Accéder au contenu principal

David Bowie - Blackstar

Une année qui commence avec un nouveau disque de Bowie est forcément une bonne année, non ? Surtout si ce disque est le meilleur qu'il a sorti depuis des lustres. Depuis "Heathen" au moins. "Blackstar" se veut d'emblée nettement plus ambitieux que le précédent, le boursouflé "The Next Day" qui surfait maladroitement sur la période eighties du chanteur, pas la meilleure, loin s'en faut. Et beaucoup de crier au génie quand même. Parce que l'idole a des ennuis de santé et qu'on désespérait un jour d'écouter de la nouvelle musique de sa part. Si une tournée semble toujours plus que compromise, on sait que le Thin White Duke a encore l'inspiration. Même s'il ne faut pas chercher dans "Blackstar" des tubes formatés pour les radios, l'album le replace au premier plan des artistes qui continuent inlassablement de se remettre en question. A son âge, c'est encore plus rare. Le disque ressemble à du Bowie - surtout à la fin - mais reste différent de tout ce qu'il a pu faire jusqu'à présent. Les morceaux s'étirent souvent sur plus de cinq minutes, sont toujours mouvants, surprenants, avec quelques arrangements électro, rock ou jazzy - normal, il a fait appel à des musiciens de jazz pour l'enregistrement. 
Si le disque n'est pas de ceux dont on tombe immédiatement amoureux, il a le mérite d'exister. Et exister parmi la pléthorique et impressionnante discographie de son auteur, c'est déjà beaucoup. Après de nombreuses écoutes, son charme ne s'altère pas mais n'embellit pas forcément non plus. Rien que le fait de savoir Bowie encore exigeant, de savoir qu'il n'a pas renoncé et qu'il reste une "étoile" à suivre, est une victoire en soi. Bon anniversaire, monsieur Jones !

Clip de "Blackstar" :

Clip de "Lazarus" :

Commentaires

  1. Moins sévère que toi, j'étais déjà très content de son précédent, quand même pas seulement proche d'un "Let's dance" encore plus marqué. Je suis un "amoureux" de son timbe de voix, du coup, je suis rapidement conquis (Je n'ai jamais trop tente TIN MACHINE ceci dit)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Le son du précédent était assez cheap dans l'ensemble. Celui-là est nettement plus travaillé, je trouve. Tin Machine, comme toi, je n'ai jamais vraiment essayé mais je ne suis même pas tenté.

      Supprimer
    2. Je suis d'accord que le son était brouillon et la prod un peu boursouflée sur le dernier, qui était pour moi vraiment un bon album (c'est déjà beaucoup, un bon album de Bowie), très agréable, avec de vraies bonnes chansons dont certaines excellentes mais pas un chef-d'oeuvre. Mais un côté resucée ou "best of" des différentes parties de sa carrière. Celui-là pour ce que j'en ai entendu me botte encore plus et oui pour le coup il a avancé dans une direction intéressante, ne voulant pas sonner rock "basique". Faut que je le réécoute avant un avis définitif mais il me semble excellent.

      On verra si le marronnier "le meilleur depuis Scary Monsters", est justifié ce coup-ci.

      Supprimer
    3. Tu oublies "Outside" quand même. Pour moi, peut-être meilleur que "Scary Monsters".

      Supprimer
    4. Hmmmmm je préfère Scary Monsters mais c'est vrai que Outside est vraiment excellent. C'est une espèce de formule journalistique le "meilleur album depuis Scary Monsters".
      Et je préfère Earthling à Outside puisqu'on en parle mais c'est subjectif.

      Supprimer
  2. Outside est le meilleur album de Bowie aux côté de Low et de Ziggy.

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

James Yorkston, Nina Persson & The Second Hand Orchestra - The Great White Sea Eagle

  Après la parenthèse de l'iguane, revenons à de la douceur avec un nouvel album de l'écossais James Yorkston et son orchestre de seconde main suédois - The Second Hand Orchestra, c'est leur vrai nom - mené par Karl-Jonas Winqvist. Si je n'ai jamais parlé de leur musique ici, c'est sans doute parce qu'elle est trop discrète, pas assez moderne et que leurs albums devaient paraître alors que je donnais la priorité à d'autres sorties plus bruyantes dans tous les sens du terme. Je profite donc de l'accalmie du mois de janvier pour me rattraper. Cette fois-ci, avant de rentrer en studio avec leur orchestre, Yorkston et Winqvist se sont dit qu'il manquait quelque chose aux délicates chansons écrites par l'écossais. Une voix féminine. Et en Suède, quand on parle de douce voix mélodique, on pense évidemment à Nina Persson, l'ex-chanteuse des inoffensifs Cardigans dont on se souvient au moins pour les tubes " Lovefool " et " My favorite

Lucie

L'autre jour, en lisant l'article intitulé « ça rime à quoi de bloguer ? » sur le très bon blog « Words And Sounds » - que vous devez déjà connaître, mais que je vous recommande au cas où cela ne serait pas le cas - je me disais, mais oui, cette fille a raison : « ça rime à quoi la musique à papa? ». Enfin, non, sa réflexion est plutôt typiquement féminine : trouvons un sens derrière chaque chose ! Nous, les hommes, sommes plus instinctifs, moins réfléchis. C'est sans doute pour ça que dans le landernau (je ne sais pas pourquoi, j'aime bien cette expression, sans doute parce que ça fait breton :-) des « indierockblogueurs », il y a surtout des mecs. Un mec est par contre bizarrement plus maniaque de classements en tout genre, surtout de classements complètement inutiles dans la vie de tous les jours. Pour ceux qui ne me croient pas, relisez donc Nick Hornby. Et je dois dire que je n'échappe pas à la règle, même si j'essaie de me soigner. J'ai, par exemple,

Top albums 2023

2023, fin de la partie. Bonjour 2024 et bonne et heureuse année à toutes et tous ! Je termine cette fois-ci un premier janvier, sur le fil, histoire de bien clôturer l'affaire, sans anticipation. Avant de vous dire qu'il s'annonce plein de bonnes choses musicalement parlant pour la nouvelle année, voici un récapitulatif de l'an dernier en 10 albums. 10 disques choisis le plus subjectivement possible, parce que ce sont ceux qui m'ont le plus emballé, le plus suivi pendant douze mois et qui je pense, me suivront le plus longtemps encore à l'avenir. 10- Young Fathers - Heavy, Heavy Ces jeunes pères de famille inventent une pop futuriste à partir de mixtures de TV On The Radio, Animal Collective ou autre Massive Attack. C'est brillant, novateur, stimulant, mais cela a parfois le défaut de ses qualités : notre cerveau est régulièrement en surchauffe à l'écoute de ces morceaux bien trop denses pour le commun des mortels, incapable de retenir autant de sons, d&