Accéder au contenu principal

Articles

Affichage des articles du janvier, 2017

Tristesse Contemporaine - Stop and Start

Voici une étonnante formation multi-culturelle : le chanteur est anglais d'origine jamaïcaine et ancien membre de Earthling, une des nombreuses formations éphémères de la vague trip-hop des années 90, la claviériste est japonaise et le guitariste suédois. Ils vivent tous à Paris. Je les ai pour ma part réellement découverts en première partie de Pulp , à l'Olympia en 2012 pour le dernier concert français du fameux quintet de Sheffield. Cette soirée fut inoubliable et Tristesse Contemporaine avait eu le mérite de ne pas se contenter du simple rôle de faire-valoir. Il y avait d'abord l'inquiétant masque d'âne que le chanteur arborait sur scène et puis cette musique envoûtante, sorte de Joy Division lo-fi matinée de soul et sans batterie. Deux albums plus tard et notamment une collaboration avec la classieuse Barbara Carlotti , leur musique, à l'image de leur nom, ne respire toujours pas la grande gaieté, mais s'est étoffée, a surtout trouvé son style. Ce

Pack 3 EPs : Orso Jesenska - Les variations d'ombre *** Matthieu Malon - Peu d'ombre près des arbres morts *** Erik Arnaud - Golden Homme

Il existe encore des hommes qui oeuvrent dans l'ombre, à la recherche du beau. Et la plupart des gens s'en foutent. Enfin, pas tous. Le label Monopsone et son fondateur Denis Frelat font assurément partie de ces chercheurs de beau. Pour l'occasion, ils ont fait appel dernièrement au photographe Stéphane Merveille qui a pris quelques magnifiques photos de la Dune de Pilat, en noir et blanc. Ces photos devaient ensuite servir d'inspiration à trois chanteurs : Erik Arnaud, Matthieu Malon et Orso Jesenska. Leur feuille de route ? Un Ep de 6 titres chacun avec 4 chansons originales et 2 reprises. Erik Arnaud est celui qui a cherché le plus la facilité avec seulement 2 nouveaux titres, mais 2 titres en "or". Surtout " Golden Homme ", petit tube en puissance, qui fait voir un Erik Arnaud, très proche de son ami Florent Marchet, dans le fond comme dans la forme. On pense évidemment au " Bambi Galaxy " de ce dernier. Pour le reste, deux versions

Octave Noire - Néon

Ne vous fiez pas une fois de plus aux nommés des prochaines Victoires de la musique  (bon, ok, on a connu pire aussi comme sélection), la chanson française se porte bien. Voilà que nous arrive entre les oreilles, un son qui, malgré les références évidentes : de Chamfort  - la voix - à Gainsbourg - la basse de Melody Nelson - en passant par Jean-Michel Jarre, Christophe ou plus récemment Sébastien Tellier -  s'avère au final assez nouveau et passionnant. Octave Noire chante peu et des paroles assez énigmatiques, parfois en anglais et répétées souvent ad libitum, comme sur l'excellent premier single et tube en puissance, " Un nouveau monde ", qui ouvre ce disque (" Cent millions d'années. Une seconde. Une éternité. Pour faire un monde "). Les arrangements, à l'opposé, n'ont  pas peur de l'emphase, d'en faire trop. En résumé, on retrouve la pop symphonique, baroque et électronique française des années 70 mais avec un enrobage plus moderne

Magic v2.00, revue pop moderne

Jeudi dernier, je l'avoue - et oui, je n'ai pas honte -, j'ai acheté pour la première fois le magazine Magic. Bon, ok, il m'est arrivé à de nombreuses reprises de le feuilleter en cachette chez le marchand de journaux. Je ne pourrais donc pas vraiment vous dire si c'était mieux avant. La mise en page m'a tout même l'air d'être plus aérée. On sent qu'on tient entre les mains un bel ouvrage, travaillé, soigneusement préparé, avec la part belle aux nouveautés bien sûr mais aussi pas mal de vieilleries. Mais qui sont les lecteurs de Magic si ce n'est quelques bobos quadras ou presque, restés désespérément scotchés au rock de leurs jeunes années ? J'entends déjà dire que cela reste très orienté pop-rock indépendant, malgré les évidents efforts de la part de Vincent Théval, le nouveau tenancier et ex-Radio France, et de son équipe pour élargir le spectre. Bah moi, ça me plaît. Parce que c'est l'essentiel de la musique que j'écoute

The Flaming Lips - Oczy Mlody

Dire que j'attendais avec impatience le nouvel album des Flaming Lips est un doux euphémisme. Après le très réussi " The Terror " - je ne compte pas tous les projets parallèles, la chanson de 24h, les reprises de Bowie , des Pink Floyd ou des Beatles , de la collaboration de Wayne Coyne avec l'habituellement insupportable Miley Cyrus -, " Oczy Mlody " se devait de ne pas me décevoir. Surtout que j'ai déjà pris mes billets pour aller les voir au Bataclan le 2 février prochain. Le douloureux souvenir du Bataclan mélangé à la douce folie des Flaming Lips devrait provoquer une étrange soirée. Le genre d'événement qu'on n'oublie pas. Mais revenons à ce nouveau disque au nom polonais - ça veut dire, les yeux de la jeunesse et c'est inspiré par l'écrivain Erskine Caldwell - d'où le peu de voyelles. Les premiers singles, tous sur le même registre, plus doux que le précédent mais tout aussi mélancoliques, annonçaient brillamment la co

Piano Magic - Closure

Chaque début d'année, je me persuade que la nouvelle année sera plus belle que la précédente et que cela viendra aussi grâce à toutes mes belles résolutions prises. La vie est ainsi faite de recommencements. Les années sont aussi là pour ça : nous faire croire que nous changeons et notre vie aussi. Mais les changements se fichent bien souvent des calendriers et n'attendent pas le 1er janvier. Cette année, j'ai une fois de plus pris mon lot de bonnes résolutions et l'une d'entre elles, c'est de tenir avec une critique d'album par semaine. Comme juste après les fêtes, les sorties musicales se font plus rares, j'ai, une fois n'est pas coutume, décidé de prendre de l'avance, puisque ce nouvel album des anglais de Piano Magic ne sortira physiquement que le 20 janvier prochain. " Closure " est comme son nom l'indique le dernier disque du groupe après près de vingt ans d'existence. Piano Magic est une formation à géométrie variable,

The Feelies - Raised Eyebrows (1979)

Quand j'ai dû choisir lors de ma sélection d'indispensables, un disque des Feelies, je n'ai pas hésité. A l'époque, " The Good Earth ", le second du groupe, me paraissait le meilleur, celui qui condensait à merveille leur style, sorte de folk music jouée pieds au plancher. L'année dernière - et oui, on est maintenant en 2017 - nous sommes allés à New-York voir entre autres, la formation rock la plus casanière qui soit, chez elle, et pour préparer au mieux de cette rencontre, j'ai réécouté soigneusement chacun de leurs albums. " Crazy Rhythms ", leur premier essai m'apparut alors comme le plus étrange, le plus novateur, avec ses percussions omniprésentes, sa science des silences, des accélérations soudaines. S'il ne fallait retenir qu'une seule chanson - même si elles sont toutes parfaites - dans ce chef d'oeuvre du rock, ce serait peut-être " Raised Eyebrows ", plus encore que " Fa-Cé-La ", pour son irr