Accéder au contenu principal

Tristen - Les Identités Remarquables

Les identités remarquables sont des égalités qui servent en mathématiques, à aider à la résolution de problèmes en les simplifiant. La musique de Tristen est à la croisée de beaucoup d'autres : O, alias Olivier Marguerit pour les choeurs féminins - soit Bénédicte, sa femme, soit La Féline -, les mélodies pop et les claviers omniprésents ; des intonations et des textes proches d'un Dominique A, notamment sur une "Grande Randonnée" pleine de souffle; de l'électronique qui tabasse à la Kompromat en conclusion des "Bourgeons de fer"; même Calogero et cette étonnante envolée vocale à la fin de "l'alpha et l'oméga". Est-ce à dire que la musique de Tristen, telles des identités remarquables, serait un bon résumé de celles des autres, étant la matrice de toutes ? Pas sûr, "Je suis une île" nous dit-il sur le titre du même nom, à l'inverse du fameux "Je suis une ville" de Dominique A justement. De même, plus que d'apporter des réponses, ses textes restent ouverts aux multiples interprétations, aux champs des possibles. 
Voilà tout le paradoxe de Tristen. Celui d'être dans la droite lignée d'une chanson pop française un peu exigeante, celle qui rencontre un certain succès public et surtout critique et en même temps d'être en marge de par une désolante exposition médiatique, réduite à peau de chagrin. Comme un pied de nez, le chanteur se paie pour clôturer son disque une belle reprise de "Voyage, voyage", célèbre tube des années 80. Trop entendue, la chanson paraît, sous cette nouvelle couleur,  nettement moins fade que dans nos souvenirs, ce qui n'est pas un mince exploit. Tristen, c'est donc peut-être juste ça : une belle identité. Remarquable.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Beak - >>>>

A peine remis du magnifique concert de Beth Gibbons, que nous apprenions la sortie surprise d'un nouvel album de Beak, groupe de Geoff Barrow depuis 2009 et la fin (?) de Portishead. Beak a la bonne idée d'intituler ses disques d'un " > " supplémentaire à chaque fois - on en est au quatrième - , comme pour dire que la formation est en constante progression, ce qui est assez vrai, tellement cette nouvelle mouture impressionne d'emblée. Les deux premiers titres, " Strawberry Line " et " The Seal " fixent la barre très haut. La production est toujours impeccable, avec une rythmique bien mise en avant, rappelant bien sûr le krautrock dont on sait que Barrow est amateur depuis " Third " chef d'oeuvre indépassable de Portishead, ce chant distant et ces chansons qui progressent lentement, créant ce climat de tension constante, dans l'attente de ce qui va suivre. La suite, moins immédiatement renversante, plus lancinante, nous ...

Nick Cave & The Bad Seeds - Wild God

  Il y a eu un tournant dans la carrière de Nick Cave : " Push The Sky Away " en 2013. Avant ce disque, le chanteur australien était cantonné aux seuls amateurs de rock indépendant ou presque. Il y a bien eu quelques percées commerciales comme celles du vénéneux et romantique " Where The Wild Roses Grow " en 1995 mais c'était surtout parce qu'il chantait en duo avec sa très iconique compatriote Kylie Minogue. En tout cas, rien qui ne suffise à le hisser au panthéon du rock, comme c'est le cas aujourd'hui. Sa musique fait aujourd'hui une quasi unanimité et surtout ses disques sont chroniqués partout, jusque dans les rares pages culture de Figaro Madame. Je ne saurais expliquer un tel phénomène. Il y a peut-être plusieurs raisons. J'en lâche ici quelques unes : la reprise dès l'an 2000 de son sublime " The Mercy Seat " par Johnny Cash, comme une validation en bonne et due forme de l'importance de sa carrière et de son influenc...

Lucie

L'autre jour, en lisant l'article intitulé « ça rime à quoi de bloguer ? » sur le très bon blog « Words And Sounds » - que vous devez déjà connaître, mais que je vous recommande au cas où cela ne serait pas le cas - je me disais, mais oui, cette fille a raison : « ça rime à quoi la musique à papa? ». Enfin, non, sa réflexion est plutôt typiquement féminine : trouvons un sens derrière chaque chose ! Nous, les hommes, sommes plus instinctifs, moins réfléchis. C'est sans doute pour ça que dans le landernau (je ne sais pas pourquoi, j'aime bien cette expression, sans doute parce que ça fait breton :-) des « indierockblogueurs », il y a surtout des mecs. Un mec est par contre bizarrement plus maniaque de classements en tout genre, surtout de classements complètement inutiles dans la vie de tous les jours. Pour ceux qui ne me croient pas, relisez donc Nick Hornby. Et je dois dire que je n'échappe pas à la règle, même si j'essaie de me soigner. J'ai, par exemple,...