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Articles

Affichage des articles du mai, 2023

Jean-Louis Murat - Best Of

Je crois que c'est la première fois que je chronique un best of. Mais celui-là tombe malheureusement à pic, sortant la semaine de la mort brutale du chanteur. Murat ne voulait pas d'un best of, mais c'est sa maison de disques qui, à force d'insistance, a fini par le faire céder. Il aura fallu 40 ans, 40 ans depuis le mythique " Suicidez-vous, le peuple est mort " en 1981, honteusement oublié ici de la version CD - il existe une version digitale du double de titres. Après ça, on ne l'y reprendra plus à parler politique, tout du moins à travers ses chansons. Car même si l'homme était affable, parlant parfois à tort et à travers aux médias, il gardait ses convictions profondes aux plus proches. Murat, comme le montre la pochette de cette compilation était un homme de la terre, pas fait pour les strass, les paillettes, les buzz, même s'il aimait en jouer, tapant régulièrement sur tout ce qui bouge, surtout sur les autres chanteurs et chanteuses, ceux q...

Mega Bog - End of Everything

J'ai découvert Mega Bog, alias Erin Elizabeth Birgy, en première partie de l'indispensable Cate Le Bon l'an dernier . Et je dois avouer que sa prestation un peu ardue m'avait laissé de marbre. Mais alors, que s'est-il passé pour que maintenant, j'en arrive à changer d'avis et chroniquer son nouvel album ? Peut-être parce que la chanteuse a mis un peu d'eau dans son vin comme on dit, pour produire une musique plus facilement accessible. Peut-être parce qu'en live, elle recherche davantage l'expérimentation, pour aller à contre-courant de ses productions en studio. Car il est évident que Mega Bog est une artiste au style et à la personnalité affirmés. Qui pour se laisser peindre nue, sexe au premier plan, dans la même position que le fameux tableau de Gustave Courbet, " L'origine du monde ", avec de surcroît une pilosité apparente au niveau des aisselles ? Le titre de l'album, " End of Everything " est d'ailleurs un ...

BC Camplight - The Last Rotation on Earth

Comment est-ce possible que je n'ai pas encore parlé de BC Camplight, alias Brian Christinzio ? Ce " The Last Rotation on Earth ", au titre un poil apocalyptique, est déjà son sixième album et le style du monsieur semble expressément fait pour me plaire, étonnant mélange de mélodies déchirantes, d'humour décalé, de sons un peu barrés, saupoudré d'une couche de kitsch et de grandiloquence assumés. Il faut dire qu'il y avait eu une occasion manquée, un hiver, à la Route du Rock, alors qu'il devait jouer le même soir que la divine Anna Calvi. Annulation de dernière minute et l'obligation de patienter car l'organisation du festival n'avait pas eu le temps de trouver un remplaçant. Pas l'idéal pour que le courant passe bien entre nous. Depuis, j'avoue que je suis quand même la carrière du gaillard, avec notamment un précédent disque plutôt bon, " Shortly After Takeoff " qui lui avait même valu les honneurs du Guardian qui n'ava...

Y La Bamba - Lucha

Je me rappelle de " La Bamba " comme un tube de mon enfance. Un tube remis au goût du jour par le groupe Los Lobos en 1987. Cette chanson est au départ un air traditionnel mexicain, popularisée à la fin des années 50 par Ritchie Valens, qui trouvera la mort " The Day The Music Died ", dans un accident d'avion en même temps qu'un certain Buddy Holly. Mais revenons à ce qui nous concerne aujourd'hui, Y La Bamba - y-a-t-il réellement un lien ?-, le groupe d'une certaine Luz Elena Mendoza, américano-mexicaine, forcément. Encore une artiste que je découvre sur le tard et par hasard, au détour des nouveautés musicales de la semaine et qui en est déjà à son sixième album. Ce nouveau disque semble un remède à la morosité ambiante, comme si Cate Le Bon se mettait à la bossa nova. La chanteuse y invite Devendra Banhart, un de ses modèles revendiqués pour le superbe et apaisant " Hues ". Elle y chante aussi une reprise d'Hank Williams, une des cha...

Gontard - 2032

1er mai, c'est le moment où jamais. Je ne pouvais décemment pas passer à côté du nouvel album de Gontard. Il s'intitule " 2032 " et est donc la continuité de " 2029 ", une distopie ayant lieu dans sa ville de Gontard-sur-Misère, en vérité Romans-sur-Isère. L'avenir, parce que le présent est trop laid, parce que le peuple vote plutôt extrême droite, qu'il ne voit pas encore que son salut viendra de la fraternité entre "gens qui ne sont rien" plus que du renfermement sur soi et de la peur de son voisin. Gontard, derrière son constat amer et glauque sur notre société actuelle, cache un éternel optimiste qui voudrait croire que quoiqu'il arrive, le meilleur est forcément à venir. On ne peut pas décemment en rester là. Ce nouveau disque rappelle par moments le formidable " Bambi Galaxy " dans sa quête spatiale, mais là où Marchet visionnait l'apogée d'une secte malsaine, Gontard y voit celui d'une révolution prolétarien...