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Articles

Affichage des articles du juin, 2014

Cheveu - Bum

Born Bad Records est un de ces rares labels indépendants français qui passe allégrement les frontières. Il a, depuis ses débuts, garder une ligne de conduite punk dans le sens large du terme. Disons plutôt anticonformiste, aimant par dessus tout les formations sortant de l'ordinaire rock. L'année dernière, il avait cassé la baraque en signant le premier disque de La Femme unanimement salué. Les Bordelais devenus Parisiens adoptifs de Cheveu pourraient venir rafler la mise en 2014. Leur univers doux dingue est inclassable, c'est une sorte post-punk qui loin d'être linéaire, part régulièrement tout azimut. Les trois gaillards ont sorti en début d'année un troisième album longue durée, qui commence seulement à faire son effet chez moi. " Polonia " m'avait rapidement impressionné avec ses paroles extraites de " Buffet Froid " de Bertrand Blier, mais j'étais rebuté par quelques tics franchouillards - le chant surtout - qui venaient me rap

Protomartyr - Under Color of Official Right

En regardant la pochette, je me suis immédiatement dit que ce disque n'était pas pour moi. J'imaginais de la musique violente, lourde surtout. C'est bien parce qu'ils seront à l'affiche de la prochaine Route du Rock - en plus le jour où j'y serai - que j'ai quand même daigné écouter la musique de Protomartyr. Dès les premières notes, mes doutes sont levés : c'est plutôt du côté de ce qu'on a appelé le post-punk qu'il faut aller chercher l'influence, de Joy Division à The Fall. Une inspiration très anglaise pour un groupe originaire de Detroit. Mais on y sent quand même le rock teigneux du coin, pas glamour pour un sou - il suffit de voir leur dégaine improbable, surtout le chanteur -, pourvu qu'il y ait de la bagarre. Les guitares sont explosives, la rythmique est tranchante à souhait. Le son est impressionnant de précision. On sent bien que ça doit envoyer le bois en live et que les programmateurs malouins ne se sont pas

Fear of Men - Loom

Dans un monde parfait, un festival comme " Heart of Glass, Heart of Gold ", HOG-HOG pour les intimes, aurait eu lieu pendant ma période étudiante et nous serions partis ainsi en Ardèche à plusieurs, histoire de prolonger les vacances et repousser la rentrée. Nous aurions partagé un bungalow tous ensemble. On aurait bu, "philosophé" sur la vie, "dragouillé" - vous savez, c'est prétendre draguer tout en se rendant compte de l'aspect vain de la chose -, et aussi écouté de la bonne musique. Parce que pour sa deuxième année, le festival maintient une programmation exigeante et de qualité, très orientée "rock indépendant". On aurait vu notamment Public Service Broadcasting , une de mes révélations de l'an passé. On aurait profité de la piscine ou pas, mais au moins on aurait pu dire à notre retour aux malheureux restés à la maison qu'il y en avait une. On aurait rencontré de jeunes filles timides qui ont la "fear of men", ç

Top albums 1986

1986 est sans doute mon millésime préféré des années 1980. En effet, quatre de "mes indispensables " sont sortis cette année-là : le chef oeuvre incontestable des Smiths, celui malheureusement plus contesté de James avec la pop encore bouillonnante de " Stutter ", les toujours merveilleuses guitares des Feelies et la pop vitaminée et pas si naïve des Housemartins. Et le reste de ma sélection, loin d'être en retrait propose aussi le meilleur de Nick Cave et de ses mauvaises graines, le meilleur de la new wave française avec Daho, des Go-Betweens bientôt au top, un New Order presque encore au top et deux formations anglaises éphémères et pourtant responsables deux disques importants. 10- New Order - Brotherhood  Dans chaque album de New Order il y a des chansons qui résistent admirablement à l'usure du temps, comme ici l'excellent " Bizarre Love Triangle " et d'autres dont les tics et la production trop connotés eighties constituent

Ought - More Than Any Other Day

C'est l'ami internaute Pinkfrenetik qui m'a recommandé une plongée en apnée dans le rock tendu et bruitiste des canadiens de Ought . La première approche ne m'avait pas laissé de souvenirs impérissables et j'avais pris le parti d'en rester là, eût égard au grand nombre de nouveautés musicales qui m'attendaient. Pitchfork puis la Route du Rock avaient beau avaliser la musique de Ought comme supérieure à la moyenne, cela n'avait pas suffi. Et Pinkfrenetik de proposer alors sur son blog des places à gagner pour aller voir le groupe de passage à Paris juste avant l'indispensable rendez-vous malouin. Il n'en fallait pas plus pour que je tente ma chance. C'est que je suis une bête à concours. Et oui, quand il ne faut pas payer... En plus, la date tombe à pic dans mes vacances sans enfants. Alors, je suis retourné à l'écoute de " More than any other day " et cette fois-ci, les Canadiens ont fini par avoir raison de moi, surtout

Beastie Boys - Sure Shot (1994)

Dire que je suis attristé par la fin officielle des Beastie Boys annoncée cette semaine par Mike D serait exagéré. Pourtant, sur quelques titres ravageurs, le groupe arrivait parfois à m'emballer, comme du temps de " Ill Communication " et de ses tubes en puissance " Sabotage " et " Sure Shot ". Les Beastie Boys auront marqué deux décennies de musique avec leur son atypique et si caractéristique, mélange de rock, de punk, de hip-hop, de jazz même. Ils avaient même réussi à se renouveler, prenant un virage électro avec " Hello Nasty " en 1998. Ils sont aussi l'un des rares groupes encore écoutables aujourd'hui de ce qu'on a appelé le "rock fusion". Ce mouvement était en odeur de sainteté commerciale au début des années 90, de Rage Against the Machine aux Red Hot Chili Peppers. Les Beastie Boys, moins formatés que la moyenne, étaient les trublions d'un genre qui se prenait trop au sérieux. Il suffit de regarder l

Teleman - Breakfast

Il faut bien avouer que parfois, je reste en accord avec les Inrockuptibles, ce journal autrefois béni, il y a une éternité déjà. Lors du dernier festival organisé par le célèbre magazine, il y avait une affiche qui, avec le recul, était plus alléchante qu'il n'y apparaissait : les revenants de Suede partageaient la soirée avec les jeunes pousses de Temples et de Teleman. Si les nouvelles chansons de Brett Anderson et de sa bande de coiffeurs souffrent de la comparaison avec celles de leurs débuts, il paraît que leurs prestations live restent d'excellente tenue. J'ai déjà dit tout le bien que je pensais des très stylés Temples . Teleman flirte moins avec le passé ou alors avec un passé plus proche de nous : les années 80. Ce premier disque fait penser au dernier Metronomy. La production de Bernard Butler dont on reconnaît le son caractéristique par moments comme sur " Mainline " - tiens, tiens, comme par hasard, le premier guitariste de Suede, responsable

Gruff Rhys - American Interior

Avec un tel nom, Gruff Rhys ne pouvait qu'être marqué par ses origines. Ce nouvel album de l'ex-chanteur des Super Fury Animals raconte l'incroyable périple de John Evans, obscur explorateur gallois du XVIIIème siècle partit à la recherche d'improbables ancêtres aux Etats-Unis. Bien sûr, connaissant l'animal, sorte d'équivalent anglo-saxon au dérangé Wayne Coyne, il en résulte une savoureuse épopée pop, passionnante de bout en bout. Pour s'en persuader, en plus de l'écoute de la musique, lisez donc la très belle interview du monsieur chez les Inrocks . S'il fallait choisir entre les nouveaux disques des rescapés de la britpop, je voterais volontiers pour celui du gallois, bien moins prétentieux et plus enlevé que celui de Damon Albarn, par exemple. L'ex-leader de Blur et de Gorillaz semble cacher un manque d'inspiration sous un apparat sonore qui, si délicat soit-il, ne peut masquer l'absence de vraies chansons. Rhys, au contraire,

The Notwist - Melkweg, Amsterdam - 28 mai 2014

De retour d'une courte semaine à Amsterdam, je reviens avec dans mes bagages le résumé du seul concert auquel nous avons pu assister. Avec maman, on s'est dit qu'on retournera là-bas, c'est sûr, pas pour ce que vous croyez hein, mais juste parce que la pluie aidant, nous n'avons pas pu goûter pleinement au mode de vie local. Deux vraies adresses à vous conseiller toutefois. Tout d'abord, un disquaire bien sûr et quel disquaire ! C'est bien simple, il y a tous les styles, toutes les époques, tous les formats et même de l'occasion, bref, c'est l'indispensable du coin et ça s'appelle Concerto . Et puis, une fois n'est pas coutume, une boutique de fringues, bah ouais, il paraît que les blogs de mode ça marche mieux que ceux de musique, alors... ça s'appelle Nili's et ils font notamment des tee-shirts originaux et assez sympathiques. Mais revenons à nos moutons, ils sont allemands, ont plutôt des têtes de chirurgiens dentistes - c&