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Articles

Kevin Morby - Singing Saw

Kevin Morby est l'ancien bassiste de Woods. Le nouvel album de Woods est mon chouchou du moment, celui que je réécoute sans jamais me lasser (encore). Alors, Morby, ça devrait forcément coller. Mais, bizarrement, pas tout de suite. La musique semble trop évidente, la formule vieille de 50 ans. L'influence principale, on la connaît, c'est celle de tous les folkeux de la terre : Bob Dylan. En plus, le timbre de voix est proche. Comme la musique du Zim me lasse souvent assez vite, celle de Morby ne m'accroche d'abord pas des masses. L'écoute est polie. Et puis, je me méfie de la rumeur populaire qui en fait déjà un des grands disques de 2016. Il y a pourtant dans ces chansons, quelque chose, de subtils arrangements qui viennent par petites touches marquer la différence. Le gars a une certaine classe, la simplicité de ne pas en rajouter. Il trace sa route, ne part pas dans tous les sens, en brodant, pour chaque morceau, autour d'un même canevas sonore.  E...

PJ Harvey - The Hope Six Demolition Projet

Un nouveau disque de PJ Harvey est forcément un événement. Partant de ce postulat immuable et rassurant, je ne pouvais évidement pas faire comme s'il n'existait pas. L'anglaise reste une des rares valeurs sûres du rock féminin, réussissant à chaque nouvelle sortie à proposer quelque chose de neuf, à se renouveler. Ici, la chanteuse a parcouru le monde, côtoyé la misère et la guerre pour y puiser l'inspiration. L'enregistrement du disque a aussi été ouvert au public. PJ Harvey a voulu un disque en mouvement, généreux, en y faisant rentrer un maximum d'expériences et de bruits extérieurs. Comme si, l'âge aidant, elle semblait de plus en plus intéressée par le monde qui l'entoure. Les débuts rêches et introspectifs sont désormais loin. On pourra le regretter, car sa musique a perdu en originalité et puissance, ce qu'elle a gagné en assurance et lisibilité. Si les premiers titres lancés sur la toile en avant-première auguraient le meilleur, l'ens...

Woods - City Sun Eater In The River Of Light

Ça devait finir par arriver : les américains de Woods ont sorti leur grande oeuvre. A force de tutoyer l'excellence au fil d'albums produits au rythme presque métronomique d'un par an, ce nouveau disque marque un nouveau pas en avant. Leur musique n'a jamais été si limpide et soignée. Les influences s'élargissent davantage. On se demande jusqu'où ils iront la prochaine fois, quelle inspiration ils ajouteront de manière si naturelle dans leur savante mixture sonore. Cette fois, on y entend des bribes de jazz éthiopien que le chanteur et leader, Jeremy Earl, dit avoir beaucoup écouté dernièrement. La voix se fait encore plus douce qu'à l'accoutumée. Bref, c'est un délice pour les oreilles. Les chansons loin d'être linéaires, se paient même le luxe d'évoluer constamment, comme si le groupe improvisait devant nous, alors qu'on devine que tout cela a été mûrement réfléchi.  Bref, plus qu'un coup de coeur, c'est une véritable révé...

The Goon Sax - Up To Anything

Même si je n'avais pas su le lien de parenté entre le leader de ce groupe et Robert Forster, l'un des deux songwriters magiques de feu les Go-Betweens, je crois que j'aurais pu le deviner. Pour la ressemblance physique d'abord, ce côté dandy timide, cette classe non revendiquée, naturelle. Pour la musique aussi. Mine de rien, on n'entend plus beaucoup aujourd'hui ce type de pop simple et fragile, avec des textes très personnels au charme adolescent; un son volontairement amateur mais bien fichu malgré tout. Du Daniel Johnston en plus ouvragé en quelque sorte. J'aurais d'abord penser aux premiers disques des regrettés Little Rabbits. Ceux qui avaient repris " Karen ", chanson de Go-Betweens encore adolescents (tiens, tiens). Le lien aurait été vite fait. Ils sont trois et chantent chacun à leur tour, on les imagine s'échanger aussi les instruments. Ils sont à cette époque où l'on se persuade que les amis, c'est pour la vie, qu...

Top albums 1973

En 1973, il y avait d'abord trois types formidables. Trois gars qui ont, chacun à leur façon, marqué l'histoire du rock. Et 1973, plus qu'aucune autre a été leur année. L'année où ils se sont retrouvés tous trois à leur meilleur. En 1973, on découvrait que John Cale pouvait aussi faire des disques de pop de facture classique et baroque, loin de l'image des violons dissonants des premiers Velvet. En 1973, Brian Eno quittait Roxy Music : leur musique ne sera plus jamais pareille. En 1973, Pink Floyd était devenu le groupe préféré des jeunes gens bien. En 1973, Elton John savait encore écrire de grandes chansons. En 1973, les New York Dolls ont voulu mélanger deux choses qui ne se faisaient pas : le glam et le punk. Ils en paieront le prix fort. En 1973, Gainsbourg était plus vicelard et classe que jamais. En 1973, les allemands de Can faisaient moins les malins que d'habitude.  10- Can - Future Days  L'époque n'a pas saisi tout de suite l'im...

Underworld - Barbara, Barbara, We Face a Shining Future

Voilà un "vieux" groupe qui ne m'avait jamais attiré jusque là. Leur musique était plutôt faite pour la danse, la trance. Leur tube " Born Slippy ", extrait de la BO du film " Trainspotting " qui les a fait connaître du grand public, m'avait bien plu mais c'est tout. J'avais bien essayé les disques mais je n'arrivais pas à rentrer dedans : pas assez mélodique. La house est un style auquel je suis toujours resté hermétique. Elle ne parvient bien souvent ni à me faire bouger, ni à me toucher. Bref, je ne sais pas par quelle porte y entrer. Alors, le retour de Underworld, à priori ce n'était pas un truc qui allait me concerner. Mais j'ai quand même voulu jeter une oreille, surtout que le chanteur, Karl Hyde, avait récemment collaboré avec Brian Eno pour ce qui sont les deux meilleurs disques de l'ex Roxy Music depuis un bail. " I Exhale " m'a tout de suite emballé. J'y retrouvais la scansion d'un Mark E...

Iggy Pop - Post Pop Depression

Après la mort de l'icône Bowie, c'est plus fort que nous, on essaie de faire le point. Que sont devenus nos idoles ? Ces modèles, ces personnages incontournables de l'histoire du rock. Ces artistes qui ont su traverser les générations, en restant aujourd'hui encore des références pour les plus jeunes. Iggy Pop est évidemment de ceux-là. Même si la figure tutélaire du punk, l'iguane, a pris du plomb dans l'aile depuis pas mal d'années, jusqu'à apparaître dans des spots publicitaires, en parodie de l'éternel rebelle. Comme s'il était le seul à parler à tout le monde dans les chanteurs dits un tant soit peu transgressifs. Mais l'époque de " I Wanna Be Your Dog " ou autres " Penetration " est bien révolue. Le monde a changé, plus très apte à s'offusquer à la première chanson un peu trop crue écoutée. Iggy lui même a vieilli, il l'avoue. Il ne se sent pas rivaliser avec la nouvelle génération. D'ailleurs, où est ...