Accéder au contenu principal

La Femme - Psycho Tropical Berlin

Bon, j'ai finalement succombé à ce disque. De prime abord, il m'avait paru bancal, mal fichu, trop long. Pourtant, je les avais vus en concert au festival des Inrocks il y a deux ans déjà et sur scène, c'est peu dire que les biarrots de La Femme dépotent, impressionnent, avec leurs cheveux peroxydés et leurs blouses blanches d'échappés d'asile. Cette musique est azimutée mais c'est ce qui fait son charme. Il faut savoir parfois se laisser aller à de la musique premier degré, plus immédiate. A force d'écouter des sons à profusion, de traquer l'excellence - en toute subjectivité -, on en oublie les groupes de série B, de ceux qui, sur la longueur, peuvent aussi s'imposer et devenir cultes. La Femme fait assurément partie de cette catégorie, en réinventant intelligemment le rock français des années 80, mélange de Téléphone - La Femme sera d'ailleurs très prochainement à l'affiche du festival Les Aventuriers parrainé par l'ancien batteur de Téléphone, Richard Kolinka - et de Taxi Girl, agrémenté d'un brin de folie supplémentaire qui les place d'emblée au-dessus de leurs influences. Dans la lignée des formations à forte personnalité comme les Rita Mitsouko par exemple. Quand je vous disais que la musique d'ici ne s'est jamais aussi bien portée.
N'en déplaise au vieux jardinier Michel Fugain avec ses tristes implants piqués sur la tête, non, "Fais comme l'oiseau", ce n'est pas de la grande littérature et parler de soi peut plus facilement permettre de toucher l'universel qu'une vaine tentative de poésie de (big) bazar. En attendant, La Femme prouve qu'il n'y a pas que les "intellichiants" de Fugain parmi la nouvelle scène hexagonale et que pour ce qui est de savoir foutre le bordel dans notre ciboulot et surtout nos guiboles, ils n'ont de conseil à recevoir de personne.

Clip de "Sur La Planche 2013" :

Clip de "Nous étions deux" :

Clip de "Hypsoline" :

Clip de "It's Time To Wake Up 2023" :

Commentaires

  1. Je suis passer plusieurs fois près de ce disque sans l'écouter. Mais ta chronique "vraie" donne envie de sauter le pas...

    RépondreSupprimer
  2. Je serai au festival Les Aventuriers pour (enfin !) les voir sur scène :)

    RépondreSupprimer
  3. Ah je suis content que tu aies finalement succombé ! Je l'ai déjà dit mais leur concert de l'an dernier est le meilleur auquel j'ai jamais été (et je suis allé voir un concert de Of Montréal en grande forme pourtant). Leur courageuse tournée américaine se ressent très bien, en live ils sont implacables.

    On peut chipoter sur deux trois trucs à propos du disque, certes (notamment la testostérone superflue ajoutée à Sur la Planche), mais ils ont un tel charisme et y vont tellement à fond qu'on ne le remarque même pas, et qu'on a juste envie de foncer tête baissée avec eux.

    Et puis cette façon fluide, naturelle de faire sonner le français m'épate. Une chanson comme "Nous étions deux", je ne l'échangerais pas contre certaines discographies pourtant révérées par d'autres. Mais c'est subjectif !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est vrai que "Nous étions deux" est sans doute la meilleure du disque. Sinon, j'aime bien aussi la nouvelle version de "Sur La Planche".

      Supprimer
    2. Elle a perdu en subtilité à mon avis entre l'EP et l'album. Mais colle plus avec les autres.
      Sinon, c'est vrai que le disque est long, mais personnellement ça ne me dérange pas, même si certaines me plaisent moins, je n'ai jamais envie d'en passer une (pas comme le dernier Arcade Fire par exemple). J'aurais même inclus Télégraphe de l'EP dessus à leur place, c'est une de leurs meilleures chansons.

      Supprimer
  4. Des p'tits jeunes inventifs et inspirés y en a pas tant que ça chez nous...
    Et culte, en tout cas par ici, c'est certain !

    RépondreSupprimer
  5. Bien, c'est avec une 2nd IPA dans le ventre alors que ma cherie parle avec avec un charmant comptable de notre avenir sur la toile, que je m'en vais dire mon petit mot. La Femme, j'etais pas vraiment convaincu. Ma fille qui etait assez copine avec eux avant qu'ils ne prennent vraiment le melon, m'avait glisse leur premier single trop emprunt a mon gout de ref. qui me me ramenaient a ma lointaine adolescence. Mais alors leur full album, la, je dois dire que ca m'a quand meme bluffe. Plutot ambitieux pour un debut album. Je suis pas tres musique francaise, et ta rubrique sur Vincent Delerm , disque que, il faut bien dire que je n'ai as ecoute et que je n'ecouterai pas (ca fait du bien d'avoir l'atlantique comme protection)... me donne encore des frissons d'effroi... ah j'arrete, rien que d'y penser,,,Enfin revenons a notre genre prefere, la Femme, vraiment je le dis sans complexe, ca fait un bail que je n'ai pas entendu un truc pareil dans notre hexagone, c'est effronte, groovy, bourre de references mais parfaitement digerees, on comprend pas vraiment le sens de certaines chansons (it's time to wake up), frenchy et en meme temps internationnal...Je le joue ici, et je t'assure que j'en vends un illico...ca fait palisir...Gwen/Melody Supreme.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Une seconde IPA dans le ventre ? Avenir sur la toile ?
      Pardon mais qu'est-ce que ça veut dire ?
      Sinon, la Femme, j'ai fait un peu comme toi, j'étais plutôt sceptique au début et puis j'ai fini par y venir.
      Pour ce qui est de la chanson française, je peux comprendre ton point de vue, mais moi, je ne regrette pas d'être de ce côté-ci de l'Atlantique ;-)

      Supprimer
  6. IPA, Indian Pale Ale, c'est de la biere, tres tres bonne...la toile, le web...on va developpe notre site Melody Supreme...probablement. Et pour ce qui est de l'atlantique, il est probable que le seul ineteret est de s'etre eloigne efficacement de la production musicale de notre chere exeption culturelle...sinon, ca elle me manque pas mal la France...mais j'y reviendrais des que j'aurai sauve l'industrie musicale de son marasme (pas pour demain,,,).

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. De la bière, un site internet : en voilà finalement des bonnes nouvelles !!!

      Supprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

James Yorkston, Nina Persson & The Second Hand Orchestra - The Great White Sea Eagle

  Après la parenthèse de l'iguane, revenons à de la douceur avec un nouvel album de l'écossais James Yorkston et son orchestre de seconde main suédois - The Second Hand Orchestra, c'est leur vrai nom - mené par Karl-Jonas Winqvist. Si je n'ai jamais parlé de leur musique ici, c'est sans doute parce qu'elle est trop discrète, pas assez moderne et que leurs albums devaient paraître alors que je donnais la priorité à d'autres sorties plus bruyantes dans tous les sens du terme. Je profite donc de l'accalmie du mois de janvier pour me rattraper. Cette fois-ci, avant de rentrer en studio avec leur orchestre, Yorkston et Winqvist se sont dit qu'il manquait quelque chose aux délicates chansons écrites par l'écossais. Une voix féminine. Et en Suède, quand on parle de douce voix mélodique, on pense évidemment à Nina Persson, l'ex-chanteuse des inoffensifs Cardigans dont on se souvient au moins pour les tubes " Lovefool " et " My favorite

Lucie

L'autre jour, en lisant l'article intitulé « ça rime à quoi de bloguer ? » sur le très bon blog « Words And Sounds » - que vous devez déjà connaître, mais que je vous recommande au cas où cela ne serait pas le cas - je me disais, mais oui, cette fille a raison : « ça rime à quoi la musique à papa? ». Enfin, non, sa réflexion est plutôt typiquement féminine : trouvons un sens derrière chaque chose ! Nous, les hommes, sommes plus instinctifs, moins réfléchis. C'est sans doute pour ça que dans le landernau (je ne sais pas pourquoi, j'aime bien cette expression, sans doute parce que ça fait breton :-) des « indierockblogueurs », il y a surtout des mecs. Un mec est par contre bizarrement plus maniaque de classements en tout genre, surtout de classements complètement inutiles dans la vie de tous les jours. Pour ceux qui ne me croient pas, relisez donc Nick Hornby. Et je dois dire que je n'échappe pas à la règle, même si j'essaie de me soigner. J'ai, par exemple,

Top albums 2023

2023, fin de la partie. Bonjour 2024 et bonne et heureuse année à toutes et tous ! Je termine cette fois-ci un premier janvier, sur le fil, histoire de bien clôturer l'affaire, sans anticipation. Avant de vous dire qu'il s'annonce plein de bonnes choses musicalement parlant pour la nouvelle année, voici un récapitulatif de l'an dernier en 10 albums. 10 disques choisis le plus subjectivement possible, parce que ce sont ceux qui m'ont le plus emballé, le plus suivi pendant douze mois et qui je pense, me suivront le plus longtemps encore à l'avenir. 10- Young Fathers - Heavy, Heavy Ces jeunes pères de famille inventent une pop futuriste à partir de mixtures de TV On The Radio, Animal Collective ou autre Massive Attack. C'est brillant, novateur, stimulant, mais cela a parfois le défaut de ses qualités : notre cerveau est régulièrement en surchauffe à l'écoute de ces morceaux bien trop denses pour le commun des mortels, incapable de retenir autant de sons, d&