Là encore, Blake m'en avait parlé... Bill Fay est un cas à part. Ses premiers disques sont sortis il y a plus de quarante ans, dans un profond anonymat, à tel point que sa maison de disques le laissa rapidement tomber. Il ne revint qu'il y a quelques années seulement emportant progressivement la plupart des suffrages. On ne sait pas bien ce qu'a fait Bill Fay pendant tout ce temps. Des petits boulots. A vivoter. La vie est injuste parfois. Il a aujourd'hui plus de 70 ans, n'a plus grand chose à perdre ni à gagner, hormis une reconnaissance à plus grande échelle. On pense à un Dylan qui aurait opté pour le piano. Ses chansons sont d'un classicisme assumé parfois à la limite de la variété. La première partie du disque, au moins, est sublime. Après, ça s'essouffle, on s'ennuie. Trop de modestie, l'absence d'effets et quelques redites finissent par endormir l'auditeur. L'album est trop long et aurait mérité d'être plus resser...