Accéder au contenu principal

Au revoir 2020 !

Une année qu'on ne regrettera vraiment pas, c'est bien 2020 ! Par contre, il y a quelques artistes qu'on regrettera parce qu'ils nous ont quitté cette année-là. Ce fut même une belle hécatombe. J'en ai sélectionné 10, qui m'auront plus marqué que d'autres, en toute subjectivité. Adieu 2020 !

Andy Gill, le 1er février
Il avait défini un son, ultra-copié depuis, des Red Hot Chili Peppers, dont il avait produit le premier disque en 1984, à The Rapture ou Franz Ferdinand et des milliers d'autres. La guitare de Gang of Four, c'était lui, et c'est le post-punk qui est un orphelin.

David Roback, le 24 février
Mazzy Star, c'était bien sûr la voix envoûtante de Hope Sandoval mais aussi la guitare discrète et ensorcelante de David Roback. Mazzy Star, c'était, puisque David Roback est parti et avec lui, le secret de ces subtils et délicats arpèges. "Into dust"...

Genesis P-Orridge, le 14 mars 
Genesis P-Orridge, c'était un homme, c'était une femme, l'ami(e) de Ian Curtis, le(la) leader de groupes précurseurs de la musique industrielle, de l'acid, de la house, tels que Throbbing Gristle ou Psychic TV. Genesis P-Orridge, c'était un physique, une gueule, mille vies, une histoire impossible à raconter en quelques lignes, c'était un personnage de roman. Et puis, c'était accessoirement l'auteur d'une des plus belles chansons de l'univers, "Just Drifting (for Caresse)", écrite pour sa fille, Caresse.

Adam Schlesinger, le 1er avril
Il fut le bassiste des Fountains of Wayne et sa disparition m'a rappelé au bon souvenir de son ancien groupe, responsable d'au moins un bon disque de surf-pop - le premier sorti en 1996 -, dans l'esprit de ceux de Weezer, et d'un tube imparable, estampillé années 90, "Sink to the bottom". Souvenirs, souvenirs...

Christophe, le 16 avril 
Christophe, ça restera à jamais une personnalité à part dans la chanson d'ici. D'abord, il connut un "succès fou" au moment des yéyés, le temps de crier "Aline pour qu'elle revienne". Ensuite, il fera route un peu à l'écart avec notamment un certain Jean-Michel Jarre pour quelques uns des plus beaux albums de variété française des années 70 ("Les paradis perdus", "Les mots bleus", "Le beau bizarre"). La suite, c'est une adoration pour le groupe Suicide et des sons qu'on n'a pas l'habitude d'entendre sur les radios FM. Christophe, c'était un amoureux du son et si c'était souvent kitsch, c'était jamais "Chiqué, chiqué".

Florian Schneider, le 20 avril
Bowie lui avait dédié un morceau "V2 Schneider" sur "Low", premier album de sa trilogie berlinoise. Il fut avec Ralf Hütter, cofondateur des mythiques Kraftwerk, pionniers de la musique électronique. Il avait quitté le groupe en 2006 pour des raisons inconnues. Il demeure un héros pour de nombreux musiciens, comme pour beaucoup d'entre nous. Je suis sûr que là-haut, il nous observe, nous, pauvres mortels, sur son "Autobahn". 

Dave Kusworth, le 20 septembre
Celui-là, avec ses faux airs de Keith Richards, je ne le connaissais pas du tout. C'est un ami Facebook dont le blog est consultable ici, qui m'en a fait découvrir l'existence, juste au moment de sa mort. Et ma foi, je lui en suis grandement reconnaissant. La musique de Dave Kusworth restera sans doute anonyme pour le commun des mortels, mais pour ceux qui ont eu la révélation, elle restera une amie pour la vie. Je sais maintenant ce qu'il me reste à faire : tout découvrir, à commencer par son groupe avec Nikki Sudden - autre stature maudite du rock indépendant anglais - The Jacobites, dont le disque "Robespierre's Velvet Basement", constitue une pépite trop méconnue des années 80.

Chet "JR" White, le 18 octobre
Il fut l'homme de l'ombre, le metteur en son de l'éphémère groupe Girls, derrière le charismatique Christopher Owens. Depuis la fin de la formation en 2012, il avait un peu disparu des radars et Owens avait entamé une carrière solo décevante, à part l'excellent "Chrissybaby forever" paru en 2015. Et on ne peut ressentir qu'un indéfinissable gâchis à l'écoute aujourd'hui des inusables "Album" et "Father, Son, Holy Ghost".

Anne Sylvestre, le 30 novembre
C'était l'une des plus grandes poétesses de la chanson française. Elle avait écrit pour les enfants - les fameuses fabulettes - mais aussi quelques autres magnifiques textes pour tout le monde. "Les gens qui doutent" en était un merveilleux exemple.

Harold Budd, le 8 décembre
Je ne l'ai connu que cette année, quelques mois avant sa disparition, grâce à la magnifique série "I Know this much is true", l'une des meilleures de 2020. Harold Budd était pourtant un maître incontesté de l'ambient.  Il avait entre autres collaboré avec Brian Eno et Cocteau Twins dans les années 80. Il n'avait pas son pareil pour émouvoir avec peu de notes.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

James Yorkston, Nina Persson & The Second Hand Orchestra - The Great White Sea Eagle

  Après la parenthèse de l'iguane, revenons à de la douceur avec un nouvel album de l'écossais James Yorkston et son orchestre de seconde main suédois - The Second Hand Orchestra, c'est leur vrai nom - mené par Karl-Jonas Winqvist. Si je n'ai jamais parlé de leur musique ici, c'est sans doute parce qu'elle est trop discrète, pas assez moderne et que leurs albums devaient paraître alors que je donnais la priorité à d'autres sorties plus bruyantes dans tous les sens du terme. Je profite donc de l'accalmie du mois de janvier pour me rattraper. Cette fois-ci, avant de rentrer en studio avec leur orchestre, Yorkston et Winqvist se sont dit qu'il manquait quelque chose aux délicates chansons écrites par l'écossais. Une voix féminine. Et en Suède, quand on parle de douce voix mélodique, on pense évidemment à Nina Persson, l'ex-chanteuse des inoffensifs Cardigans dont on se souvient au moins pour les tubes " Lovefool " et " My favorite

Lucie

L'autre jour, en lisant l'article intitulé « ça rime à quoi de bloguer ? » sur le très bon blog « Words And Sounds » - que vous devez déjà connaître, mais que je vous recommande au cas où cela ne serait pas le cas - je me disais, mais oui, cette fille a raison : « ça rime à quoi la musique à papa? ». Enfin, non, sa réflexion est plutôt typiquement féminine : trouvons un sens derrière chaque chose ! Nous, les hommes, sommes plus instinctifs, moins réfléchis. C'est sans doute pour ça que dans le landernau (je ne sais pas pourquoi, j'aime bien cette expression, sans doute parce que ça fait breton :-) des « indierockblogueurs », il y a surtout des mecs. Un mec est par contre bizarrement plus maniaque de classements en tout genre, surtout de classements complètement inutiles dans la vie de tous les jours. Pour ceux qui ne me croient pas, relisez donc Nick Hornby. Et je dois dire que je n'échappe pas à la règle, même si j'essaie de me soigner. J'ai, par exemple,

Top albums 2023

2023, fin de la partie. Bonjour 2024 et bonne et heureuse année à toutes et tous ! Je termine cette fois-ci un premier janvier, sur le fil, histoire de bien clôturer l'affaire, sans anticipation. Avant de vous dire qu'il s'annonce plein de bonnes choses musicalement parlant pour la nouvelle année, voici un récapitulatif de l'an dernier en 10 albums. 10 disques choisis le plus subjectivement possible, parce que ce sont ceux qui m'ont le plus emballé, le plus suivi pendant douze mois et qui je pense, me suivront le plus longtemps encore à l'avenir. 10- Young Fathers - Heavy, Heavy Ces jeunes pères de famille inventent une pop futuriste à partir de mixtures de TV On The Radio, Animal Collective ou autre Massive Attack. C'est brillant, novateur, stimulant, mais cela a parfois le défaut de ses qualités : notre cerveau est régulièrement en surchauffe à l'écoute de ces morceaux bien trop denses pour le commun des mortels, incapable de retenir autant de sons, d&