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Articles

Affichage des articles du novembre, 2018

Gontard! - Tout naît et tout s'achève dans un disque

" Tout naît et tout s'achève dans un disque ", c'est Diabologum qui rencontre Chevalrex. Pour le second, c'est normal puisque Gontard, alias Nicolas Poncet est le frère de Rémi alias Chevalrex. Ils ont d'ailleurs tous les deux commencé au sein des Frères Nubuck. Si les textes de Nicolas sont nettement plus sombres et politiques, les arrangements assez pop sont au final pas si éloignés de ceux de Rémi. C'est cette manière de ne pas chanter qui fait penser à Diabologum, mais aussi le message politique et social. Le disque est sorti début mars, au beau milieu de quantités d'autres albums et j'avoue que je ne l'avais pas mis dans mes priorités d'écoute. Depuis, il est resté constamment en bonne place dans mon smartphone, me faisant régulièrement des appels du pied pour que j'y jette une oreille ou deux. " La main tiède de la violence " tout d'abord détonne par l'efficacité du message délivré mais aussi pour sa musique q

Top Albums 1967

Je profite de la fin d'année qui approche et du calme relatif parmi les nouveautés musicales pour poursuivre après de longs mois d'arrêt mes tops albums par année. J'en étais donc à 1967 - oui, je vais dans l'ordre inverse de l'ordre chronologique - année mirifique s'il en est question chefs d'oeuvre de la pop et du rock. C'est bien simple, il est difficile de ne sélectionner que 10 disques tellement cette année-là fut riche. Peu de surprises donc ici, la musique intemporelle se partage d'autant mieux avec plus de 50 ans de recul. 10- The Rolling Stones - Their Satanic Majesty Request Je n'ai pas honte de dire que " Their Satanic Majesty Request " est probablement mon album préféré des "pierres qui roulent", alors que Jagger lui-même ne le trouve pas très bon. Les Stones copient pour une des rares fois la pop psychédélique des Beatles et le résultat, s'il est quand même un peu inégal, contient quelques belles pép

The Good, The Bad & The Queen - Merrie Land

On ne pouvait pas l'imaginer pas sans réaction, face à la situation de son pays, face à cette politique de repli sur soi, lui, qui, depuis de nombreuses années, n'a eu de cesse d'ouvrir sa musique aux multiples influences, notamment africaines. Le chemin parcouru depuis les premiers Blur est assez impressionnant et pourtant, pour une fois, Damon Alban semble vouloir revenir à ses premiers amours, à l'essence de la musique britannique, cet indéniable savoir-faire pop. Pour cela, il a reconvoqué son "super" groupe formé de Tony Allen, l'ex-batteur de feu Fela Kuti, de Simon Tong, ancien guitariste de The Verve et Paul Simonon, le mythique bassiste de The Clash. " Merrie Land " est ainsi une vision moins romantique de l'Angleterre que celle de " Parklife ", le Brexit étant passé par là. La pochette du disque fait référence au film à sketchs " Au cœur de la nuit " (" Dead of Night ") sorti en 1945 et dont le derni

Audiobooks - Now! (in a minute)

Voilà un drôle de couple pour un drôle de disque, ne ressemblant à rien de connu. " Now! (in a minute) " est le premier album de Audiobooks, duo formé de Evangeline Long, une étudiante en art de 21 ans, douée et bien allumée comme il faut et David Wrench, producteur et ingénieur du son gallois, d'une cinquantaine d'années, qui a traîné ses guêtres sur de nombreuses musiques indépendantes. Le résultat est déroutant, mélangeant des titres entièrement parlés et d'autres incroyablement dansants comme l'exceptionnel " Dance your Life Away " qui ferait bouger n'importe quel mur. Il y a aussi l'expérimental, noisy et dissonant " Dealing with the Hoarders ", véritable épreuve de force sur lequel Ling semble complètement possédée, et on pourrait ainsi citer tous les morceaux tellement ils ont chacun leurs styles, inimitables. Il y a aussi l'autotuné " It get be so Swansea ", bien dans l'air du temps, le rythmé " Fri

Mermonte (+ Matias Elichabehere) - Paris, Point Ephémère - 24 octobre 2018

C'était encore les vacances scolaires, et donc la possibilité d'assister à des concerts. Celui des Rennais de Mermonte au Point Ephémère nous tendait alors les bras, difficile d'y résister. Ce groupe venait de sortir un deuxième disque, six ans après le premier. Leur style musical assez inimitable est une pop ouvragée, dynamique qui privilégie le rythme aux paroles. Ces dernières toujours réduites à leur portion congrue, sont souvent en anglais, quelques fois en français, souvent obscures, souvent absentes. Car Mermonte est un groupe de musiciens avant tout. Les textes seraient comme les maracas ou le tambourin, un accessoire supplémentaire pour imprégner le rythme. En première partie, nous avons eu droit à Matias Elichabehere. Un chanteur venu avec toutes ses machines et... son guitariste. On pense à Eddy Crampes en version neurasthénique. On s'ennuie ferme même si le gars a l'air plutôt sympathique. Après coup, je constate qu'il est avant tout un compositeu

Part Time - Spell #6

Si le revival des années 80 est loin d'être une nouveauté, il y en a pour qui le pratique surtout par opportunisme et puis d'autres, pour lesquels, ça ressemble plus à un sacerdoce, comme si rien d'autre n'existait. Comme si le temps s'était tout bonnement arrêté. C'est le cas des américains de Part Time et de leur leader, David Loca. C'est bien simple, leur dernier disque, " Spell #6 " semble avoir été enregistré à cette époque-là, ne lésinant sur aucun effet jusqu'au plus kitsch pour y parvenir. On croirait entendre Lloyd Cole (" Before You Fall Apart "), New Order (" Hide "), The Smiths (" Spell #6 "), REM (" The Boys That Made Her Cry "), Crowded House (" It's alright with me ") mais aussi ces groupes un peu moins glorieux de ce qu'on a appelé le néoromantisme  tels que Duran Duran ou Spandau Ballet. Bien sûr, à chaque fois qu'il est question d'influence eighties et de pop

J Fernandez - Occasional Din

Voilà un disque miraculeux, à l'image du " Overgrown Path " de Chris Cohen sorti en 2012, tenu en haute estime ici mais resté désespérément au rang des grands oubliés de l'histoire. J Fernandez est sans doute bien parti pour le rejoindre avec ce formidable " Occasional Din ". Comme si les mélodies soyeuses d'un Elliott Smith étaient habillées par la production lofi d'un Ariel Pink. Improbable rencontre. Mais si Chris Cohen n'était pas complétement un inconnu dans le milieu, ayant officié de nombreuses années au sein des timbrés de Deerhoof, on se demande bien d'où sort ce J Fernandez. On sait juste qu'il vient de Chicago, qu'il a des origines Philippines, que son prénom, c'est Justin, qu'il en est à son deuxième disque, qu'il a déjà participé à l'excellent Soy Festival qui a lieu à Nantes chaque année pendant les vacances de la Toussaint et qu'il est signé sur Joyful Noise Recordings , au même titre que Lou Ba

Beak - >>>

Dans l'attente de plus en plus improbable d'un nouveau disque de Portishead - étant donné la qualité irréprochable des trois albums disponibles, il sera bien difficile de ne pas décevoir -, Geoff Barrow continue d'officier au sein de Beak avec déjà un troisième album, sobrement intitulé ">>>". On n'imagine pas quand ils en seront à une trentaine s'ils arriveront à mettre autant de fois le même symbole sur la pochette. En tout cas, pour l'instant, ils portent plutôt bien leurs noms, proposant à chaque fois une version supérieure au précédent. Ce dernier est toujours inspiré par le krautrock de Can ou Neu! - " Brean Down " et " RSI " sont à ce titre des exemples parfaits du son Beak - style chéri de Barrow depuis au moins dix ans et le dernier Portishead en date. Le trio a quelque peu changé : Will Young a remplacé Matt Williams. Il en ressort un disque plus varié qu'à l'accoutumée, avec de plus en plus de voix.

The Garden - Mirror Might Steal Your Charm

Novembre, c'est bientôt l'heure des bilans de fin d'année et c'est le moment, où, profitant d'une accalmie dans les sorties musicales, on se met à réécouter les disques qu'on avait jusque là un peu délaissés, des fois à raison, d'autres fois à tort. Le dernier album des jumeaux de The Garden m'a dès la première écoute intrigé. Mais c'est la pochette, où l'on voit un clown un peu flippant regardant son double dans le miroir qui avait d'abord attiré mon attention, comme une représentation du groupe lui-même. La musique peut ressembler à du grand n'importe quoi, avec ces petites batteries synthétiques, ce style mi punk, mi rap et ces mélodies pas terminées qui partent tous azimuts. Les frères Shears ont de plus des allures de petits branleurs prétentieux, libres de saccager leurs chansons comme ils l'entendent dès que celles-ci commenceraient à devenir un tant soit peu sifflables sous la douche.  Mais au fil des écoutes, on s'