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Articles

Affichage des articles du septembre, 2021

LUMP - Animal

Qu'il semble loin le temps de Laura Mailing au sein des sympathiques mais assez anecdotiques Noah and the Whale ! C'était en 2008 : il y a une éternité. Elle était à l'époque à peine majeure. Elle a depuis bien grandi. Son songwriting s'est largement affirmé. Ce nouveau disque de Lump, duo qu'elle forme pour la deuxième fois avec Mike Lindsay, leader de Tunng et metteur en son ultra demandé - il a déjà participé au formidable "Outsider" en début d'année, avec Philippe Cohen Solal - en est la dernière preuve. Il y est largement question de féminisme, du mouvement "meetoo". Sur la magnifique triplette " Gamma Ray ", " Animal " et " Climb Every Wall " qui se bouscule en deuxième, troisième et quatrième position, elle rivalise avec le meilleur de Cate Le Bon (" Reward ", album 2019 ici même). Après, il y a bien une baisse d'intensité pour finir sur le très beau et apaisé " Phantom Limb " où

Black Country, New Road - For The First Time

Il m'en a fallu du temps - 7 mois ! - mais ces jeunes londoniens ont fini par me vaincre par KO. Il faut dire que leur musique ne peut laisser indifférent : un mélange de post-punk, post-rock - ils sont fans absolus de Slint, précurseur du genre - de free jazz et même de musique klezmer - on croit parfois entendre la bande originale de Rabbi Jacob (" Opus "). Bref, la musique de Black Country, New Road est de celles qui se méritent, qui se gagnent au forceps. Le bien nommé "For the first Time" ne contient que 6 longs morceaux, loin d'être de longs fleuves tranquilles tellement ils sont denses. Le groupe a été associé au mouvement actuel de renouveau d'un rock intello, dur, comme Blackmidi, avec qui ils ont amis, ou Squid. On pourrait même y inclure les Australiens frapadingues de Tropical Fuck Storm. Des formations qui ne s'embarrassent pas de mélodies faciles, qui privilégient des rythmiques qui tabassent, des chansons qui partent tout azimut. On en

Little Simz - Sometimes I Might Be Introvert

Voici l'album dont toute la presse parle lors de cette rentrée 2021. Et pour une fois, je suis le mouvement. Pourtant, sur le papier, cela reste du rap, pas vraiment le genre de la maison. Mais attendez avant de passer tout de suite votre chemin, le producteur se nomme Inflo, celui qu'on retrouve derrière l'excellent projet Sault et aussi aux manettes entre autres des disques de Michael Kiwanuka (la magnifique chanson générique de la série " Big Little Lies ", c'est lui). Les arrangements sont ici nettement supérieurs à la production rap habituelle (pas près d'entendre ça chez nous, du côté de Jul, Booba et consorts et leur musicalité bas du front), de telle sorte qu'on n'a pas l'impression d'écouter un disque de rap. 19 titres avec quelques intermèdes et pourtant pas un seul remplissage.  Bien sûr, il y a des morceaux qu'on préfère aux autres :  l'incroyable " Introvert " en ouverture, qui annonce la couleur; " Littl

Niki Demiller - Autopsie de l'homme qui voulait vivre sa vie

Cet album est sorti il y a quelques temps déjà, en avril dernier. Mais à l'époque, il ne résonnait pour moi, pas de la même façon. " Septembre à nouveau ", voilà la vérité. Le premier titre dit déjà tout, la déprime du cadre qui, un jour, se rend compte de la futilité de toute sa vie professionnelle, de la carrière qu'il a pourtant mis du temps à construire. Ce sentiment, c'est en septembre que ça nous prend, parce que les vacances sont passées par là, qu'elles ont permis de "se déconnecter", un peu trop. Que la reconnexion ne paraît plus possible. Que la vérité n'est pas là, plus là. Le chanteur, Niki Demiller sait de quoi il parle, car c'est sa situation personnelle qu'il raconte ainsi. Son retour à ses premières amours, la musique, après une tentative vaine dans le milieu de ce qu'on nomme familièrement les bullshits jobs, tous ces métiers très bien payés qui n'apportent rien au commun des mortels, mais seulement qu'à une

Baptiste W. Hamon & Barbagallo - Barbaghamon

Quand deux des plus talentueux songwriters français actuels se rencontrent, ça ne peut produire qu'un excellent disque. Baptiste W. Hamon et Julien Barbagallo réussissent l'audacieux pari de réunir leurs deux univers assez différents pour en tirer le meilleur. Le premier s'inscrit à la fois dans une tradition de chanson française (Jean Ferrat) et de country musique américaine (Townes Van Zandt) à l'ancienne. Le second plus "moderne" marrie l'électro d'un Sébastien Tellier et la pop d'un JP Nataf, assez éloigné au final de Tame Impala et d'Aquaserge, deux formations dont il est pourtant à l'occasion batteur. Le disque est construit à l'image d'un diptyque : une partie est l'oeuvre de Baptiste W. Hamon (" J'écoute l'eau ", " Ils fument ", " Maria "), l'autre de Barbagallo (" Le jour viendra ", " Nous nous reverrons ", " Le bleu du ciel "). Qu'ils se retro

Clara Luciani - Coeur

Après une pause de plus de 2 mois, je recommence avec du Clara Luciani, histoire de larguer définitivement les rares lecteurs de ce blog. Même pas peur. Mais que m'est-il arrivé cet été ? Pourquoi d'un coup écouter cette "soupe populaire" ? Je dois d'abord avouer que pendant une semaine, j'ai dû écouter la radio, pour cause de problème de bluetooth dans l'autoradio de la voiture de location. Et franchement, je ne pensais pas avoir si peu d'affinités avec ce média-là. Hormis FIP, point de salut musical ou presque. On avait beau zapper, à la recherche d'un truc potable, on a rapidement eu l'impression de n'écouter qu'une seule chanson : " Le reste " de Clara Luciani. Ce truc passe partout, peu importe le style de la station : jeune, moins jeune. Alors oui, c'est un peu à cause des vacances que je vous parle aujourd'hui de cette chanteuse. C'est connu que l'été est souvent synonyme de relâchement intellectuel et c

The Go! Team - Get Up Sequences Part One

Après un léger rappel en commentaire de mon précédent post - et oui, je fonctionne comme les rockstars :-) - me voilà de retour aux affaires. J'avoue que cette fois-ci j'ai pensé fortement à laisser tomber ce blog. Parce que ça demande mine de rien du temps et un minimum d'investissement. Parce que j'ai de plus en plus de mal à m'enthousiasmer pour les nouveautés musicales. Oui, je deviens vieux. Il faudrait alors parler de vieilleries. C'est ce que j'envisageais alors, en me replongeant dans le son des décennies précédentes, cherchant les disques oubliés, les pépites cachées. J'en ai trouvé quelques unes. J'en ai pas encore parlé ici, mais je vais le faire. Je ne sais juste pas encore sous quel forme - un énième top ? En attendant, je me replonge quand même dans les disques de l'été. Près de trois mois sans écouter du son estampillé 2021 m'a sans doute fait du bien. Pour recommencer, il me fallait un album léger, de saison, un truc fun, ba