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Articles

Iceage - New Brigade

Les Danois sont souvent plus extrêmes que leurs homologues Suédois, que cela soit dans la douceur, comme avec la belle Agnès Obel ou inversement dans la terreur avec désormais les petits morveux de Iceage. Comme si étant moins nombreux, ils cherchaient à compenser en faisant outrancièrement parler d'eux (n'est-ce pas monsieur Lars Von Trier ?). Cette nouvelle formation est en tout cas à des années-lumière du gentil film d'animation du même nom. Leur musique guerrière n'est pas vraiment adaptée aux enfants, même si les membres de Iceage sont à peine majeurs. Les guitares, telles des tronçonneuses, ne font pas dans la dentelle. Mais, pour une fois, les références bien apprises, The Fall ou Wire, n'ont pas été recrachées telles quelles. Il y a une vraie recherche dans la construction des morceaux, ils ont une façon bien à eux de passer les mélodies au hachoir. A l'instar de Wu Lyf, le même esprit de rébellion est mis en avant. Comme si une révolution ne demandait ...

Pink Floyd - See Emily Play (1967)

Réduire la carrière des Pink Floyd à une simple chanson, aussi brillante fut-elle, est évidemment sévère. Mais je dois confesser ici ne pas apprécier plus que ça la musique du groupe, ce qu'on appelle le rock progressif  a même plutôt tendance à m'ennuyer. Après le départ de leur premier leader, l'indomptable Syd Barrett, la formation anglaise  partira dans un délire sonore plus contrôlé, cherchant constamment à démontrer leurs techniques irréprochables. Je laisse volontiers ce genre de musique, s'affiliant bien souvent à de la pure technicité, aux ex-soixante-huitards pour lesquels le Floyd a constitué la bande son de leur adolescence (droguée ?). Au mythique " The Dark Side Of The Moon ", considéré comme leur chef d'oeuvre et qui a longtemps servi de cobaye aux démonstrateurs hi-fi afin de prouver la qualité sonore de leurs produits, je préfère le premier, l'hallucinant et halluciné (et hallucinogène?) " The Piper At The Gates Of Dawn ", oe...

Bertrand Betsch - Le temps qu'il faut

Si, à Dunkerque, il y avait déjà "Petch" et "Metch", dans la chanson française, il y a depuis quelques années, un dénommé Betsch. Et ce nouveau disque " Le temps qu'il faut " après plusieurs années d'absence, nous prouve qu'il faudra compter avec un autre Bertrand . Pour la musique, on pense surtout à Florent Marchet, en particulier à son dernier " Courchevel " et parfois même à Raphaël (oui, oui), mais sans la voix harassante de jeune premier. Concernant le chanteur, j'en étais resté à l'efficace " Pas de bras, pas de chocolat " sorti en 2004. J'avais loupé " La chaleur humaine ". Depuis, plus rien. Une extinction de voix qui a failli condamner la carrière de Betsch. " Le temps qu'il faut " porte donc bien son nom, car l'auteur a eu le temps de peaufiner son oeuvre, avec l'aide de sa compagne, la plasticienne Nathalie Guilmot, qui vient pousser la chansonnette pour quelques jolis ...

Yann Tiersen - Skyline

A l'instar d'un autre Brestois, Miossec, j'ai délaissé la carrière de Yann Tiersen depuis un moment. Peut-être que leurs albums me correspondaient moins. Peut-être que je ne les ai pas assez bien écoutés. N'empêche, je ne retrouvais plus ce que j'y avais aimé. Le précédent de Yann Tiersen déjà était différent. " Dust Lane ", sous l'influence d'un Miossec - passion commune pour My Bloody Valentine ? - avec qui il avait d'ailleurs travaillé entre temps, voyait le passage du compositeur à la ferveur des guitares électriques. Finies les petites mélodies désuettes à l'accordéon, Tiersen y développait un gros mur du son et laissait ainsi sur le bord du chemin, la plupart de ses fans venus à lui par le biais d'Amélie Poulain. Pari risqué. Et rebelote, cette fois-ci, avec un son plus arrondi et moins de bruit tout de même. " Skyline " n'est par instant pas loin de tutoyer les étoiles, déployant avec minutie et de manière progressi...

Spiritualized - Ladies And Gentlemen We Are Floating In Space (1997)

C'est la pochette de l'album du même nom que vous voyez ci-contre, et pourtant c'est bien de la chanson dont je vais vous parler. La première de l'album culte - un nouveau est attendu avant le printemps prochain... - de Spiritualized, grand manifeste de pop psychédélique et cramée, vaste fourre-tout un brin mégalo et épuisant, oeuvre "ultime" de son leader Jason Pierce, composée paraît-il suite au départ de sa belle, partie dans les bras de la concurrence plus consensuelle en la personne de Richard Ashcroft. 10/10 chez Pitchfork, album de l'année au NME devant l'indépassable " OK Computer " de qui vous savez. Pourtant, quand je l'ai entre les mains et qu'il bascule ensuite dans le lecteur CD de ma chaine hi-fi, je m'arrête bien souvent juste après ce morceau. Parce que c'est le plus pur, le moins "m'as-tu vu", celui où la mélodie se suffit à elle-même. Pas étonnant que la chanson ait été reprise sur la bande orig...

Camille - Ilo Veyou

J'étais pour l'instant resté allergique à l'univers atypique de la chanteuse Camille. A l'instar de ce qu'est devenue Björk, je la trouvais trop prétentieuse et sa musique ennuyeuse. Je ne comprenais pas son succès critique et commercial. Et ce n'est sûrement pas le titre de son nouveau disque, " Ilo Veyou ", anagramme tarabiscoté de "I Love You", qui allait changer la donne. Pourtant, dès la première écoute, il est difficile de ne pas être impressionné par le résultat, tellement sa musique semble impossible à résumer, tellement les styles abordés sont multiples, tellement la voix même de Camille est presque méconnaissable d'une chanson à l'autre. C'est parfois drôle, parfois politique, mais toujours inventif. Cette femme est un vrai caméléon et on sent qu'elle n'a pas de limite. Une chanson comme " La France " résume à elle seule son talent iconoclaste. Elle y critique la culture à la française qui n'est, se...

Real Estate - Days

Encore une belle année musicale chez Domino Records avec la révélation Anna Calvi , les toujours sexys et sémillants The Kills et les brillantes confirmations de Wild Beast s et de Real Estate. Ces derniers viennent de sortir leur deuxième disque, " Days " et plus qu'une confirmation, c'est une véritable bénédiction à laquelle on assiste ici. Les américains orginaires du New Jersey se retrouvent directement propulsés par la grâce de titres aussi élégants que " Out Of Tune ", " Easy " ou " It's Real " dans la catégorie des meilleurs groupes du genre (le folk-rock champêtre?), suivant les traces encore fraîches laissées par les Feelies . Le guitariste Matt Mondanile, après l'intermède Ducktails , serait le pendant ensoleillé de Bradford Cox, la musique de Real Estate l'équivalent de celle de Deerhunter en plus ouverte, plus aérée. Car " Day s" n'est pas vraiment un disque de saison, c'est plutôt un alb...