Revoilà Gorillaz, trois ans à peine après le retour en grâce inespérée de "Song Machine, Season 1". Et bizarrement, il ne s'agit pas de la saison 2, mais d'autre chose, l'album le plus pop de Gorillaz, un alignement de tubes en puissance, faciles d'accès, immédiatement sifflables sous la douche. Bien sûr, il y a toujours de prestigieux invités : ici Thundercat, l'ex-Fleetwood Mac Stevie Nicks, Tame Impala ou Beck pour ne citer que les plus connus. Mais pour une fois, il y a une vraie cohérence d'ensemble, une unité de ton, de son. Les habitués trouveront sans doute à redire, déplorant l'aspect trop immédiat de ces mélodies. Mais c'est au final ce qu'a toujours souhaité faire Damon Albarn avec cette formation : une machine à tubes populaires susceptible d'attirer dans ses filets aussi bien le tout venant que le mélomane plus pointu. Gorillaz est devenu au fil du temps, son activité principale, alors qu'il n'était au départ qu'une récréation de Blur. Il a découvert progressivement les possibilités infinies d'un tel concept, capable de s'attaquer à n'importe quel style musical, d'inviter qui bon lui semblait, car qui pour refuser la proposition de faire partie le temps d'une chanson de ce faux groupe virtuel, le plus célèbre au monde ? Des personnalités aussi diverses que Robert Smith, Lou Reed, Mark E. Smith, De La Soul, Shaun Ryder des Happy Mondays ont déjà répondu à l'appel.
Comme pour Yo La Tengo, voici une formation que je cherche désespérément à accrocher à mon tableau de concerts. Qui sait si ce "Cracker Island" particulièrement addictif ne serait pas l'occasion idéale ? En festival, ils ont pourtant la fâcheuse tendance, comme Blur, de se retrouver coincés dans de grands rassemblements populaires, qui, à force de ratisser large, me font profondément fuir. Pas prêt de payer si cher pour un seul artiste. Le prix du succès ?
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