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Articles

Affichage des articles du février, 2021

Lael Neale - Acquainted With Night

Il y avait pourtant le nouvel album des Tindersticks cette semaine-là. Mais c'est cette chanteuse inconnue qui a emporté la modeste mise de mon disque de la semaine. Lael Neale est originaire de Virginie, elle y a grandi dans une ferme, loin de la ville et de ses lumières. " Acquainted With Night " est son deuxième album, six ans après le précédent. Comme son nom l'indique, c'est un album à écouter le soir, dans le calme, juste avant de s'endormir, juste avant d'éteindre. Les chansons de Neale sont de jolies comptines, sobrement arrangées avec un omnichord, ce drôle d'instrument japonais des années 80, l'équivalent électronique et kitsch de l'autoharpe. Elle a pour cela été aidée par Guy Blakeslee, fidèle compagnon d'armes, qui officiait autrefois sous le pseudo de Entrance mais qui vient de sortir, il y a quelques semaines, un disque sous son vrai nom.  Les deux partagent les 4 clés Télérama ( ici et là ) et surtout la même capacité à co

Django Django - Glowing In The Dark

  On ne va pas se cacher, ce nouveau disque de Django Django, leur quatrième n'invente rien. Il bénéficie aussi d'une semaine un peu creuse : les sorties musicales du 12 février - oui, j'ai encore un peu de retard - apparaissent moins fortes, moins évidentes et surtout moins nombreuses que les précédentes et que celles à venir. " Glowing In The Dark " tire donc son épingle du jeu, me rappelant au bon souvenir de leur premier album éponyme paru en 2012 qui avait, à l'époque, fait l'effet d'une petite bombe. Les anglais, 9 ans plus tard, continuent à faire ce qu'ils savent si bien faire, ce mélange d'électronique et de rock mélodique, accrocheur, d'une redoutable efficacité. On retient ainsi bien sûr " Spirals " déjà remixé par MGMT , l'imparable " Glowing In The Dark " ou " Waking Up ", chanson en duo avec Charlotte Gainsbourg, capable de ratisser une plus large audience, mais aussi des titres moins évidents

Philippe Cohen Solal & Mike Lindsay - Outsider

Henry Darger était ce qu'on appelle un artiste "outsider". Il a oeuvré toute sa vie dans l'ombre. Ses travaux n'ont été découverts qu'à sa mort, en 1973. C'est avant tout " Vivian girls ", un récit épique de plus de 15 000 pages racontant une histoire de princesses, d'esclavage, de guerres, peuplée de tout un tas de personnages imaginaires, tantôt morbides, tantôt enfantins. Elle est accompagné d'aquarelles, collages, dessins en tous genres et inspirée par l'univers des comics. Depuis sa mort, son oeuvre fait l'objet d'un culte grandissant. On l'a retrouvée exposée dans de nombreux musées d'art moderne, à Chicago, sa ville natale, New-York ou Paris. Cette fois-ci, c'est le compositeur français Philippe Cohen Solal, fondateur de Gotan Project, touché par cet artiste maudit, qui a décidé de faire un album complet autour de son univers.  Il a pour cela fait appel à quelques amis : Mike Lindsay, leader des folkeux an

The Notwist - Vertigo Days

De ceux-là, ça faisait longtemps qu'on attendait de vraies nouvelles discographiques, un nouvel album. Depuis " Close To The Glass " paru en 2014, pour la sortie duquel nous avions été voir le groupe en concert lors d' un périple à Amsterdam avec maman. Il nous a fallu patienter six ans, même s'ils ont égrené quelques titres annonciateurs, sur le net, depuis quelques mois. The Notwist, ce sont en quelque sorte, les Radiohead allemands, un groupe aux disques soignés, à la production aux petits oignons, un son qui vous emporte, mariant brillamment les machines et les guitares. " Vertigo Days " ajoute un nouvel épisode captivant et constitue déjà une des plus essentielles virées sonores de 2021. On y trouve quelques morceaux profondément pop, aux mélodies limpides et directes dans l'esprit de l'éternel " Neon Golden " (" Where You Find Me ", " Sans Soleil ") et puis d'autres plus aventureux qui les font sortir de l

Chevalrex - Providence

On enchaîne déjà avec l'album de la semaine du 22 janvier 2021 : le quatrième disque de Chevalrex, " Providence ". Comme une évidence. Les deux précédents avaient connu les honneurs de mes classements de fin d'année en 2016 (" Futurisme ") et 2018 (" Anti Slogan "). Qu'en sera-t-il de celui-là ? On retrouve le même talent mélodique, avec moins d'instruments classiques et plus de synthés, les mêmes textes mélancoliques mais qui paraissent encore plus personnels. " Les heures rouges de ton enfance reviennent là ." chante-t-il sur " Providence ", la chanson, comme une allusion non feinte au pays natal (russe) de son épouse. Car Rémy Poncet s'est marié l'an passé. La photo de la pochette a d'ailleurs été prise à ce moment-là, aux Antilles, alors qu'il devait avoir lâché le costume. " J'étais le petit prince, le petit roi, c'est vrai, mais maintenant oublions ça " nous avoue-t-il encore sur

Sleaford Mods - Spare Ribs

Coucou me revoilou. Désolé, j'avais un peu disparu dans les méandres du 100% télétravail, du couvre-feu et du confinement qui ne dit plus son nom. La période n'est pas propice aux découvertes mais plutôt au repli sur soi, à la procrastination, l'absence d'envie. "Qu'on me donne l'envie..." nous disait l'autre - je commence à citer du Johnny, ça va pas trop chez moi. Je me force donc un peu. Pour rester encore à l'écoute. Avec pas mal de jours, de semaines de retard. Je vais dans les prochains jours essayer de passer en mode rattrapage accéléré. On revient donc au 15 janvier dernier, date de sortie de " Spare Ribs ", sixième album de Sleaford Mods. Le duo de Nottingham ne change pas une recette déjà largement éprouvée, en mode Robin des bois, post-punk du pauvre. Il y a juste un poil plus d'invités qu'à l'habitude. Ils sont cette fois-ci uniquement féminins :  Amy Taylor, des barjots Amyl and The Sniffers, déjà aperçu chez