Ils sont londoniens mais habitent Berlin. Leur musique ressuscite le meilleur du trip-hop des années 90, celui de Massive Attack, Tricky, Portishead ou du plus méconnu Perry Blake. On y entend aussi du Tom Waits derrière la rythmique bancale de "Red Light" ou de "Violet Drive" le titre qui donne son nom à l'album. C'est le deuxième disque de Kerala Dust et c'est une véritable claque. Chaque morceau, chaque son y est impeccablement travaillé. Et il y a cette voix monocorde, grave, envoûtante à souhait. Des chansons sombres, aux sonorités urbaines, de fin de soirées, qui se gagnent au fil des écoutes. Et puis, mine de rien, on se surprend à dodeliner de la tête sur cette musique pourtant plus intellectuelle que physique. Kerala Dust tient son nom d'un état du sud de l'Inde, nettement plus prospère que le reste du pays, rajoutant au mystère de ce groupe un peu en marge.
On en a connu des artistes qui ont déménagé à Berlin pour y trouver une nouvelle inspiration, souvent pour le meilleur (Bowie, Eno, Pop ou Nick Cave). Preuve que la capitale allemande reste encore aujourd'hui un des carrefours artistiques les plus passionnants qui soit. Carrefour comme ces brèves interruptions d'autres langues (allemande forcément ou italienne) et cultures dans ce "Violet Drive" classique et moderne à la fois. Comme ce "Fine Della Scena" final qui parvient à nous faire dresser les poils, à partir d'une mélodie pourtant presque banale. Mais c'est le magnifique et puissant enrobage sonore qui fait toute la différence, dégageant une émotion irrésistible.
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