Je ne vais pas vous mentir : un nouvel album de Pulp ? J’avais peur du résultat. Le groupe de Jarvis Cocker fait partie des groupes préférés de ma fin d’adolescence. La période définitive, qui scelle notre passage à l’âge adulte, sur laquelle on s’est construit. On n’aime donc pas qu’elle soit remise en question. Il vaut mieux qu’elle reste là, sur son piédestal, tel un souvenir figé dans le temps et le marbre. Et tant pis, si parfois on enjolive, de pleine mauvaise foi. "More", pas sûr qu’on en voulait. Il y a eu l’exemple de Suede, autre groupe adoré de cette même période qui depuis plusieurs années sort des disques au mieux dispensables au pire gênants. Il y a eu surtout les disques solos de Jarvis Cocker, cette idole de jeunesse, qui, sans être mauvais, n’apportaient aucune valeur notable à sa carrière qu’on sentait déjà écrite au passé. Et puis, il y eut cette annonce improbable de reformation associée à celle d’un nouveau disque. En parallèle, Stereolab faisait de même, de manière nettement plus anonyme et le résultat était autrement plus passionnant, on ne va pas se le cacher. Mais ce "More" n’est pas à jeter pour autant. Le premier single "Spike Island" d’abord décevant est au final pas si mauvais. Et puis, "Got to have love" nous fait dire que Pulp est encore capable de tube en puissance.
Si ce disque ne sera pas dans les meilleurs du groupe, il ne dénote pas face au dernier en date, le "We Love life" de 2001, produit par Scott Walker alors que la formation de Sheffield était encore au fait de sa gloire ou presque. Pour en revenir à la comparaison avec Stereolab, il est un domaine où Jarvis Cocker et ses acolytes risquent d’être supérieurs, c’est le live, ayant un goût et un talent indéniables pour le show. La Route du Rock 2025 s’annonce à ce titre immanquable.
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