Accéder au contenu principal

Articles

Affichage des articles du octobre, 2024

Meryl Streek - Songs For The Deceased

  Non, je n'ai pas fait d'erreur de frappe. Il ne s'agit pas de Meryl Streep qui se serait mise au post-punk braillard et politique. Pas trop le genre de la maison - enfin, je suppose. Ici, point de romantisme. D'emblée, " The Begining " balance un état des lieux lapidaire de la situation sociale de son pays, l'Irlande et du nombre croissant de pauvreté. N'en déplaise aux chiffres officiels qui stipule que le pays est pourtant un des plus riches en Europe. " Songs for the deceased " est le deuxième album de Meryl Streek. Le premier à arriver à mes oreilles et je peux dire que c'est une petite claque. " If This Is Life " est un hit en puissance, peu importe qu'aucune radio ne diffuse le titre pour le crier à la face du monde. La rage du bonhomme n'est pas feinte et la musique percutante et variée - grosse basse bien sûr mais aussi quelques claviers plus légers - qui accompagne les textes vindicatifs met magnifiquement en ...

Luke Haines, Matthieu Malon, Wild Arrows - festival Outsiders, Supersonic Records - Paris, le 17 octobre 2024

  Nous voilà donc de retour au Supersonic Records, deux jours après la très belle soirée du 15 octobre. Cette fois-ci, nous sommes arrivés avec un peu de retard. Le premier concert, celui de l'Américain Wild Arrows était déjà bien avancé. Au moment où nous rentrions dans la salle, celui-ci hurlait, tournant le dos au public, dans un étrange jeu d'ombres et lumières, assez perturbant. La musique était intégralement enregistrée. Plutôt rebutante comme entrée en matière. La suite fut heureusement plus mélodique, avec cette fois-ci, une vraie guitare et un son plus arrondi et accueillant. Ce fut évidemment trop court pour juger mais le monsieur semble avoir une palette assez large de styles. Dommage qu'il n'y ait pas plus de vrais instruments joués sur scène.  Comme deux jours auparavant, le deuxième concert de la soirée était réservé à un chanteur français. Cette fois-ci, on eut droit au sympathique Matthieu Malon qui pour l'occasion, avait invité des collègues de boul...

Babybird, Gontard, Rivkah - festival Outsiders, Supersonic Records - Paris, le 15 octobre 2024

C'est la première fois seulement que nous allions assister à un concert dans la petite salle du Supersonic Records. Pourtant, la salle est à deux pas de chez nous. Pourtant, elle propose une programmation très en phase avec nos goûts musicaux - enfin surtout la salle d'à côté, le Supersonic Club. Pourtant, les concerts y sont souvent gratuits. Bien sûr, à l'heure où les groupes passent au Supersonic, ils ne sont souvent pas connus du tout, ils n'ont pas encore sortis le moindre LP. Mais il n'est pas rare qu'une fois que leur musique parvient enfin à mes oreilles, je constate trop tard leur passage préalable et gratuit au Supersonic. La salle est très petite, proche de Bastille mais dans une rue un peu à l'écart du tumulte du quartier. Nous voici dans un lieu qui, soit respire la jeunesse, celle qui peut encore espérer un bel avenir, celle pour qui le champ des possibles reste plus que jamais ouvert, soit respire le déclassement ou l'éternelle indifférenc...

Naima Bock - Below a Massive Dark Land

Voilà une (des nombreuses ?) artiste que j'ai malencontreusement négligé depuis ses débuts. Tout d'abord au travers de sa participation à Goat Girl le temps d'un premier album qui avait mis sur le devant de la scène ce groupe de jeunes londoniennes au rock débridé, rappelant le meilleur du genre, à mi-chemin entre une PJ Harvey et les Yeah Yeah Yeahs. J'avoue après coup que ce disque éponyme a un certain charme dans sa capacité à varier les ambiances, à balancer ses chansons tous azimut, dans un joyeux foutoir. Après ça, Naima Jelly renommée en Naima Bock a quitté le navire. Et son premier album solo fut une vraie surprise car à mille lieux de la musique de sa précédente formation. On naviguait alors dans des eaux beaucoup plus calmes et folk. " Below a Massive Dark Land " enfonce le clou. Et j'ai failli une fois de plus, passer à côté. " Gentle " commence de manière classique, comme une douce et agréable musique d'ambiance. Et puis, il y a l...

cumgirl8 - The 8th Cumming

Cette semaine de sorties est pour moi la plus dense depuis le début de l'année. Après l'intouchable nouvelle parution de The Smile, nous voici faisant le grand écart avec le premier disque des quatre nanas bien délurées de cumgirl8. Il faut les voir sur la pochette de l'album et dans leurs clips pour saisir d'emblée le contraste. On n'est évidemment pas dans le bon goût. On flirte pour ne pas dire on embrasse à pleine bouche une vulgarité assumée. Bah oui, cette dernière ne doit pas être l'apanage seul du genre masculin. On pourra gloser des heures sur le bien fondé d'une telle mise en scène pour aborder le sujet du féminisme, puisque c'est, vous l'aurez compris, cela dont il est surtout question dans ce " The 8th Cumming ", de plaisir féminin aussi. Le chiffre 8 fait sans doute référence à la bible dans laquelle il est synonyme de transcendance, résurrection. Associer la jouissance à la mort du Christ sur la croix, c'est verser assurém...

The Smile - Cutouts

Thom Yorke, Jonny Greenwood et Tom Skinner sont ultra productifs cette année, car voici " Cutouts " déjà leur deuxième album paru en 2024. Du temps de Radiohead - mais ce temps est-il complètement révolu ? -, le délai entre deux disques était autrement plus long, surtout depuis 2010. On attend toujours la suite de l'excellent " A Moon Shaped Pool " sorti en 2016. Radiohead est peut-être définitivement enterré mais ça n'est pas grave, The Smile l'a très bien remplacé. Le nom de la formation est évidemment ironique. Le genre de la maison n'est pas à la franche rigolade. " Cutouts " est d'ailleurs, peut-être leur disque le plus sombre, le plus calme, le meilleur aussi, tout simplement (" Bodies Laughing ", entre autres, est belle à pleurer). Le travail de production est une fois de plus impeccable, de même que celui des rythmiques (celles de " No Words " se passent effectivement de mots). On se laisse progressivement em...

Tramhaus - The First Exit

Une fois n'est pas coutume, voici un nouveau groupe de post-punk qui ne vient ni du Royaume-Uni ni d'Irlande, mais des Pays-Bas. " The First Exit " est comme son nom l'indique, la première sortie de Tramhaus. Pourtant, le groupe est déjà bien connu de nombreux festivaliers rock. On les a vus à Hop Pop Pop , à Levitation France , à Rock in the Barn et même aux plus hétéroclites Vieilles Charrues . Partout où ils sont passés, ce fut la même unanimité : ces hollandais, c'est de la bombe ! Cette formation est incapable de retenue et donne systématiquement le maximum, au risque de faire peur aux plus timorés, de part son énergie dévastatrice. Sur disque, je dois avouer que pour une fois, on retrouve cette puissance supérieure. Pas évident en effet de conserver le ressenti live dans le confort feutré d'un studio. Si on devait différencier le post-punk de ces jeunes gens originaires de Rotterdam de celui de leurs collègues d'outre-Manche, on pourrait dire qu...