C'est la première fois qu'on allait, maman et moi, au New Morning, cette célèbre salle parisienne habituellement dédiée au jazz. Il faut dire que ce n'est pas trop le style de la maison. Comme la première partie de la soirée. Sam Palladio, un anglais, plutôt beau gosse et propre sur lui, qui chante (plutôt bien), seul sur scène avec sa guitare en bandoulière. Chaque chanson est replacée en préambule dans son contexte : une pour son grand-père, l'autre pour sa "môman", etc. Un bon gars qui joue une sorte de Bruce Sprinsgteen soft. L'ambiance est tranquille, pépère même. On est parmi les plus jeunes. Sans adhérer pleinement à la prestation, il faut avouer que cela fait du bien parfois, d'écouter de la musique sans se faire prendre en otage ses oreilles. On enchaîne donc rapidement sur la star d'un soir : le joufflu canadien Ron Sexsmith - qui s'est même laissé pousser un double menton. Cela faisait tellement longtemps que j'avais envie de le voir qu'au bout du compte, l'envie m'était quelque peu passée. Le chanteur a maintenant une bonne dizaine de disques à son actif et vingt ans de carrière. La musique de Sexsmith ne bouge pas d'un iota. Elle était démodée en 1995, elle le reste aujourd'hui. Son dernier album en date, "Carousel #1", est presque à l'image du premier, en plus serein. C'est la même pop-folk inspirée de McCartney ou d'Elvis Costello, dont il reprend d'ailleurs en concert, le très beau "Everyday I Write a Book", avec en guest, le pianiste de ce dernier, Steve Nieve, qui semblait traîner là par hasard. On entend un fidèle condensé de son répertoire, des titres des débuts comme l'émouvant "Secret Heart" aux morceaux plus récents en passant par l'assez décalé "Whatever It Takes", connu pour avoir été repris par le chanteur de jazz-variété Michael Bublé. Malheureusement, pas une seule chanson de "Whereabouts", mon préféré, n'est jouée. Qu'il soit seul au piano, à la guitare ou accompagné de sa formation, Sexsmith dégage un charme doux, apaisant. Ses mélodies désuètes et toutes assez semblables s'enfilent malgré tout comme d'agréables et jolies perles. C'est simple, maman et moi, on n'a pas vu passer l'heure et demie en sa compagnie. Et ce n'est pas qu'à cause du confort des canapés du New Morning...
A peine remis du magnifique concert de Beth Gibbons, que nous apprenions la sortie surprise d'un nouvel album de Beak, groupe de Geoff Barrow depuis 2009 et la fin (?) de Portishead. Beak a la bonne idée d'intituler ses disques d'un " > " supplémentaire à chaque fois - on en est au quatrième - , comme pour dire que la formation est en constante progression, ce qui est assez vrai, tellement cette nouvelle mouture impressionne d'emblée. Les deux premiers titres, " Strawberry Line " et " The Seal " fixent la barre très haut. La production est toujours impeccable, avec une rythmique bien mise en avant, rappelant bien sûr le krautrock dont on sait que Barrow est amateur depuis " Third " chef d'oeuvre indépassable de Portishead, ce chant distant et ces chansons qui progressent lentement, créant ce climat de tension constante, dans l'attente de ce qui va suivre. La suite, moins immédiatement renversante, plus lancinante, nous ...
Il y a eu un tournant dans la carrière de Nick Cave : " Push The Sky Away " en 2013. Avant ce disque, le chanteur australien était cantonné aux seuls amateurs de rock indépendant ou presque. Il y a bien eu quelques percées commerciales comme celles du vénéneux et romantique " Where The Wild Roses Grow " en 1995 mais c'était surtout parce qu'il chantait en duo avec sa très iconique compatriote Kylie Minogue. En tout cas, rien qui ne suffise à le hisser au panthéon du rock, comme c'est le cas aujourd'hui. Sa musique fait aujourd'hui une quasi unanimité et surtout ses disques sont chroniqués partout, jusque dans les rares pages culture de Figaro Madame. Je ne saurais expliquer un tel phénomène. Il y a peut-être plusieurs raisons. J'en lâche ici quelques unes : la reprise dès l'an 2000 de son sublime " The Mercy Seat " par Johnny Cash, comme une validation en bonne et due forme de l'importance de sa carrière et de son influenc...
L'autre jour, en lisant l'article intitulé « ça rime à quoi de bloguer ? » sur le très bon blog « Words And Sounds » - que vous devez déjà connaître, mais que je vous recommande au cas où cela ne serait pas le cas - je me disais, mais oui, cette fille a raison : « ça rime à quoi la musique à papa? ». Enfin, non, sa réflexion est plutôt typiquement féminine : trouvons un sens derrière chaque chose ! Nous, les hommes, sommes plus instinctifs, moins réfléchis. C'est sans doute pour ça que dans le landernau (je ne sais pas pourquoi, j'aime bien cette expression, sans doute parce que ça fait breton :-) des « indierockblogueurs », il y a surtout des mecs. Un mec est par contre bizarrement plus maniaque de classements en tout genre, surtout de classements complètement inutiles dans la vie de tous les jours. Pour ceux qui ne me croient pas, relisez donc Nick Hornby. Et je dois dire que je n'échappe pas à la règle, même si j'essaie de me soigner. J'ai, par exemple,...
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