Avec ces petits texans, dont "Be Brave" est déjà le deuxième album, le temps s'est indéniablement arrêté. On est encore au milieu des années 60. La jeunesse rebelle écoute les Stones, Bob Dylan, pas encore le Velvet, mais ça viendra. L'harmonica est plutôt bien vu, les voix nasillardes à la mode. Et puis, il y a cette attitude d'avoir l'air de s'en foutre malgré tout. Comme si le rock, ce bon vieux rock à papa, n'était pas si primordial. Comme si ce n'était qu'un élément parmi d'autres, un prétexte pour les filles, l'alcool, les drogues. Avec les Strange Boys, on croirait revenir quarante ans en arrière, avec même le son d'origine. On pourra donc aisément passer à côté de ce disque : trop anachronique, pas assez dans l'air du temps, déjà mille fois entendu et en mieux. Sauf qu'à l'écoute de la chanson éponyme, on pourrait justement se mettre à regretter de ne pas l'avoir vécue cette époque-là, ce temps béni où l...