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Articles

Affichage des articles du octobre, 2025

Andrea Laszlo De Simone - Una Lunghissima Ombra

Me voilà, à écouter de la musique italienne comme l’immense majorité de la critique musicale française, encensant comme les autres le nouvel album très attendu d’Andrea Laszlo de Simone. J’ai l’impression d’être parfois un imposteur à parler d’une musique dont je ne connais rien ou si peu. Comme si je donnais mon avis sur la musique classique, le jazz, le metal, le rap ou que sais-je. Ce sont des musiques que je n’écoute pas. Oui, vous avez pu le constater, je ne suis pas très éclectique. Mais d’un autre côté, il faut relativiser, pourquoi je serais plus crédible à parler de rock indépendant. L’écoute prononcée de disques dans ce genre ne fait pas de moi pour autant quelqu'un dont les choix feraient autorité en la matière. Dieu m’en garde. Alors, oui, je trouve le dernier album d’Andrea Laszlo de Simone magnifique. C’est une petite gourmandise pop, merveilleusement arrangée, entre symphonie de chambre et son en cinémascope. Et longue en bouche de surcroît avec ses 17 morceaux. Une ...

Heartworms - Glutton For Punishment

Mais comment j'ai pu attendre aussi longtemps pour parler de ce disque ? " Glutton For Punishment ", le premier disque de Josephine Orme alias Heartworms est sorti en février dernier et c'est une sacrée claque, avec un son gros comme ça. Mais alors, pourquoi une telle attente ? Je cherchais la petite bête, je voyais trop de références, l'évidente imagerie gothique très appuyée et ce buzz annoncé paru sur Speedy Wunderground, le label de Dan Carey, producteur en grande partie responsable du renouveau du post-punk britannique (Squid, Black Midi, Fontaines D.C., PVA, Wet Leg, etc). Ajouter à cela le fait que la chanteuse a des origines diverses et variées (afghanes, pakistaines, danoises et chinoises - rien que ça !), qu'elle a surtout une voix, un charisme et une présence scénique hors du commun. L'inspiration est à aller chercher chez les Cure, Siouxsie and The Banshees, Killing Joke ou Sisters of Mercy. Bref, Heartworms validait trop de critères pour être ...

"Freaks qui peut !" de Luke Haines

Qu’est-ce qu’un freak ? Vous êtes-vous déjà posé la question ? La réponse vous intéresse-t-elle ? C’est le thème du nouveau livre de Luke Haines, le chanteur de feu The Auteurs qui se définit lui-même comme un freak, un inadapté et plutôt fier de l’être. Le freak ne doit jamais rencontrer le succès véritable. Il doit rester aimé d’une minorité, généralement d’autres freaks. Ce livre décrit le parcours musical de Haines, de son enfance à aujourd'hui. Il y parle de ses coups de cœur, de ses convictions parfois légèrement changeantes au fil des années, bref de la construction de sa personnalité. Si certains pourraient lui reprocher un trop fort parti pris, triant de manière souvent péremptoire le bon grain de l’ivraie, c’est aussi ce qui fait l’attrait, l’intérêt de la démarche, cette subjectivité revendiquée. S’il y a l’évident chapitre sur les Beatles, tout anglais a forcément un rapport particulier avec les Fab Four, il y a surtout des pistes musicales à rebours du tout venant et d...

Bertrand Belin - Watt

Mine de rien, ça faisait un petit moment qu’on n’avait pas eu de nouvelles discographiques de Bertrand Belin, depuis " Tambour Vision ", paru il y a 3 ans et qui fut suivi d’une interminable tournée. Si le chanteur délaissait alors pour la première fois de manière aussi appuyée la guitare, son instrument de prédilection, il persiste et signe sur ce nouveau " Watt ". Encore une fois également, le premier single " L’inconnu en personne ", qui en est extrait, est une chanson directe, efficace, qui marque d’emblée, bien dans le style du bonhomme. Comme " Que dalle tout ", " Choses nouvelles ", " Je parle en fou ", " Le déluge " ou " Hypernuit " avant. Mais, depuis un sketch réalisé par l’humoriste Gérémy Crédeville , entendu sur France Inter, où ce dernier imitait habilement Belin - même si sur un rythme un poil trop rapide et des paroles trop explicites - il est difficile de ne pas entendre maintenant une cert...

Ariel Pink - With You Every Night

Ariel Pink est officiellement un artiste non recommandable. Depuis un triste 6 janvier 2021 où la démocratie américaine a été piétinée par plusieurs milliers de manifestants venus contester le résultat des élections présidentielles. En effet, pour eux, Donald Trump avait gagné. Ils ont dû patienter quatre ans d’un mandat démocrate sous pilote automatique pour avoir enfin gain de cause, de manière légale cette fois. Ariel Pink, lui, le freak, chantre de la pop lo-fi depuis de nombreuses années était de cette marche vers le Capitole avec son ami, le non moins barré John Maus. Ce fut une terrible révélation pour le petit milieu du rock indépendant, plutôt porté vers la gauche de l’échiquier politique. Comment Pink pouvait-il avoir des idées aussi nauséabondes et soutenir l’insoutenable ? Sa maison de disques décida rapidement de se débarrasser de l’encombrant chanteur. Depuis, ce dernier navigue encore plus à la marge, tout à coup ignoré de tous, "cancellé" comme on dit aujourd...

Cate Le Bon - Michelangelo Dying

Depuis le splendide " Reward " sorti en 2019, tout ce qu’elle touche se transforme en or ou à minima en métal précieux. Si ses albums se suivent et se ressemblent. Ce nouveau, " Michelangelo dying ", pourrait constituer le dernier d’un trio d’album parfait ou presque en tout point, à l’image de la trilogie berlinoise d’un certain David Bowie dont on entend l’évidente influence. Une fois de plus, des titres touchent directement, les singles, " Is it worth is ? (Happy birthday) ", " About time " , " Heaven is no feeling ". La production est toujours remarquable, ce qui lui vaut depuis quelques années d’être beaucoup demandé par ses pairs : Deerhunter, John Grant, H. Hawkline, Wilco, Devendra Banhart, Horsegirl et bientôt Dry Cleaning pour un prochain album à paraître début 2026. Le tableau de chasse commence à avoir de la gueule, d’autant qu’on ne peut pas dire que les collaborations en question se soient soldées par des échecs artistique...