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Thus:Owls, Still Corners, Beth Jeans Houghton and The Hooves of Destiny - Paris, Divan du Monde - 26 mars 2012

(photo piquée ici)
Oui, bon, ce n'est malheureusement pas tous les jours que j'ai la chance d'assister à des concerts, donc quand l'opportunité se présente (surtout si c'est gratuit :), disons que je n'hésite pas trop. En plus, une des artistes programmées (Beth Jeans Houghton) dans le cadre de cette soirée du festival "Les femmes s'en mêlent" fait déjà partie de ma liste de disques 2012. Tout a commencé de la meilleure des manières, enfin, façon de parler, plutôt de la même manière que cette journée inoubliable à Saint-Malo, il y a deux ans maintenant, c'est-à-dire avec les suédo-canadiens de Thus:Owls ("Ainsi, hiboux", comme dirait la présentatrice SM de la soirée, proposant entre chaque groupe un petit intermède gentiment décalé, mais à l'humour malheureusement assez répétitif). Et en deux ans, Thus:Owls n'a pas vraiment changé de fusil d'épaule. La chanteuse est toujours habillée comme une grande prêtresse new-age et la musique a souvent tendance à côtoyer le rock progressif. Bref, si je conçois que certains puissent y trouver leur compte, je me suis bien ennuyé. Ensuite, ce fut au tour de la version britannique de Beach House, Still Corners ("toujours au petit coin" comme dirait la matrone des lieux, alias "maîtresse divine") et si les guitares se font un poil plus rock que celles de leurs homologues américains, les chansons sont plusieurs classes en dessous. Reste l'incontestable magnétisme de la chanteuse - c'est sûr, c'est moi qu'elle regardait. Si elle a pu paraître froide et distante au début du set, cachée derrière sa longue crinière blonde et une interdiction formelle de sourire, il s'est avéré que cette posture correspondait plutôt à de l'appréhension voire de la timidité. Il faut dire que le groupe précédent avait semble-t-il endormi l'assistance, qui ne se réveillera jamais complètement jusqu'à la fin. Still Corners viendront à la fin de leur prestation vendre leurs tee-shirts et disques derrière le stand consacré à cet effet. Comme quoi, il ne faut pas toujours se fier à sa première impression...

Puis, the last but not the least, le groupe que j'attendais le plus de la soirée, fit son entrée. Il ne fallu pas bien longtemps pour qu'ils paraissent comme étant les plus pêchus du lot, à peine quelques notes. Malheureusement, eux non plus ne parviendront pas vraiment à enflammer la maigre foule du Divan du Monde, qui méritait pour l'occasion bien son nom. Cela ne suffit pas de réclamer l'appui du public, encore faut-il savoir le bousculer. Et puis, l'aspect de franche camaraderie que le groupe veut mettre en avant à tout bout de champ parait quelque peu forcé. Pourtant, la jeune anglaise a du talent à revendre, une belle voix, mais c'est encore maladroit - une reprise convenue du célèbre "Like A Prayer" de Madonna comme titre final, on a connu mieux pour laisser un souvenir impérissable. D'après ses dires, c'était seulement le sixième concert de l'année pour le groupe, ceci expliquant peut-être cela. En espérant que tout cela ne finisse pas comme du No Doubt, car vus les fringues et l'attitude faussement nonchalante, doute il y a.

Plein de très belles photos de la soirée ici.

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