Accéder au contenu principal

Timber Timbre - Sincerely Future Pollution

Retour de vacances idéal avec le nouveau disque des canadiens de Timber Timbre, responsables de mon album de l'année 2014. Le groupe a, en trois ans, beaucoup écouté de musique des années 80 et cela s'entend. On pense au Blue Nile, Talk Talk, Kraftwerk ("Bleu nuit") voire au Bowie de la période berlinoise ("Grifting") mais le style reste reconnaissable entre milles, toujours à mi-chemin des Tindersticks et de Portishead. On retrouve cette formidable capacité d'épure, de suggérer lentement, sans trop en faire. Et ces chansons qui évoluent ainsi tranquillement entre nos oreilles, comme ces films à la mise en scène contemplative, qui en disent plus long que de grands discours. Ce nouvel album étonne d'abord par ces arrangements synthétiques inhabituels puis subjugue une fois de plus car Timber Timbre a beau changer sensiblement de forme, quand on possède une telle classe, peu importe le flacon, l'ivresse surgit toujours à un moment ou un autre comme sur le sublime "Western Questions", déjà postulant au titre de plus belle chanson de l'année. 
Ils se paient même le luxe de finir par le kitsch assumé de "Floating Cathedral"- titre qui porte au passage admirablement bien son nom et résume ce que représente la musique du groupe - comme si au fond, ils savaient qu'ils pouvaient tout se permettre. Magnifique du début à la fin. Encore une fois.

Commentaires

  1. Je n'ajouterai rien quoique... Marrant cette image années 80. Cet album, je l'écoute à l'envers, du dernier au premier titre, et je luis trouve aussi un reste de construction presque-prog, un peu comme MAGAZINE, certes des années 80 mais aux influences passées assumées. Un bien bel album même si il plonge en pleine rétromania.

    RépondreSupprimer
  2. Tout comme toi, je tiens en haute estime leur précédent et tout comme toi je n'ai aps été déçu par celui-ci. Ce virage 80's dark est très bien pensé et la voix de Taylor Kirk transcende la chose. J'y entends aussi pas mal de Depeche Mode !

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

James Yorkston, Nina Persson & The Second Hand Orchestra - The Great White Sea Eagle

  Après la parenthèse de l'iguane, revenons à de la douceur avec un nouvel album de l'écossais James Yorkston et son orchestre de seconde main suédois - The Second Hand Orchestra, c'est leur vrai nom - mené par Karl-Jonas Winqvist. Si je n'ai jamais parlé de leur musique ici, c'est sans doute parce qu'elle est trop discrète, pas assez moderne et que leurs albums devaient paraître alors que je donnais la priorité à d'autres sorties plus bruyantes dans tous les sens du terme. Je profite donc de l'accalmie du mois de janvier pour me rattraper. Cette fois-ci, avant de rentrer en studio avec leur orchestre, Yorkston et Winqvist se sont dit qu'il manquait quelque chose aux délicates chansons écrites par l'écossais. Une voix féminine. Et en Suède, quand on parle de douce voix mélodique, on pense évidemment à Nina Persson, l'ex-chanteuse des inoffensifs Cardigans dont on se souvient au moins pour les tubes " Lovefool " et " My favorite

Lucie

L'autre jour, en lisant l'article intitulé « ça rime à quoi de bloguer ? » sur le très bon blog « Words And Sounds » - que vous devez déjà connaître, mais que je vous recommande au cas où cela ne serait pas le cas - je me disais, mais oui, cette fille a raison : « ça rime à quoi la musique à papa? ». Enfin, non, sa réflexion est plutôt typiquement féminine : trouvons un sens derrière chaque chose ! Nous, les hommes, sommes plus instinctifs, moins réfléchis. C'est sans doute pour ça que dans le landernau (je ne sais pas pourquoi, j'aime bien cette expression, sans doute parce que ça fait breton :-) des « indierockblogueurs », il y a surtout des mecs. Un mec est par contre bizarrement plus maniaque de classements en tout genre, surtout de classements complètement inutiles dans la vie de tous les jours. Pour ceux qui ne me croient pas, relisez donc Nick Hornby. Et je dois dire que je n'échappe pas à la règle, même si j'essaie de me soigner. J'ai, par exemple,

Top albums 2023

2023, fin de la partie. Bonjour 2024 et bonne et heureuse année à toutes et tous ! Je termine cette fois-ci un premier janvier, sur le fil, histoire de bien clôturer l'affaire, sans anticipation. Avant de vous dire qu'il s'annonce plein de bonnes choses musicalement parlant pour la nouvelle année, voici un récapitulatif de l'an dernier en 10 albums. 10 disques choisis le plus subjectivement possible, parce que ce sont ceux qui m'ont le plus emballé, le plus suivi pendant douze mois et qui je pense, me suivront le plus longtemps encore à l'avenir. 10- Young Fathers - Heavy, Heavy Ces jeunes pères de famille inventent une pop futuriste à partir de mixtures de TV On The Radio, Animal Collective ou autre Massive Attack. C'est brillant, novateur, stimulant, mais cela a parfois le défaut de ses qualités : notre cerveau est régulièrement en surchauffe à l'écoute de ces morceaux bien trop denses pour le commun des mortels, incapable de retenir autant de sons, d&