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Articles

Affichage des articles du juillet, 2023

Youth Lagoon - Heaven is a Junkyard

Il faut être un peu schizophrène pour changer ainsi de nom au gré de ses envies et de ses démons intérieurs : une fois Youth Lagoon, une autre fois Trevor Powers - son vrai nom - puis à nouveau Youth Lagoon. C'est quand il se réfugie derrière ce dernier pseudo que la musique du chanteur demeure la plus fascinante. J'avais aimé les deux premiers albums, " The Year of Hibernation " paru en 2011 et surtout " Wondrous Bughouse " en 2013. Puis, petit à petit, j'avais perdu de vue le bonhomme, l'écoutant distraitement histoire de me persuader que je n'y trouvais plus matière à m'enthousiasmer. Alors quand ce " Heaven Is A Junkyard " est sorti le 9 juin dernier, je n'ai même pas pris la peine. Il a donc fallu l'accalmie actuelle - enfin, après les sorties événements successives de PJ Harvey, ANOHNI ou Blur - dans les nouveautés musicales pour que je me penche enfin sur son cas. Trevor Powers a changé, après avoir fait une violente

Blur - The Ballad of Darren

Après le nouveau disque de PJ Harvey, voici le nouveau Blur, huit ans après " The Magic Whip ". Nous voici repartis dans nos années 90, nos années de jeunesse, nos années de découvertes tous azimuts, nos premiers émois musicaux. Pour être tout à fait honnête, PJ Harvey et Blur faisaient partie de mes artistes préférés, mais pas forcément en tête de liste. Aujourd'hui, ils sont de ces valeurs sûres qui égrènent leurs albums au compte goutte, parce qu'ils n'ont plus besoin de se faire connaître, parce qu'ils savent se faire désirer, faire que leurs sorties deviennent des événements. Damon Albarn est depuis le début des années 90, une personnalité assez omniprésente de la scène musicale anglaise. Son autre groupe Gorillaz est devenu aussi connu que Blur, même plus pour les jeunes générations. Il y a aussi The Good, The Bad and The Queen, pour les plus âgés, qu'il a formé avec l'ancien batteur attitré de la légende Fela Kuti, inventeur de l'afro-beat,

PJ Harvey - I Inside The Old Year Dying

Impossible de ne pas parler d'un disque de PJ Harvey. Il y a des artistes comme ça, qui resteront toujours gravés en nous, au plus profond. Même s'il n'est plus vraiment question de surprise. Fini le temps béni de la découverte, des chefs d'oeuvre ? Pas si certains, tellement ceux-ci ont jalonnés la carrière exemplaire de l'anglaise : " To Bring You My Love ", " Stories From The City, Stories From The Sea " ou " Let England Shake " pour ne citer que 3 jalons indispensables. " I Inside The Old Year Dying " ne fera sûrement pas partie de ceux-là. Il montre malgré tout l'exigence intacte de la chanteuse : encore un disque qu'il faudra user et abuser pour en goûter l'unique saveur. Car sans révolutionner son style, PJ Harvey continue d'avancer à son rythme - 7 ans depuis le dernier véritable album - loin des modes, avec les mêmes compagnons, les fidèles John Parish et Flood. Et puis la présence de tous un tas de so

ANOHNI and The Johnsons - My Back Was A Bridge For You To Cross

Cette semaine, une fois n'est pas coutume, les sorties importantes se basculent au portillon. En effet, la période n'est souvent pas propice aux nouveautés culturelles. L'été, généralement, hormis les festivals, point de salut pour la culture, sauf que c'est de moins en moins vrai. La preuve, au cinéma, on assiste depuis quelques années à la sortie de quelques blockbusters et même de films d'auteur importants pendant la période estivale. Pour la musique, c'est pareil, avec les nouveaux disques de PJ Harvey et de Anohni la même semaine, histoire qu'ils puissent nous suivre au moins pour les deux mois à venir. Pour ceux qui n'auraient pas suivi, Anohni, c'est le nouveau nom de Antony Hegarty, depuis que celui-ci a changé de sexe pour devenir une femme en 2015. " My back was a bridge for you to cross " est son premier disque avec son groupe, The Johnsons depuis 2010, et on y retrouve cette soul précieuse à la puissance émotionnelle intacte. C

Ulrika Spacek - Compact Trauma

Ulrika Spacek , c'était jusque là une version britannique plus brouillonne et plus commune de Deerhunter, ayant adopté le son des guitares sans parvenir à écrire des titres vraiment marquants. Avec " Compact Trauma ", les anglais prennent le large, avec une production aux petits oignons : on perd évidemment les guitares sales (encore que...) pour y gagner en clarté, en subtilité, avec toujours cette rythmique impeccable. Les morceaux se suivent jamais uniformes, leur construction jamais prévisible, avec tout plein de recoins fascinants. Mention spéciale pour le single " The Deer Shop ", " Longe Angst ", " If The Wheels Are Coming Off, The Wheels Are Coming Off " ou encore la chanson éponyme " Compact Trauma ". Le titre du disque fait évidemment référence au COVID, à cette longue période d'enfermement obligé et partagé par beaucoup d'entre nous. Cette frustration de ne pouvoir sortir, voir du monde, selon notre bon vouloir a