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Articles

Affichage des articles du février, 2023

Kerala Dust - Violet Drive

Ils sont londoniens mais habitent Berlin. Leur musique ressuscite le meilleur du trip-hop des années 90, celui de Massive Attack, Tricky, Portishead ou du plus méconnu Perry Blake. On y entend aussi du Tom Waits derrière la rythmique bancale de " Red Light " ou de " Violet Drive " le titre qui donne son  nom à l'album. C'est le deuxième disque de Kerala Dust et c'est une véritable claque. Chaque morceau, chaque son y est impeccablement travaillé. Et il y a cette voix monocorde, grave, envoûtante à souhait. Des chansons sombres, aux sonorités urbaines, de fin de soirées, qui se gagnent au fil des écoutes. Et puis, mine de rien, on se surprend à dodeliner de la tête sur cette musique pourtant plus intellectuelle que physique. Kerala Dust tient son nom d'un état du sud de l'Inde, nettement plus prospère que le reste du pays, rajoutant au mystère de ce groupe un peu en marge.  On en a connu des artistes qui ont déménagé à Berlin pour y trouver une no...

Yo La Tengo - This Stupid World

Les années passent et la musique de Yo La Tengo reste la même. La même que dans les années 90. La même que celle de leur chef d'oeuvre paru en 1997, " I Can Hear Your Heart Beating as One ". La même que celle de l'excellent et sous-estimé " Fade " paru en 2013 et élu disque de l'année ici-même. Le groupe a beau dénoncer davantage ce monde stupide, déplorer une perte de sens, d'idéal, la forme est invariable. Les mêmes mélodies, les mêmes tessitures de voix douces et apaisantes du couple Georgia Hubley / Ira Kaplan, les mêmes guitares alternativement tourbillonnantes,  planantes ou dissonantes mais toujours à bon escient. Ces chansons, pour le fan que je suis, on les connait par cœur. Elles n'ont plus l'attrait de la nouveauté, de la surprise. Pourtant, elles regorgent encore de petits recoins secrets, tel choeur, telle partie de guitare qu'on aurait ignoré même à la dixième écoute. Malheureusement, je vais encore rater mon rendez-vous scé...

Young Fathers - Heavy Heavy

Avec le disque de Gatien, je vous avais dit que peu importait les autres sorties du 3 février et bien, je dois avouer que cette semaine musicale fut riche avec aussi le nouvel album des écossais de Young Fathers. Car voici un disque qui pourrait tout emporter sur son passage. Une véritable machine de guerre, un rouleur compresseur, où les idées, les sons s'entrechoquent, dans un maelstrom convoquant aussi bien le rock, la soul, les rythmes africains. " Heavy Heavy " ressemble à une version festive de feu TV On The Radio ou des Animal Collective pour le plus grand nombre. Young Fathers ne fait pas référence au fait que ses trois membres sont de jeunes pères de famille, non, c'est de manière plus étonnante parce que les trois garçons ont le même prénom que leurs pères respectifs. Leur premier album " Dead " paru en 2014 avait remporté le Mercury Prize, depuis ils sont partis en tournée avec les grands frères de Massive Attack, précurseurs dans le mélange des g...

Gatien - L'amour phoque

Tiens, ça faisait longtemps que je n'avais pas parlé d'un disque français, surtout réalisé par un nouveau venu. Gatien, c'est son vrai prénom, sort avec " L'amour phoque ", un brillant premier album. C'est bien simple, depuis que je suis tombé par hasard sur sa chanson " Tout est incroyable ", je me suis  immédiatement dit qu'il fallait que j'en cause ici. Les autres sorties de la semaine pouvaient bien attendre. Mais à quoi ressemble la musique de Gatien ? Au style de son label La Souterraine , ce précieux repère de pop classieuse et pas comme les autres, à la française - connus de tous les gens bien informés (de gauche ?) : Télérama , France Inter , Slate , Libération , Gonzaï , même aux US Pitchfork -, qui nous fait croire encore et toujours qu'il existe autre chose. Plus beau, plus subtil. " Les Otaries " est une reprise de feu Jean-Luc Le Ténia, le manceau adepte du fait maison, devenu la référence ultime de cette chan...