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Articles

Affichage des articles du avril, 2018

Fontaine Wallace - Fontaine Wallace

Il y a des chanteurs dont on croise la route un peu par hasard. Nicolas Falez en fait partie. Je me rappelle de son ancien groupe, Superflu, à la fin des années 90. Il affichait une certaine forme de modestie jusque dans son nom. Il avait profité alors d'un certain regain d'intérêt pour la musique d'ici (Dominique A, Katerine, Miossec, Autour de Lucie, etc). Les fontaines Wallace sont de ces belles installations qui passent malheureusement trop souvent inaperçues. Par contre, personne ne peut dire qu'elles soient superflues. Pour ceux qui savent voir, elles embellissent un cadre quotidien parfois assez gris. La musique de Falez n'a pas vraiment changé, juste mûri. Elle a passé la "quarantaine". Les textes sont sombres, assez résignés avec pas mal de résonances politiques (" président de personne ", " général des défaites ", " nous cherchons l'architecte mais nous n'avons trouvé que des ouvriers inquiets ", etc). Des

Josh T. Pearson - The Straight Hits !

Voici un gaillard qui est assez avare d’apparitions. Il aura fallu attendre dix ans entre le premier et seul disque de son groupe Lift to Experience et son premier effort solo. Sept ans sépare à nouveau ce « The Straight Hits ! » du précédent. « The Texas Jerusalem Crossroads » qui a récemment été réédité et remastérisé est en train d’acquérir un mini statut de disque culte. « Last of the Country Gentlemen » a ensuite démontré que le bonhomme était aussi capable de débrancher l’électricité sans que ses chansons perdent de leur force émotionnelle. Ce nouvel album vient une fois de plus brouiller les pistes, car c’est la première fois qu’un album de Josh T. Pearson sonne un tant soit peu « fun ». Le chanteur fait le crooner de supermarché, crie, miaule, s’amuse. Les fans de la première heure, plus adeptes de musique dite sérieuse, pourront le déplorer. Des titres comme « Loved Straight to Hell » devrait pourtant leur faire passer des frissons dans le dos. Et que dire du sublim

Eels - The Deconstruction

Une allumette prête à tout cramer et jeter ainsi à la poubelle ce qu'on a construit ? C'est le risque pour lequel Mark Oliver Everett alias Eels nous alerte sur son déjà douzième album. Le monde ne va pas bien, le chanteur est bien placé pour le savoir, lui qui a connu pas mal de déboires personnels, magnifiquement racontés dans son autobiographie, " Tais-toi ou meurs " - bizarrement traduit de l'américain " Things The Grandchildren Should Know". On retrouve sur ce " The Deconstruction ", le style habituel et familier de Eels, depuis leurs débuts fracassants sur " Beautiful Freak " - première sortie à l'époque de l'éphémère label Dreamworks Records. Ces mêmes mots simples pour nous parler de la vie, de la mort et du temps qui passe (" I have a premonition. It's all gonna be fine. You can kill or be killed but the sun's gonna shine.") Cette même variété dans les mélodies, simple et directe sur " Today

Frankie Cosmos - Vessel

Voilà le genre de disques d'apparence modeste et simple (voire simpliste) qui pourrait pourtant bien vous accompagner plus longtemps que vous ne le pensez. Frankie Cosmos, alias Greta Kline, fait de la pop avec deux fois rien : des textes de post adolescente un poil torturée et accessoirement fille d'acteurs plutôt connus, des accords de guitares mineurs, faciles et archi-rabattus, des albums faits à la maison. On pourrait passer rapidement son chemin. Sauf qu'il y a ici ce qu'il existe peu ailleurs : une âme, une absence totale de calcul et de posture et surtout un talent incroyable et inné pour trousser de jolies mélodies. Les titres se suivent, pour la plupart très (très) courts, et se ressemblent - tous aussi bons.  Le disque file ainsi et fait l'effet d'une petite bombe, sans qu'on y note un seul moment faible. On se demande alors ce que pourrait faire de plus la chanteuse dans ce style si caractérisque d'indie pop, tant ce " Vessel &quo

Barbara Carlotti - Magnétique

Décidément, la pop française se porte à merveille. Et je ne suis pas le seul à le dire puisque le magazine Magic qui vient de renaître (pour combien de temps ?) une nouvelle fois de ses cendres propose dans son dernier numéro 40 nouveaux noms qui "libèrent" la pop hexagonale. Et dans ses nouveaux noms, il n'y a bien sûr pas Barbara Carlotti dont " Magnétique " est le cinquième album. Il lui aura fallu six ans avant de donner une suite à son excellent " L'amour, l'argent, le vent ". Six ans pendant lesquelles on l'a notamment entendu animer une émission radio sur France Inter où la chanteuse venait nous parler de sa musique préférée à travers des thèmes choisis. Telle une grande sœur à la discothèque parfaite, on avait plaisir à l'écouter. Parce que sa culture musicale faisait de manière intelligente le lien entre musique indépendante et grand-public. Elle s'est lancée ensuite dans des "laboratoires oniriques", axant se