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Articles

Affichage des articles du juillet, 2012

The Flaming Lips & Heady Fwends

Ce disque ne devait, au départ, être réservé qu'à une poignée de privilégiés ou plutôt d'admirateurs sans faille des Flaming Lips, suivant quoiqu'il arrive les moindres délires de son leader Wayne Coyne. " The Flaming Lips & Heady Fwends " était donc uniquement sorti à l'occasion du récent Record Store Day en version très limitée. Et puis, sous la pression des nombreux déçus n'ayant pu se procurer ledit objet, celui-ci est finalement disponible aujourd'hui pour tout le monde. Sur ce nouvel album, le groupe a invité, comme le titre l'indique, pléthore de connaissances et la palette est large. Elle va de la chanteuse de R'n'B Ke$ha en passant par le célèbre Chris Martin, chanteur des inoffensifs Coldplay ou encore les plus prévisibles Neon Indian ou Tame Impala. Le résultat est à l'image de ce genre d'exercices, trop hétérogène pour être complètement convaincant. Même si, sur chaque titre, les Lips semblent avoir réussi à acco

The Specials - Ghost Town (1981)

Le 12 août prochain, les Specials joueront sans doute lors de la clôture des Jeux Olympiques d'été à Londres leur fameux " Ghost Town ". Il sera de circonstances pour signaler que l'effervescence et la folie qui se seront emparées de la capitale britannique pendant deux semaines seront alors retombées. La plupart des journalistes, sportifs, touristes et autres amateurs de ces festivités médiatiques qui brandissent bien haut les basses ferveurs patriotiques seront retournés dans leurs pénates. Londres sera redevenue ce qu'elle est habituellement : une vaste mégalopole grouillante de contrastes culturels, où les différentes communautés se mélangent indistinctement. Peu importe le résultat des athlètes de la couronne royale, le pays aura au moins aligné sa dream team pour la cérémonie finale : les Specials partageront en effet l'affiche à Hyde Park avec Blur - qu'ils ont grandement influencé - et New Order. " Ghost Town " est leur hymne, une des

Foxygen - Take The Kids Off Broadway

Les petits gars de MGMT commencent à faire des émules. Foxygen est un nouveau duo de néo-hippies (chevelus avec bandeaux fluos) new-yorkais, eux aussi inspirés par la pop du début des années 70, celle de Syd Barrett et David Bowie, mais aussi le rock à tendance soul des Rolling Stones, période " Let It Bleed ". D'ailleurs, la voix du chanteur n'est pas sans rappeler celle de Mick Jagger. " Take The Kids Off Broadway ", leur premier mini-disque contient tout ça, mais en plus foutraque, en version bricolée à la maison. On peut soit être rebuté par la qualité du son et fatigué par les multiples directions prises par les chansons, soit ou au contraire y trouver son compte et y revenir inlassablement. Vous l'aurez compris, avec de telles influences, j'ai plutôt opté pour la deuxième option. Le morceau titre, par exemple, est un formidable tube psyché-pop, la voix comme la musique y jouent au grand huit, avec les choeurs idoines et la mélodie irrésistib

Top albums 2003

Celui-là, j'ai mis du temps à le faire. Parce que, pour une fois, j'ai eu du mal à trouver 10 bons disques. Ben oui, je considère, peut-être à tort - on ne peut pas tout connaître - que 2003 ne fut pas un très bon cru. Est-ce le fait de cette mention "Copy Control" que l'on retrouvait à l'époque sur chaque nouveau CDs qui a bloqué toute vélléité artistique ? Les musiciens comme les labels ont semble-t-il plutôt penser à se défendre financièrement. En tout cas, la nouvelle scène new-yorkaise a dominé de nouveau les débats en proposant deux tonitruants premiers albums à l'esprit punk, mais à la musique radicalement différente. Très rock pour les Yeah Yeah Yeahs , plus électro pour The Rapture . Deux groupes, qui, depuis, ont perdu ce côté brut et sauvage et du coup, une grosse partie de ce qui faisait leur intérêt. Les anglais ont sagement avancé leurs pions avec les valeurs sûres que sont Radiohead pour un " Hail To The Thief " un poil en deç

The Magnetic Fields - Let's Pretend We're Bunny Rabbits (1999)

Dans la série "il n'est jamais trop tard", ce disque a beau dater de 1999, il constituera à la fin de l'année, une de mes découvertes les plus essentielles de 2012. Bien aidé en cela par la sortie récente de leur dernier album , j'ai fait l'essai d'écouter celui qui est considéré de l'avis général comme la grande oeuvre des Magnetic Fields : " 69 Love Songs ". Essai, car il n'est pas facile à appréhender du fait de son ampleur. C'est un triple disque de - comme son nom l'indique - 69 chansons d'amour. Mais là où la plupart des formations qui décident de s'attaquer à ce genre de projets gargantuesques tombent inévitablement dans la redite, les champs magnétiques réussissent l'exploit de ne pas se répéter et de trouver un ton, un style différent pour chaque morceau. Au fil des années, le nombre d'admirateurs de l'objet - dont je fais donc désormais partie - progressent si vite qu'un d'eux a eu une exce

Holograms - Holograms

Cela ne commence pas forcément sous les meilleurs auspices : une grosse basse martiale, une guitare tranchante mais un peu bourrine puis surtout cette voix de baryton particulièrement forcée et atone. On connaît cet univers par coeur. Combien de groupes ont déjà puisé leur inspiration dans les traces encore fraîches de la cold wave ou du post punk ? Mais " Monolith " n'annonce pas vraiment la couleur de ce qui va suivre. Dès " Chasing My Mind ", les claviers de fête foraine débarquent en fanfare et la mélodie joue subitement au flipper. Ouf, on avait eu peur que ces nouveaux gredins originaires de Suède se prennent trop au sérieux. Plus légers que leurs homologues danois de Iceage, Holograms jouent plus la carte du rock pour tout venant. Leur premier disque contient même quelques tubes potentiels comme " ABC City " - prononcé " Aye-Baye-Saye ", à la façon des plus regrettables que regrettés Indochine et de leur " Canary Bay, des fille

Barbara - Dis, quand reviendras-tu ? (1964)

Tu viens d'une autre époque, d'un autre temps où l'on avait encore le temps. Le temps de bâtir une carrière par exemple, pierre par pierre. Il y a ceux qui passent et qu'on ne retient pas, qui montent trop haut, trop vite et redescendent aussitôt. Et puis, il y a ceux qui s'installent, tout de suite, mais sans faire de vagues. Ou seulement à l'âme. Ceux qui touchent au-delà du succès, du nombre de ventes. Parce que tout y est juste : la beauté des textes, quelques notes de piano délicatement frôlées et cette voix chuintante qui semble en faire trop, alors que non. Les larmes viennent presque inévitablement. Un signe. Tu avais cette classe-là que n'auront jamais toutes les Céline Dion du monde. Parce que tu n'étais pas dans la performance. Parce que l'émotion ne se décrète pas. Parce que tu vivais ta musique. Elle était pour toi la porte de sortie vers le monde extérieur. Ta façon de faire face à une existence qui ne t'avait pas épargnée (la gu

Here We Go Magic - A Different Ship

Here We Go Magic fait partie de ces groupes dont la musique, un peu trop alambiquée, m'a toujours laissé sur le côté de la route. Disons en gros que je les trouve originaux, qu'ils ont assurément quelque chose - d'ailleurs si le célèbre producteur de Radiohead, Nigel Godrich les a remarqué, ce n'est pas pour rien - mais qu'à force de sophistication, leur rock oblique a tendance à me fatiguer les oreilles. Et puis, cette fois-ci, je suis tombé par hasard sur " How Do I Know ", chanson magnifique aux paroles préméditées (" How do I know if I love you... ") et à la guitare folk gentiment nerveuse que n'aurait pas renié des Feelies à leur meilleur, avec une pointe de légèreté supplémentaire (les très efficaces "ouh-ouh"). Et là, évidemment, ça donne envie d'en savoir plus. Le reste est moins immédiatement accrocheur, mais on y découvre, à chaque écoute, de nouvelles subtilités. Cela explique entre autres pourquoi je ne parle de

Delicate Steve - Positive Force

"Délicate", "Positive", voici des mots rassurants pour une musique qui l'est tout autant, même si l'absence de voix pourrait en rebuter quelques uns. A commencer par moi, pas vraiment coutumier du genre. Pour compenser, Steve Marion, qui se cache sous le pseudo de Delicate Steve , incorpore régulièrement à sa mini-pop de chambre quelques choeurs. Il y a derrière ses couches de guitare et ses nappes de synthés assez inoffensives, tout un monde qui ne demande qu'à être découvert : cool, reposant, parfait pour les vacances. Comme pour son précédent " Wondervisions ", sorti en catimini l'année dernière et qui est réédité en même temps que celui-ci, Delicate Steve a enregistré " Positive Force " tout seul dans sa chambre On pourrait le considérer comme un geek (il a des faux airs du gars qui jouait dans la célèbre pub " Il a ..., il a tout compris ") mais qui, loin de faire de la musique cérébrale comme on pourrait le p

Nick Cave & The Bad Seeds - The Mercy Seat (1988)

Après une courte pause bienvenue d'une semaine, la musique à papa est de retour et pour une fois depuis un bail pas avec une nouveauté. Il faut dire qu'en cette période estivale, le nombre de sorties se réduit comme peau de chagrin et les trucs vraiment marquants ne se comptent pas à foison. Donc, en attendant d'excitantes découvertes, il est toujours bon de revenir à ses classiques. Et " The Mercy Seat " du sieur Cave et ses mauvaises graines en est évidemment un, puisque même Johnnny Cash en a fait une reprise . A l'heure où l'intégralité de sa discographie est progressivement rééditée, force est de constater que la musique du crooner australien n'a jamais été aussi habitée qu'au tournant des années 80/90. L'épisode post-punk du Birthday Party laissé définivement derrière lui, le chanteur trouvait un style, moins sauvage et brouillon mais pas encore apaisé. " Your Funeral...My Trial " puis " Tender Prey " constituent ai