"Est-ce qu'il y aurait des guerres si on était resté tout nu ? Non. Où cacher un revolver quand on est tout nu ? Où ? Je sais où vous pensez, mais. C'est pas une bonne idée, ouais." Tout le talent de Philippe Katerine pourrait être résumé là. Concis, drôle et en même temps grave. Après le grand n'importe quoi de "Confessions" paru en 2019, où le chanteur mettait régulièrement mal à l'aise, tant par la pochette, les paroles que la musique, souvent facile, le trublion vendéen - oui, oui, la même région que Philippe de Villiers - revient à plus de finesse. Quoique. "Zouzou" est souvent drôle. La musique y est plus fouillée. Et puis, il y a ce thème sous-jacent à presque tous les morceaux : la mort. Et comment ne pas parler de sa prestation surprise lors de la cérémonie d'ouverture des jeux olympiques de Paris ? Lui, qui respire la sympathie et le naturel - on se souvient des "Bisous" - est devenu la cible d'attaques appuyées sur les réseaux sociaux. Son accoutrement aurait été un blasphème envers la religion catholique. Malgré les explications de textes de Thomas Joly, metteur en scène de la cérémonie, stipulant qu'il s'agissait plutôt de Dionysos, le dieu grec, cela n'a pas suffit à éteindre complètement le feu. Vous vous rendez compte de l'image de la France, à l'international ! Katerine, c'est la bulle de légèreté dans un monde trop sérieux. Parler de sa verge avec les arrangements de piano du prélude de Bach, il n'y a bien que lui pour oser.
Rien n'est sacré. La vie est trop courte. A quoi bon tout ce cirque ? Puisque pauvres ou riches, puissants ou misérables, nous allons tous mourir. Sa musique reste une force libératrice et apaisante plus que jamais nécessaire. C'est aussi un message d'amour au monde. Pas si niais qu'il en a l'air. Finalement, les mauvaises langues et autres pisse-froid avaient raison : il y a sans doute un côté christique, derrière tout ça. À l'heure de la multiplication des conflits nationaux ou internationaux (pour des raisons d'ordres religieux, territoriaux, économiques, politiques, etc), la paix et l'amour sont des valeurs qui dérangent. Comme depuis plus de 2 000 ans. Comme si elles n'allaient toujours pas de soi.
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