C'est la première fois qu'on allait, maman et moi, aux Trois Baudets, une de ces nombreuses salles situées dans le quartier touristique de Pigalle. La configuration de la salle est assez étrange avec deux gros poteaux central et des banquettes inoccupées sur les côtés. Le public qui arrive petit à petit nous étonne un peu. Nous constatons rapidement que nous sommes presque les plus jeunes et que l'audience ressemble plus à celle d'un théâtre voire d'un concert classique. C'est d'ailleurs la première remarque que fera Jean-Pierre Petit, l'impression que l'ambiance sera d'emblée plutôt pépère (et mémère ?). Et cette question qui nous vient donc : pourquoi ? Tout simplement, parce que ce concept, cette musique n'intéresse pas les plus jeunes. Un concert de reprises de chansons, françaises pour la plupart, de l'année 66, sous la forme d'une émission de variétés façon Gilbert et Maritie Carpentier, voilà une idée pour fans nostalgiques des yés-yés. Une version un poil plus moderne de la tournée "Âge tendre et têtes de bois", la chanteuse et les musiciens n'ayant pas jusqu'à preuve du contraire de dentiers, sonotones ou de problèmes de fuite urinaire. Barbara Carlotti nous montre, après son émission radio "Cosmic Fantasy", son amour pour la pop et sa culture très éclectique du genre : enchaîner un magnifique titre des Zombies - qui est, avoue-t-elle, son groupe préféré - avec un autre de Sheila, sans que cela paraisse incongru, il faut oser et surtout il faut le faire. Pas de découverte, toutes les chansons sont des classiques - allant de l'unanimement connu à l'unanimement salué - qu'il est toujours agréable de réentendre dans des versions parfois très proches de l'originale, parfois assez différentes. La reprise très rock du "Lucifer Sam" des Pink Floyd est par exemple particulièrement réussie. Les chœurs de l'éternel "God Only Knows" sont aussi plutôt bien rendus, ce qui est loin d'être une chose aisée. Bref, le petit groupe réuni autour de la toujours impeccable Barbara Carlotti maîtrise parfaitement son sujet et semble s'amuser. Voilà un spectacle idéal pour l'été. Pour jeunes et... moins jeunes, donc.
Après la parenthèse de l'iguane, revenons à de la douceur avec un nouvel album de l'écossais James Yorkston et son orchestre de seconde main suédois - The Second Hand Orchestra, c'est leur vrai nom - mené par Karl-Jonas Winqvist. Si je n'ai jamais parlé de leur musique ici, c'est sans doute parce qu'elle est trop discrète, pas assez moderne et que leurs albums devaient paraître alors que je donnais la priorité à d'autres sorties plus bruyantes dans tous les sens du terme. Je profite donc de l'accalmie du mois de janvier pour me rattraper. Cette fois-ci, avant de rentrer en studio avec leur orchestre, Yorkston et Winqvist se sont dit qu'il manquait quelque chose aux délicates chansons écrites par l'écossais. Une voix féminine. Et en Suède, quand on parle de douce voix mélodique, on pense évidemment à Nina Persson, l'ex-chanteuse des inoffensifs Cardigans dont on se souvient au moins pour les tubes " Lovefool " et " My favorite
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