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Articles

Kikagaku Moyo - Kumoyo Island

Voilà un groupe dont je parle seulement maintenant, dix ans après ses débuts, alors qu'il a annoncé cette année que " Kumoyo Island " sorti au mois de mai sera son dernier album. Kikagaku Moyo, comme son nom l'indique, est une formation japonaise. Oui, j'écris très peu sur la musique du pays du soleil levant, alors qu'il compte quantité d'artistes passionnants - Fishmans ou Nujabes, pour ne citer que ceux qui m'ont jusqu'ici le plus marqués. Un jour peut-être je m'attèlerais à cette tâche. Kikagaku moyo signifie en japonais motifs géométriques, comme pour signifier qu'il s'agit ici de musique abstraite, incitant à la rêverie, à l'évasion. En voyant la dégaine du groupe, on les imagine restés bloqués dans les années 70, comme des enfants de Damo Suzuki, légendaire chanteur de Can et accessoirement une des rares idoles de feu Mark E. Smith (" I am Damo Suzuki "). Leur style musical est un étonnant maelstrom sonore, mélangea...

Stereolab (+ Julien Gasc) - Paris, la Gaîté Lyrique, le 23 novembre 2022

  Ceux-là, je les ai vraiment découverts sur le tard. Parce que dans les années 90, j'étais principalement influencé par les Inrocks et Bernard Lenoir. Et les deux parlaient très peu de la musique de Stereolab, hormis une black session partagée avec Dominique A en mars 1993. A tort. Le groupe du couple franco-anglais Laëtitia Sadier et Tim Gane est un des plus influents de son époque. Depuis, je me suis rattrapé. Même s'il me reste encore beaucoup à découvrir car leur discographie est pléthorique. La formation s'est arrêtée à la fin des années 2000 quelques temps après le triste décès de leur guitariste Mary Hansen d'un stupide accident de la route. Depuis 2010, plus de vrai nouveau disque malgré de nouveaux concerts. Après une première date parisienne complète assez rapidement en octobre dernier, le groupe remettait le couvert un mois plus tard. L'occasion pour moi de les voir enfin sur scène. Avant eux, on eu droit en première partie à Julien Gasc, membre actuel ...

Arctic Monkeys - The Car

" The Car " ? Quelle voiture ? Celle de la pochette, garée seule sur un toit d'immeuble, à l'écart du bruit de la ville, dominant l'agitation du commun des mortels ? Voilà ce qu'est devenue en deux albums la musique des Arctic Monkeys, délaissant les sentiers balisés du mainstream du rock. En faisant cela, ils ont abandonné sur le bas-côté quelques uns de leurs suiveurs de la première heure, plus enclin au gros son qui dépote et aux riffs qui claquent qu'au solo de saxophone, au chant de crooner et aux rythmiques soul propres au Bowie de " Young Americans ". Ce nouvel album est la confirmation de la nouvelle direction prise par Alex Turner et sa bande. La formation la plus célèbre en provenance de Sheffield depuis Pulp a eu le mérite de ne pas stagner et de prendre le risque de perdre en popularité. Pourtant, ce n'est pas encore le cas : la soirée du dernier Rock en Seine où ils étaient têtes d'affiche a été la plus rapidement complète - ...

Julia Jacklin - Pre Pleasure

On continue dans le style de la maison avec l'australienne Julia Jacklin qui pratique une pop-rock classique mais très élégante. Son dernier disque " Pre Pleasure " a été mixé par Heba Kadry, l'ingénieure du son égyptienne qu'on retrouve derrière les manettes d'une quantité impressionnante de disques de rock indépendant qui comptent. Je ne sais pas s'il y a un son Kadry reconnaissable, mais c'est en tout cas souvent un gage de qualité. Autre présence rassurante : celle du violoniste canadien Owen Pallett qui s'est fait connaître pour son travail avec ses compatriotes d'Arcade Fire et qui a sorti quelques disques solo plus que recommandables et continue d'être appelé régulièrement à la rescousse quand il faut trouver un peu d'arrangements de cordes pour rehausser un morceau. Ici, sa contribution fait carrément décoller " End of a Friendship " sublime dernier titre - difficile au passage de trouver meilleur final. On pense à un...

Papercuts - Past Life Regression

  Après quelques disques assez éloignés de mon style de prédilection habituelle, je reviens aux basiques avec les américains de Papercuts ou plutôt de l'américain car le groupe est essentiellement composé d'un seul homme en la personne de Jason Quever. Les influences de sa formation sont ultra connues et rabâchées ici : le Velvet Underground évidemment - il est question de " Sunday Morning " dès le premier morceau, une coïncidence ? - ou plus récemment Galaxie 500, Yo La Tengo - Quever est d'ailleurs à ces heures perdues producteur de Dean Wareham ou  Beach House. " Past Life Regression " est le 9eme album de Papercuts. Pourquoi en parler maintenant ? Et pas depuis l'excellent " Future Primitive " sorti en 2009 ? En quoi ce nouveau disque est-il différent des précédents ? J'avoue que je connais finalement assez mal leur discographie. Je suis donc mal placé pour dire s'il est meilleur ou pire qu'un autre. J'imagine plutôt que...

Jacques - Limportanceduvide

On continue le rattrapage intensif des disques de 2022 avec une fois de plus un long retour arrière au mois de février dernier. Voici un chanteur clivant. Certains vont d'ailleurs me faire le reproche d'en parler ici. C'est marrant comme les artistes français divisent beaucoup plus que les anglo-saxons. Rien que la coiffure du garçon visible sur la pochette du disque, son excentricité, on pourrait direct passer son chemin. Ensuite, il y a la musique électronique un peu cheap et les textes d'allure simpliste. Pourtant, le dénommé Jacques - oui, c'est bien son vrai prénom, bien qu'il n'ait que 31 ans - natif de Strasbourg essaie de déminer le terrain rien qu'avec le titre, " Limportanceduvide ". Comme pour montrer que tout cela n'a finalement aucune importance. Les paroles, si on y prête attention, montrent un chanteur plus modeste qu'il n'y paraît. Ça fait déjà quelques années que Jacques publie des chansons mais c'est seulement ...

Los Bitchos - Let The Festivities Begin !

Retour arrière, mois de février 2022. Le froid déjà. Et des envies de chaleur. Déjà. Los Bitchos ? Quel drôle de nom ! Jeu de mots osé entre "bichos" en espagnol et "bitch" en anglais. Une musique aux sonorités pleines de soleil et d'Amérique latine. Qui sont-elles ? Ce sont des étudiantes qui se sont rencontrées à Londres : deux uruguayennes, une australienne et une anglaise. Un groupe Erasmus, un cas d'école. Leur son est grandement inspiré de la cumbia, musique traditionnelle colombienne. Les quatre femmes ont la chance de croiser la route d'Alex Kapranos, leader de Franz Ferdinand, qui tombe immédiatement sous le charme et produit leur premier album " Let The Festivities Begin! ". Le titre de même que la pochette annoncent la couleur au cas où vous n'auriez pas saisi, le but est avant tout de s'amuser. C'est une musique presque entièrement instrumentale qui n'a d'autre objectif que d'accompagner vos moments festifs....