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Articles

Affichage des articles du octobre, 2013

Arcade Fire - Reflektor

L'actualité musicale est particulièrement dense en ce moment et pourtant mon blog tourne toujours au ralenti. Mais c'est que j'ai une bonne excuse cette fois-ci : j'étais en week-end prolongé pour cause de récupération. Bah oui, le " travailler plus pour gagner plus " est encore d'actualité. Je sais, ça craint. Enfin, gagner plus, faut voir, hein ? Mais bon, j'ai quand même trouvé le temps d'écouter le disque attendu par tout amateur de rock indé : le nouvel album d'Arcade Fire. Le groupe distille depuis plusieurs semaines et ce, quotidiennement les informations au compte-goutte. Tout ça respire à plein nez la grosse opération marketing, à l'instar du dernier Daft Punk. Sauf que les titres balancés sur la toile en avant-première tiennent plus que la route. James Murphy est à la production et on entend même  Bowie dans les choeurs, c'est peu dire que j'en salive d'avance. " Reflektor " va être immense et sonnera le g

His Clancyness - Vicious

Entre deux bafouilles sur la Buckley Family, j'essaie de glisser quelques nouveautés pas piquées des hannetons. Après la grosse révélation de Tristen, voici un autre truc qui dégage une certaine majesté. Bah oui, appeler son groupe His Clancyness quand on s'appelle Jonathan Clancy, ça pose tout de suite son homme. Pourtant, rien d'outrancier ici, comme aurait pu le laisser croire la pochette, la musique se la joue même plutôt modeste. Vicieuse aussi, comme le titre de ce premier album. Car, s'il y a une évidente unité de ton, les morceaux sont constamment fuyants, Clancy semblant prendre un malin plaisir à stopper net une mélodie à laquelle on s'était habitué. Il faut attendre le dernier titre pour qu'il daigne étirer un tant soit peu la chose. Son style me rappelle celui des oubliés de Mull Historical Society , mais en plus épuré. Une pop d'apparence simple, qui résiste aisément aux nombreuses écoutes, car elle sait se contenter de l'essentiel. On

Tim & Jeff Buckley : Dream Brother

Après Nick Drake, j'ai donc entamé la semaine dernière un nouveau tryptique sur la famille Buckley, père et fils. Parce que malgré les différences, on n'efface pas si facilement des liens de sang. Mes recherches, pas si approfondies que ça, se sont limitées à la belle et complète biographie de David Browne, intitulée " Dream Brother ". Deux mots qui résument bien la vie tourmentée des deux hommes, marqués quoiqu'ils aient pu laisser paraître l'un par l'autre. Des frères plus qu'un père et son fils, car ils n'ont pas eu le temps de devenir adultes. Parce que Tim a constamment fui ses responsabilités de chef de famille. Parce que Jeff a toujours eu peur de s'engager, que cela soit en amour ou en musique. Peut-être, sans vouloir faire de psychologie de bazar, à cause des parents, éternels instables. Un film est actuellement en préparation sur la vie de Jeff. On annonce, l'acteur pour midinettes, Robert Pattinson dans le rôle principal. Et d

Tristen - Mars en Marche

Chaque fois que je me décide à jeter une oreille sur le catalogue du label Bleeding Gold Records , je me dis que je devrais le faire plus souvent. J'y déniche régulièrement des pépites. Une fois n'est pas coutume, ce n'est pas de la dream pop, du shoegaze ou de la twee pop, ces genres préférés de tous fans de rock indé qui se respectent, dont je fais évidemment partie. Non, c'est de la new wave, française qui plus est, du Lescop plus fréquentable. Enfin, façon de parler, car les thèmes abordés sont très noirs. Il y est question de mort sur presque chacun des titres, mais souvent avec un ton décalé, comme ce " Lustre " assassin, à l'incroyable pouvoir entêtant. Pas si tristoune qu'il en a l'air, le Tristen, donc. Il rappelle parfois la légereté d'un Boogaerts (" L'attraction des corps "), la fantaisie pop d'un Fleurent-Didier ou la fluidité d'un de la Simone (" La femme qui ne souriait jamais "). Cet habile

Tim & Jeff Buckley : le chant des sirènes

Même s'il n'y avait pas eu de lien de parenté entre eux, on aurait fait le rapprochement : même voix d'ange, même belle gueule, même goût du risque. Jeff avait beau renier l'héritage d'un père qui l'avait abandonné dès sa naissance, les gènes, ça ne se choisit pas encore. Il y a aussi beaucoup de choses qui les différencient, mais elles sont pour la plupart liées à leur époque respective. Tim avait l'esprit des hippies des années 60 : sans attache - que faire d'un gamin ? - tout entier dévoué à son métier artistique et bien loin des contraintes matérielles. Il s'en ira d'une overdose après neuf albums, à moins de 29 ans. Jeff, plus torturé, plus perfectionniste, plus préoccupé par son image, ne sortira qu'un seul véritable disque - même si son second était presque achevé - avant 30 ans. On ne sait pas encore si sa mort par noyade était intentionnelle ou non. Sous couvert d'affabilité, le jeune chanteur gardait une part de mystère, un j

Twin Apple - After The Endless Day

On a parfois de ces préjugés, je vous jure ! Twin Apple est à priori un énième groupe français qui fait de la pop anglaise comme en faisait les Beatles avec l'accent et le talent pour trousser de jolies mélodies en moins. Sauf qu'au fil de l'écoute, tout n'est pas si simple. Les titres se suivent et ne se ressemblent pas. Surtout, leur construction défie bien souvent les règles classiques du songwriting. L'album est même très agréable à l'écoute, plus que bon nombre de nouveautés musicales qui, pour sortir du lot, se sentent obligés de gonfler les muscles - oui, mademoiselle Anna Calvi ou les Arctic Monkeys et autres Kings of Leon qui croient que qualité rime forcément avec quantité de testostérone -. A Toulon, on sait se la jouer modeste, cool, tout en restant ouvert et même un poil aventureux. N'en déplaisent à quelques "bobos parisiens" qui voudraient que le Var soit uniquement un repère de fachos. Ne jamais juger quelqu'un par sa prov

Top Albums 1991

1991, le rock indépendant était à l'époque marqué par trois grands courants : le shoegaze, la twee pop et le grunge. 2013, rien n'a fondamentalement changé. My Bloody Valentine est enfin revenu aux affaires, porté par le revival d'un mouvement qu'ils ont en grande partie aidé à faire connaître. Les Pastels , sans qui le mythique label Sarah Records n'aurait sans doute jamais vu le jour, ressortent du bois après près de quinze ans d'absence pour ce qui est leur meilleur disque. Les Pixies, Sebadoh, Mudhoney, Soundgarden et j'en passe ont récemment refait surface, ressortant pour l'occasion les anciennes chemises de bûcheron et autres jeans à trou. Bref, le rock comme la vie est un éternel recommencement. J'ai mis beaucoup de temps à faire ce classement, parce qu'au final, je me suis rendu compte que peu de disques pourtant largement plébiscités trouvent grâce à mes oreilles. Je pourrais citer le fameux " Nevermind ", " Screama

of Montreal - Lousy With Sylvianbriar

" Lousy With Sylvianbriar " est le millésime 2013 de Kevin Barnes et de sa bande. Si la pochette est toujours aussi colorée et flamboyante, la musique est moins fofolle qu'à l'accoutumée. Of Montreal est revenu à quelque chose de plus rock et direct. Il y a moins de mélodies dans tous les sens, la plupart des chansons ont même une construction tout ce qu'il y a de plus classique avec des couplets, un refrain. Si je suis plutôt content que le groupe ait choisi de stopper net leur penchant assumé pour la soul ou le funk cher à Prince, je reste sur ma faim. Pourtant, les  titres annonciateurs (" Fugitive Air ", " She ain't speaking now ") du disque étaient particulièrement aguichants. Pour une fois, je m'ennuierais presque qu'à l'écoute d'un de leurs albums. Bon, Kevin Barnes n'est pas encore rangé des camions, on est loin de la musique pour autoroute, mais il n'y a pas assez de surprises dans ce " Lousy With Sy

ARP - More

Cela ne m'arrive pas souvent, de faire ainsi confiance à une seule pochette de disque. Pourtant, celle-ci n'a rien de particulièrement attrayante de prime abord. Mais l'omniprésence de noir, l'effet de miroir du titre, la photo en négatif d'un couple caché derrières des ronds blancs comme des boules disco m'ont malgré moi intrigués. A l'image de cette énigmatique pochette, j'imaginais volontiers un univers sombre, comme une dernière danse au ralenti avant la fin. A l'écoute dudit album, le mystère ne s'est pas dissipé : cela fait bien longtemps que je n'ai pas entendu quelque chose d'aussi libre. Tout semble pouvoir se produire dans cette musique-là, à l'instar de celle de Brian Eno au milieu des années 70, principal lien de parenté qui me vient à l'esprit. Au diable le formatage pop classique qui voudrait couplet, pont, refrain, les chansons avancent à leur guise sans toujours faire appel à la voix. C'est