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Articles

Affichage des articles du mai, 2014

Neutral Milk Hotel (+ Laetitia Sadier) - Paris, Le Trianon - 25 mai 2014

Quand nous sommes entrés dans la salle du Trianon en ce dimanche soir, nous sommes tombés sur une étonnante rockeuse. Sa guitare apparaissait minuscule portée ainsi en bandoulière autour d'un corps aussi massif. Pourtant, la musique de Laetitia Sadier, ex-chanteuse des Stereolab, n'est pas spécialement puissante. Elle joue un rock hors pistes, où la surprise et l'originalité semblent prévaloir sur tout le reste, mélodies comprises. Ça fonctionne parfois comme sur " Cobra and Phases Group Play Voltage in the Milky Night ", mon préféré de Stereolab, ici pas vraiment. Même si Laetitia dégage quelque chose de profondément humain, simple et abordable. A l'inverse de sa musique. Dommage. Il faudra ensuite attendre trente longue minutes avant d'entendre les stars d'un soir. Neutral Milk Hotel, auteurs d'un album exceptionnel les ayant rendu cultes bien après coup. Ce qui fait que ce concert en devient le premier véritable du groupe à Paris - d'a

Top albums 1987

Michel Cloup trouve que l'année 1988 est la plus essentielle de l'histoire du rock (indé?). Pourtant, à y regarder de plus près, l'année 1987 contient aussi son lot de brillantes réussites. Sonic Youth y a sorti pour moi sa grande oeuvre, encore plus forte que le suivant " Daydream Nation ", car plus concise, directe, jamais ennuyeuse. Les Smiths y tiraient déjà leur révérence en gardant jusqu'au bout cette constance dans l'excellence. Même chose pour les Housemartins, même si leur influence est restée plus aléatoire, mais c'est ce qui en fait aujourd'hui un groupe unique. Pulp annonçait une couleur bien plus sombre mais à peine moins passionnante que pour la suite de leur carrière. Les Wedding Present reprenaient le flambeau d'un rock anglais puissant et mélodique dans l'esprit de The Jam. Les écossais régnaient en maîtres sur le rock indépendant avec les Pastels, les Jesus and Mary Chain ou encore les trop méconnus Close Lobsters. Dead

Oasis - Supersonic (1994)

Cette semaine sort en version super deluxe et super coûteuse - phénomène très à la mode en ce moment - l'un des albums de l'un des groupes les plus surestimés des années 90. Il suffit d'ailleurs de réécouter aujourd'hui ce " Definitely Maybe " pour s'en persuader. Il a mal vieilli. Les mauvaises langues diront qu'il a toujours daté et qu'il n'y a que les (grands?) adolescents de l'époque pour s'être laissé prendre au piège. Parmi les groupes du mouvement brit-pop, les frangins Gallagher furent un paradoxe : des leaders mais aussi des mauvais élèves. Leurs chansons crâneuses se révèlent au final assez banales, lourdes, bien loin des modèles dont ils se revendiquaient : les Beatles bien sûr mais aussi toute la scène de Manchester des années 80, des Smiths aux Stone Roses. Pourtant, il y a un morceau qui pour moi sauve Oasis, c'est " Supersonic ". Je suis retombé dessus par hasard lors de l'entracte d'un concert.

Archie Bronson Outfit - Wild Crush

Dire que je n'attendais pas la sortie du nouvel album de Archie Bronson Outfit serait mentir. " Coconut ", leur précédent, m'avait littéralement submergé. Leur rock direct, brutal, tribal et qui n'oublie pas d'être mélodique est de ceux dont je raffole le plus. Avec eux, le risque d'être déçu est donc d'autant plus grand. Quatre ans d'attente depuis cette fameuse édition de la Route du Rock 2010 et ce concert toutes guitares dehors avec les membres du groupe habillés de simple boubous. C'est tout le talent de ces anglais : paraître une énième formation de rock assez basique qui, à défaut d'originalité, est efficace. Mais leur musique, loin d'être si commune, reste assez unique. La pochette comme le nouveau clip sont toujours délicieusement fantaisistes. C'est d'ailleurs le principal argument en faveur de ce " Wild Crush ", qui, s'il ne révolutionnera pas leur carrière, poursuit habilement le sillon du précédent.

Makthaverskan - II

A la vue de la pochette du disque et du nom du groupe, je m'attendais à tout sauf à ça : un groupe suédois qui pratique une sorte de post-punk ultra mélodique, dans la lignée de beaucoup de formations de rock indépendant du moment. J'imaginais quelque chose de plus brutal, sombre, lourd surtout. Pourquoi au final, si leur musique a goût de réchauffé, je suis amené à en parler aujourd'hui ? Parce qu'elle a un petit quelque chose que la plupart n'ont pas, ce petit grain de folie, cet amateurisme dans le son, cette production bancale. Parce que la chanteuse ne s'embarrasse pas de vouloir chanter juste. Parce que dès le premier morceau, l ' admirable Antabus ", elle nous balance un tonitruant et surprenant " Fuck You! ".  Parce que c'est de la twee pop, genre que j'affectionne particulièrement, jouée de manière punk. Parce qu'on sait bien qu'à l'avenir, les membres de Makthaverskan progresseront, maîtriseront mieux leurs

The Crookes - Soapbox

Oui, je sais, enchaîner après la pop maniérée de Sam Mickens et le rock lo-fi de Boys Age, avec la musique calibrée des anglais de The Crookes originaires de Sheffield peut paraître incongrue. Mais il y a ici une époustouflante dynamique, le genre de rock qui semble conçu exprès pour la scène, les stades ou tout du moins les festivals - mais personne à ma connaissance ne les a programmé l'été prochain. On pense aux Arctic Monkeys pour les guitares sobres et diablement efficaces, à Franz Ferdinand pour le côté dansant. The Crookes sont un de ces groupes de plus en plus rares qui nous rappelle que la musique pop-rock simple, directe et mélodique reste l'apanage de la perfide Albion. " Soapbox ", leur troisième disque, est une impressionnante suite d'hymnes à reprendre en chœurs. Je vous mets au défi de résister de chantonner sur les épatants " Don't Put Your Faith In Me ", " Before The Night Falls " ou " When You're Fragile &

Boys Age - Amazing Stories

Oubliez le rock décontracté du canadien Mac Demarco déjà devenu prévisible sur un deuxième disque décevant, le cool, le vrai, nous vient maintenant du... Japon. Qui l'aurait cru ? Comme quoi, les apparences sont trompeuses, car ce n'est pas la caractéristique que l'on prête habituellement au pays du soleil levant. Les deux jeunes garçons de Boys Age, qui se définissent au passage comme les enfants de Yo La Tengo - on a connu pire référence - sont aussi les fils spirituels de Pavement, du Beck des débuts ou encore des frangins Ween. Du rock dans tout ce qu'il peut avoir de plus indépendant, de "fait à la maison", des mélodies qui se chamaillent et un chanteur à la voix forcément traînante. Ce dernier semble en plus chanter avec une patate chaude dans la bouche, ce qui, loin d'être désagréable, rajoute au charme de cette musique rafraîchissante. En tout cas, il n'est pas étonnant de constater que Boys Age soient passés chez le label décidément "e

Sam Mickens - Kayfabe: Laamb of G​.​O​.​D.

Quand les nouveautés musicales vous déçoivent, c'est l'heure de revenir à des disques "outsiders", à ceux qu'on avait apprécié, mais qui ne nous avaient pas entièrement convaincu, parfois faute de temps pour en déceler les subtilités. Parmi eux, certains finissent donc par emporter la mise à force d'écoutes. Le deuxième album solo de Sam Mickens, chanteur de The Dead Science dans lesquels on retrouve un dénommé  Jherek Bischoff , bien connu de ce blog, est de ceux-là. Bischoff est d'ailleurs aussi à la production ici. C'est donc le même genre de musique qui se joue, la même famille que les Parenthetical Girls ou Xiu Xiu. Plutôt un bon point pour moi, tellement cette pop alambiquée me séduit presque à tous les coups. A l'image du clip de " Sexual Madness ", Mickens n'a pas peur du ridicule, de se dévoiler, de se mettre en scène. " Kayfabe : Laam b of G​.​O​.​D. " est un bien drôle de voyage, théâtral, glamour, imprévisible