Accéder au contenu principal

Mes indispensables : Björk - Homogenic (1997)

Pour moi, Björk est une chanteuse qui restera sans doute toujours liée aux années 90. Parce qu'elle y a publiée ses trois meilleurs disques, la formidable trilogie "Debut"/"Post"/"Homogenic". Parce que depuis, je trouve qu'elle s'est fourvoyée dans une musique électronique chiante, prise de tête et prétentieuse. Oui, l'islandaise a chopé le melon, après un tel succès planétaire, une telle reconnaissance du public et de la critique qui la plaçait alors tout en haut des artistes novatrices, celles qui font bouger les choses, qui dérangent et qu'en même temps, tout le monde peut comprendre. Le film "Dancer in the Dark" du danois Lars Von Trier a d'ailleurs fini, en 2000, de la consacrer. Elle y joue le rôle principal, aux côtés de Catherine Deneuve, excusez du peu, elle en compose aussi la bande originale, avec notamment un superbe duo avec Tom Yorke. Le film obtient la palme d'or et elle, le prix d'interprétation féminine à Cannes. C'en est sans doute trop pour elle (et pour nous ?) : Björk par-ci, Björk par-là. Elle pète les plombs, fait la une de la presse people. On la voit notamment s'attaquer à un photographe (paparazzi?) dans un aéroport. Ses concerts deviennent totalement mégalos et surtout hors de prix pour la plupart des fans.
Aujourd'hui, cette célébrité paraissait pourtant difficile à prévoir, surtout à la réécoute de son précédent groupe The Sugarcubes et de leur titre le plus connu "Birthday". Trop arty, branché, élitiste, pas très accessible. Elle a refait une apparition dernièrement avec les Dirty Projectors, adeptes eux aussi du mélange des genres et dont la démarche musicale n'est pas très éloignée de celle de l'islandaise. Ils ont sorti un EP en commun dont les recettes doivent revenir à une association oeuvrant dans le domaine de la préservation de notre environnement. Mais revenons à nos moutons et à ce qui nous intéresse ici, "Homogenic", l'album de la maturité, celui où elle parvient brillamment à réconcilier les cordes avec la musique électronique. La fusion réussie entre l'ancien et le moderne, portée par au moins deux morceaux d'anthologie : "Joga" et "Bachelorette". A ce sujet, je me souviens encore aujourd'hui, de son passage dans l'émission "Nulle part ailleurs", et de son interprétation live des deux chansons en question (c'est visible ici et l'interview qui va avec est  ). Un de ses rares moments où la télévision arrive à nous faire croire que nous, téléspectateurs, sommes aussi là et pas à la maison, assis confortablement sur notre canapé, mais assistons réellement à l'événement. Avant ça, je restais assez hermétique à sa musique, au personnage si particulier. Après ça, tout s'est ouvert, comme par magie. Dix minutes seulement. Pour toujours.

Clip de "Hunter" :

Clip de "Joga" :

Clip de "Bachelorette" :

Clip de "All Is Full Of Love" :

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Beak> (+ Litronix) - L'Elysée Montmartre - Paris, le 13 novembre 2024

  9 ans déjà. 9 ans depuis que nous avons côtoyé l'horreur. Si proche, cette fois. Le choc fut donc plus rude. Ce vendredi 13 novembre 2015 a laissé des traces indélébiles pour tous les amateurs de musique live. Pourtant, à la même date, cette année, le nombre de bons concerts à Paris était pléthorique, pour ne pas dire démentiel. Imaginez vous : il y avait le choix entre les irlandais de Fontaines DC, chouchous de la scène rock actuelle au Zénith, les revenants de Mercury Rev à la Maroquinerie, François and the Atlas Mountains, pour une relecture live de leur disque de 2014, " Piano Ombre " à la Philharmonie de Paris, les nouveaux venus de Tapir! Au Pop Up du Label, la troupe suisse de l'Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp à la Marbrerie et enfin Beak>, le groupe de Geoff Barrow, ancien batteur de Portishead. Et encore, je n'ai cité que les concerts intéressants que j'avais repéré. Je suis sûr qu'il y en avait d'autres... Mais pourquoi une telle...

Nick Cave & The Bad Seeds - Wild God

  Il y a eu un tournant dans la carrière de Nick Cave : " Push The Sky Away " en 2013. Avant ce disque, le chanteur australien était cantonné aux seuls amateurs de rock indépendant ou presque. Il y a bien eu quelques percées commerciales comme celles du vénéneux et romantique " Where The Wild Roses Grow " en 1995 mais c'était surtout parce qu'il chantait en duo avec sa très iconique compatriote Kylie Minogue. En tout cas, rien qui ne suffise à le hisser au panthéon du rock, comme c'est le cas aujourd'hui. Sa musique fait aujourd'hui une quasi unanimité et surtout ses disques sont chroniqués partout, jusque dans les rares pages culture de Figaro Madame. Je ne saurais expliquer un tel phénomène. Il y a peut-être plusieurs raisons. J'en lâche ici quelques unes : la reprise dès l'an 2000 de son sublime " The Mercy Seat " par Johnny Cash, comme une validation en bonne et due forme de l'importance de sa carrière et de son influenc...

Mark Pritchard & Thom Yorke - Tall Tales

Oui, je sais, je ne suis pas très productif ces derniers temps... Une nouvelle fois, plus le temps, plus l’envie. J’avoue même écouter moins de musique. Heureusement, il y a quelques nouveautés qui me donnent toujours envie d’y revenir. Les productions de Thom Yorke quelqu’elles soient - Radiohead évidemment dont on annonce une sortie d'ici fin de l'année, en solo ou avec The Smile - en font partie. Le voici en duo avec Mark Pritchard, musicien australien de cinquante ans dont j’admets ne rien connaître. Ce n’est pas le genre de musique que j’écoute habituellement, encore que, pas si éloignée de celle de Kraftwerk. Les deux avaient déjà travaillé ensemble, notamment, sur " Beautiful People " extrait de l’album " Under the sun " de l’australien paru en 2016. Cette nouvelle collaboration permet au chanteur de Radiohead de signer son premier diqque sur un label qu’il vénère depuis longtemps, Warp (Aphex Twin, Boards of Canada, Autechre, etc).  Et je dois dire q...