Je continue lentement mon rattrapage de l’année 2024, avec un nouveau long disque ne ressemblant à rien d’autre. Encore que, concernant Phil Elverum, sa musique reste sensiblement la même depuis ses débuts, à la toute fin des années 90. C’est du folk qui gratte, lofi devant l’éternel, bruitiste, silencieux, mélodique, expérimental, avec une voix à la limite de la justesse. Une musique qui en rebute beaucoup mais qui a son lot d’afficionados. "The Glow Pt.2", son disque paru en 2001 sous l’étiquette de The Microphones demeure pour certains comme un chef d’œuvre indépassable, une expérience cathartique, véritable communion avec la nature et les éléments. Le propre même de l’album de l’île déserte. Phil Everum a aussi pour lui d’avoir été l’un des fers de lance de K Records, formidable label de rock indépendant créé par Calvin Johnson, idole de feu Kurt Cobain. Mount Eerie, qui est aussi le titre d’un album de The Microphones paru en 2003 est l’autre pseudonyme derrière lequel se cache Everum. Le bonhomme a aussi connu le drame de perdre sa femme, Geneviève Castrée, autrice de BD canadienne, d’un cancer alors qu’ils venaient d’être parents d’une petite fille.
"Night Palace" est un nouveau disque mélancolique, poignant, dense qui ne caresse pas dans le sens du poil, aux chansons parfois trop courtes, parfois trop longues, dans lequel on se perd volontiers, comme en pleine forêt, loin de la civilisation. Un disque contre le temps qui passe, un disque contre les modes, un disque refuge comme sait si bien en faire Phil Everum. Qu’il soit question d’entendre des baleines, de voir des oiseaux ou carrément de parler aux poissons, "Night Palace" nous emmène dans un endroit où l’habitude et le confort n’ont pas leur place. Débarrassez-vous de tous vos préjugés et venez vous plonger littéralement dans cette musique, où la découverte et la surprise sont omniprésentes, le voyage en vaut la peine.
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