gamin" de seulement 22 ans caché sous le pseudo de Youth Lagoon. La filiation n'est pourtant pas évidente à l'écoute de ce premier disque, même si " The Year Of Hibernation " possède en commun avec son auguste aîné une même volonté d'envelopper l'auditeur dans un cocon rassurant. La voix y est nettement plus en retrait que celle de Liz Fraser, elle semble uniquement là pour aider les douces mélodies à venir imprégner notre inconscient. Et de ce côté là, le petit Trevor Powers semble en connaître un rayon, car les morceaux se suivent et l'effet produit par chacun est presque immédiat. Pitchfork ne s'y est pas trompé, Youth Lagoon est bien une des grandes découvertes US de l'année rayon rock indépendant. " The Year Of Hibernation " pourrait être l'équivalent du " Teen Dream " de Beach House pour 2011. L'album de "dream

My Brightest Diamond - All Things Will Unwind

Entre les Dandy Warhols lundi et My Brightest Diamond aujourd'hui, le grand écart. Le pompiérisme et la délicatesse. Shara Worden, qui se cache derrière cet éclatant pseudo, est connue pour avoir travaillé avec la crème de la pop américaine : Bon Iver, Sufjan Stevens ou The National. Si son ami Sufjan Stevens, avec lequel elle a commencé en tant que choeur, semble bifurquer vers une certaine grandiloquence sur son dernier " The Age Of Adz ", il n'en est rien la concernant, avec ce " All Things Will Unwind " plus raffiné et majestueux que jamais. Son style est toujours aussi inclassable, sa voix inimitable, et si je devais parmi la nouvelle génération élire un digne successeur de Kate Bush - qui vient justement de sortir un nouveau disque tout en finesse -, Shara Worden arriverait en tête sans contestation possible. Car il y a de la fantaisie, du rythme, de l'émotion, des chansons à tiroirs, et peut-être encore plus que sur ses deux premiers disques, de j

The Dandy Warhols - Get Off (2000)

Ils avaient pourtant le nom parfait, l'alliance du raffinement des dandys à l'aspect plus déjanté d'un Warhol. Leurs premiers albums jusqu'à " Thirteen Tales From Urban Bohemia " étaient d'ailleurs plutôt prometteurs, quoique déjà un peu pompeux. " Get Off ", single extrait du dernier album susnommé, ressemble à un de ces classiques rock immédiats façon cavalcade de western (cf. le clip). Depuis, le groupe s'est perdu (à moins que cela soit juste moi qui ne les ai pas suivis), se rapprochant régulièrement d'un rock FM balourd et sans intérêt. Un nouveau disque est tout de même annoncé pour le début d'année prochaine, mais leur carrière ne semble plus intéresser grand monde par chez nous - ils font partie de ces groupes américains ayant plus de succès sur le vieux continent que chez eux. The Dandy Warhols est devenu au fil du temps une formation que les fans de rock indépendant adorent détester. Parce que leur musique ne correspond pas

The Notes - Wishing Well

Cela faisait longtemps que je ne vous avais pas parlé d'un nouveau petit groupe s'inspirant de la musique du label feu Sarah Records. Voici donc des anglais pour une fois : The Notes. " Wishing Well " est sorti fin 2010 là-bas et courant 2011 chez nous, mais alors en catimini. Depuis, un deuxième disque est même disponible en téléchargement gratuit (et légal) directement sur leur site , ça serait dommage de se priver. Pourtant, mis à part les toujours bien renseignés Popnews , personne pour vraiment mentionner leur nom. A croire que ce genre de musique a fini par lasser tout son monde, hormis quelques irréductibles comme moi. Car on ne peut pas dire que les trois gentils The Notes font du neuf. La guitare est quand même intéressante, avec des sonorités pas si linéaires que le style pourrait le laisser entendre. La voix de la chanteuse est, par contre, nettement plutôt commune. Mais il y a cette concision des chansons, durant à peine 2 minutes pour la plupart, qui empê

Atlas Sound - Parallax

Les albums et les années se suivent et se ressemblent pour cette grande gigue de Bradford Cox. Une fois en groupe et plus rock avec Deerhunter, une autre fois en solo et plus intimiste avec Atlas Sound. Et à chaque nouvelle sortie, le même constat, il manque toujours un "je-ne-sais-quoi" qui me ferait complètement accroché. " Parallax " contient comme d'habitude son lot de belles chansons accrocheuses (" Mona Lisa ", " Lightworks "), mais je trouve que depuis l'excellent " Microcastle " de 2008, Cox a trop ramolli sa musique, lui donnant plus de liant mais lui faisant aussi perdre un peu de surprise et de folie. A l'instar du précédent Deerhunter, le nouveau Atlas Sound gagne en unité mais aussi d'une certaine façon en ennui. Il faut attendre la deuxième partie de " Parallax " et les titres plus longs pour sortir de l'écriture en roue libre. " Angel Is Broken " et " Terra Incognita " son

Alain Bashung - La Nuit Je Mens (1998)

Alain Bashung est mort depuis plus de deux ans et pourtant, il bouge encore. Un nouvel album vient même de sortir. Un hommage à son "maître", Serge Gainsbourg, pour un des ses meilleurs disques, " L'homme à la tête de chou " revisité. Les deux hommes avaient déjà travaillé ensemble au début des années 80 sur " Play Blessures ". L'album pas désagréable en soi n'apporte pas grand chose au statut de ces deux artistes majeurs de la chanson française. Il permet juste de donner envie de réécouter la discographie des deux protagonistes. Celle de Bashung a pris une autre dimension avec " La Nuit Je Mens " - c'est aussi sur le tournage du clip qu'il rencontrera sa dernière femme, Chloé Mons -, en 1998. " Fantaisie Militaire " lui a donné une reconnaissance unanime - plusieurs Victoires de la musique - de la profession comme du grand public. Il faut dire que le disque a de quoi impressionner, mélangeant les textes sombres (obs

Festival Les Inrocks - E.M.A., Dum Dum Girls, Le Prince Miiaou, Anna Calvi - Paris, Olympia - 7 novembre 2011

Lundi dernier, nous faisions, maman et moi, la clôture du festival des Inrocks 2011 à l'Olympia. Cette dernière était placée sous le signe de la gente féminine puisque l'intégralité des chanteurs de la soirée étaient des chanteuses. E.M.A., première du nom, débuta précédée d'une réputation plutôt flatteuse. Son premier album sorti cette année est encensé un peu partout, Pitchfork en tête. Pourtant, on se demande rapidement pourquoi. Pour frimer et se pavaner sur scène il y a du monde, mais pour ce qui est des chansons, elles sont comme aux abonnés absents. L'attitude provocante d'une Courtney Love mélangée au génie bruitiste des (regrettés?) Sonic Youth, voilà ce que la belle Erika M. Anderson essaie de faire. En pure perte. Au final beaucoup de bruit pour rien et le sentiment désagréable d'être témoin d'une de ces escroqueries que le monde du rock est encore capable d'engendrer. (Crédits : Pierre Le Bruchec) Deuxièmes à entrer sur scène, les petites pu

Tom Waits - Jockey Full Of Bourbon (1985)

Tom Waits sort un nouvel album (" Bad As Me ") et c'est toute la critique qui s'enflamme, ne retrouvant probablement pas dans la jeune garde autant d'audace. Il faut dire que l'année 2011 qui se termine déjà bientôt n'a peut-être pas apporté son lot habituel de nouvelles têtes prometteuses. Alors on reste camper sur des valeurs refuges. C'est aussi cela la crise. Tom Waits, c'est l'Amérique rêvée, celle des grands espaces, aux allures de cirque, celle qui garde un côté typique avec des influences (blues, country, folk, etc) bien de là-bas, tout en étant suffisamment tordue pour fasciner ailleurs (cette voix caverneuse...). Une Amérique des bas fonds, les deux pieds ancrés dans la terre, mais avec la tête dans les étoiles. Des étoiles dûes à l'alcool bien souvent, comme en témoigne ce majestueux " Jockey Full Of Bourbon " extrait de ce qui est sans doute son meilleur disque " Rain Dogs ". Pour la première fois, Waits y fa

Festival Les Inrocks - Owlle, Concrete Knives, La Femme & WU LYF - Paris, La Cigale - 2 novembre 2011

Retour sur le pied de guerre en ce mercredi soir pour le début des hostilités du festival des Inrocks 2011. Comme à son habitude, la programmation est assez éclectique mais fait la part belle pour cette soirée à la musique de chez nous. Dès 19h, arrive la grande bringue un peu flippante d'Owlle - le nom ne se prononce pas bien, trop de consonnes - qui ondule timidement derrière son synthé. Elle sera rapidement accompagnée d'un collègue batteur. La plupart des sons joués sont déjà pré-enregistrés. La voix n'est pas désagréable, mais les chansons sont plutôt banales, dans la lignée de ce qui se pratique déjà pas mal outre-Manche, en tête desquelles on retrouve les filles de Bat For Lashes ou Florence and The Machine. Owlle nous chante des "ouhouh" et des "ahahaha" à tour de bras comme pour masquer un sérieux manque de mélodies marquantes. Bref, on s'ennuie un peu, quand même. On enchaîne ensuite avec Concrete Knives, des Caennais - la précédente était

Iceage - New Brigade

Les Danois sont souvent plus extrêmes que leurs homologues Suédois, que cela soit dans la douceur, comme avec la belle Agnès Obel ou inversement dans la terreur avec désormais les petits morveux de Iceage. Comme si étant moins nombreux, ils cherchaient à compenser en faisant outrancièrement parler d'eux (n'est-ce pas monsieur Lars Von Trier ?). Cette nouvelle formation est en tout cas à des années-lumière du gentil film d'animation du même nom. Leur musique guerrière n'est pas vraiment adaptée aux enfants, même si les membres de Iceage sont à peine majeurs. Les guitares, telles des tronçonneuses, ne font pas dans la dentelle. Mais, pour une fois, les références bien apprises, The Fall ou Wire, n'ont pas été recrachées telles quelles. Il y a une vraie recherche dans la construction des morceaux, ils ont une façon bien à eux de passer les mélodies au hachoir. A l'instar de Wu Lyf, le même esprit de rébellion est mis en avant. Comme si une révolution ne demandait