Accéder au contenu principal

Articles

Affichage des articles du mars, 2017

The Magnetic Fields - 50 Song Memoir

Là dessus, j'ai un peu de retard mais il faut dire qu'il faut du temps pour digérer les cinq disques (et cinquante morceaux) de la nouvelle oeuvre de Stephen Merritt, l'unique homme ou presque derrière The Magnetic Fields. Après les fameuses 69 love songs sorties en 1999, le bonhomme semble coutumier du fait. Cette fois-ci, le thème est plus personnel, car Merritt vient d'avoir cinquante ans : une chanson par année. On retrouve d'ailleurs le style de chaque période, avec les synthés mis bien en avant pour les années 80. Les titres dépassent rarement 3 minutes 30, le format pop classique. Les mélodies le sont aussi, classiques. Restent cette impressionnante voix grave de crooner décalé, ces paroles souvent ironiques et ces arrangements bricolés qui, pourtant, sont loin de faire pâle figure. Il y a un style Magnetic Fields (les regrettés Parenthetical Girls en étaient par exemple d'excellents suiveurs plus maniérés). Bien sûr, tout n'est pas parfait. S

Spiral Stairs - Doris & the Daggers

Ce sont souvent les oeuvres dont on n'attend à priori rien qui constituent les plus belles surprises. Le deuxième album de Scott Kannberg, ex éminent membre et fondateur de Pavement, groupe culte du rock indépendant américain des années 90, fait partie de celles-là. La carrière solo de Stephen Malkmus, son ancien acolyte me laisse par exemple assez indifférent. Pourtant, ses disques sont plutôt réussis, mais le style me semble avoir vieilli. Comme si la musique de Pavement était indiciblement liée à son époque et qu'écouter leurs disques maintenant revenait à ressasser inutilement le passé. Alors, un nouvel album de Spiral Stairs, le sous-fifre de Malkmus, vous pensez bien que ça ne m'emballait pas plus que ça. Kannberg a mis huit ans avant de sortir " Doris & the Daggers ", son deuxième album. Huit ans pendant lesquelles, il a voyagé, de l'Australie à Los Angeles et San Francisco, a survécu à quelques décès dans son propre entourage. Il s'est ainsi

Real Estate - In Mind

Ça commence comme une évidence, " Darling ", le tube indie pop parfait : les guitares aux lignes claires qui tourbillonnent et dont la mélodie obsède immédiatement, la voix de velours à la Elliott Smith qui vient à peine perturber l'ensemble, se contentant d'accompagner en douceur. Avec un tel début d'album, on est prêt à suivre les New-yorkais de Real Estate n'importe où. " Darling " est la force et en même temps la faiblesse du disque, il embarque tout de suite l'auditeur mais il provoque aussi une légère déception, car bien sûr, le reste n'est pas si accrocheur. La formation a pourtant l'intelligence de terminer par " Saturday ", sans doute le deuxième titre le plus efficace du lot, histoire de débuter et clôturer en beauté et de laisser une excellente impression d'ensemble. Martin Courtney débarrassé (définitivement ?) de son ex acolyte Matt Mondanile, parti s'occuper à plein temps de son projet Ducktails mon

Da Capo - Oh, My Lady

Da Capo ? Les plus jeunes d'entre vous ne doivent pas connaître - les plus anciens, peut-être aussi d'ailleurs, cette phrase d'accroche est nulle en fait. Lithium, ce fameux label nantais fondé par mon presque homonyme et qui aura lancé la carrière de quantité d'artistes français majeurs, voilà d'où vient Da Capo. Et puis du titre d'un album de Love, ce formidable groupe psychédélique californien des sixties. Depuis leur premier disque paru en 1997, Da Capo est resté assez peu productif. Ça faisait par exemple plus de dix ans que nous étions sans nouvelle de leur part. Da Capo, c'est au départ la réunion des frères Paugam et leur passion commune pour la pop baroque anglo-saxonne. Puis Nicolas est parti seul de son côté, promenant sa fantaisie à travers des disques chantés dans la langue de Molière cette fois-ci et qui n'appartienne qu'à lui, cherchant l'inspiration sur tous les continents, au gré des rencontres. Alexandre est donc resté se

Top albums 1970

10- Syd Barrett - The Madcap Laughs Cas rare de l'histoire du rock : le leader charismatique d'un groupe se fait dégager par les autres membres. Cause : abus de drogues et comportement imprévisible et ingérable. Syd Barrett se réfugie chez lui avec sa mère et enregistre ce premier disque solo produit par David Gilmour, celui qui l'a remplacé au sein des Pink Floyd. " The Madcap Laughs ", ce sont les mêmes chansons tordues qu'avec son ex-formation, mais à nu, sans artifice. Sans Barrett, Pink Floyd ne sera plus jamais le même. Malgré son influence importante, son style reste aujourd'hui encore inimitable. 9- The Stooges - Fun House Les Stooges n'ont enregistré que trois disques, mais quels disques ! (je ne compte pas celui ressorti plus récemment, juste avant la mort des frères Asheton). Après un premier album enregistré avec John Cale, l'ex Velvet, le groupe de Iggy Pop, cet éternel jeune homme, durcit le ton et part tout azimut, flirtant

Grandaddy - Last Place

Les fans du divin barbu Jason Lytle, dont je fais évidemment partie, attendaient avec impatience le retour de son ancien groupe, après plus de dix ans de disette. Le chanteur avait sorti entre temps quelques honnêtes disques solo, bien dans l'esprit de Grandaddy - normal, le son Grandaddy, c'est surtout lui - mais rien qui ne nous fasse vraiment oublier la période chérie du chef d'oeuvre " The Sophtware Slump " et dans une moindre mesure de " Sumday ". Avec ce nouveau " Last Place ", on est immédiatement en terrain connu avec l'efficace single " Way we won't ". Le chemin est ensuite entièrement balisé jusqu'à "A  Lost Machine ", chanson cousine de " He's simple, he's dumb, he's the pilot ", peut-être leur meilleure à ce jour. Ce n'est pas le genre de la maison de changer une équipe qui gagne. On reprend donc les mêmes ingrédients. Tant que la recette demeure si savoureuse, ils auraien

Albin de la Simone - L'un de nous

Ils sont peu nombreux, les chanteurs qui bonifient ainsi avec l'âge. Il faut dire que le gars a de l'expérience à revendre, ayant travaillé dans l'ombre pour quantité de chanteurs et chanteuses français (Miossec, Vanessa Paradis, Arthur H, Alain Souchon, etc). La musique de Albin de la Simone gagne invariablement en subtilité et en délicatesse au fil des disques. " L'un de nous " est son meilleur, le plus précieux, même si peut-être moins immédiat que le précédent et excellent " Un homme " - pas de "tubes" évidents comme " Mes épaules " ici. Il est donc déjà bien placé pour être le plus beau disque de chanson française de l'année. On pense à la mue progressive de Vincent Delerm, celle qui lui a permis de mettre le piano (un peu) en retrait, laissant la place à des arrangements plus variés de cordes et vents.  Les thèmes sont les mêmes, avec quelques années de plus : celle d'un quadragénaire (" la fleur de l'