Accéder au contenu principal

Metronomy & Ghostpoet - Cabaret Voltaire, Edimbourg - 25 avril 2011

Après une journée entière de visite, de shopping et de randonnée, nous avions pris rendez-vous, maman et moi, pour une soirée endiablée, au Cabaret Voltaire d'Edimbourg en compagnie des anglais de Metronomy. Et la première impression que nous avons, c'est que les Ecossais ne lésinent pas sur la sécurité. Pendant que nous attendons tranquillement l'ouverture des portes sur le trottoir, ils nous mettent à tous un bracelet pour pouvoir accéder au bar qui est exclusivement réservé au plus de 18 ans. Il faut d'ailleurs montrer sa carte d'identité. Nous sommes quand même un peu vexés qu'ils ne nous l'aient même pas demandée, ça doit être la barbe. La mienne, j'entends. Maman n'a pas de barbe, voyons. Le Cabaret Voltaire est une petite salle de la taille chez nous d'un Point Ephémère et ressemble à une sorte de cave, basse de plafond, devenant au fil de la soirée, une vraie étuve. L'avantage, c'est que l'ambiance y est assez intimiste. Le premier rang pourrait facilement venir trifouiller les instruments installés juste devant eux sur la scène, en allongeant les bras. La première partie, Ghostpoet, est bizarrement plutôt hip-hop, avec chanteur black de rigueur, mais un hip-hop d'intello avec petites lunettes, à l'image de celui de Mike Skinner de The Streets ou dans l'esprit de Gorillaz. C'est assez bien fichu, en tout cas, plus rythmé que sur disque, même si la plupart des sons étaient déjà pré-enregistrés - c'est fou ce qu'on peut faire avec un MacBook ! Il y avait juste une batterie et une guitare. Une bonne mise en bouche, agréable donc, même si maman ne partage pas mon enthousiasme.

Clip de "Cash And Carry Me Home" :


La suite fait en tout cas l'unanimité puisque Metronomy délivre un concert tonitruant, rock, dansant à souhait, impeccable, alternant intelligemment les titres péchus de leurs deux premiers disques et ceux plus langoureux de leur récent et un peu mollasson "The English Riviera". Ils apparaissent sur scène, arborant tous les quatre un petit globe lumineux sur le coeur, tels des héros d'une quelconque production hollywoodienne de série B (Z?) : il y a le "comique" au clavier, adepte de petites danses robotiques, le héros au centre, plutôt beau gosse avec sa barbe de trois jours, la jolie fille un peu effacée, en retrait, à la batterie et enfin, le black de service à la basse, au déhanché chaloupé. L'atmosphère devient rapidement de plus en plus moite et chaleureuse. Un peu trop même, puisque nos voisins directs, cinq jeunes originaires de Glasgow, bien éméchés et se croyant à la maison - je veux bien qu'on s'amuse, mais franchement, il y a des limites... - , avaient décidé de bousculer tout leur monde. Et forcément, ils avaient choisi leur cible privilégié : des petits frenchies, à croire que nous attirons les pénibles... Toujours est-il que l'un d'entre eux n'arrêtant pas de faire son malin en se vautrant allègrement sur nous et deux de nos voisins, nous finissons par le signaler à la sécurité, à savoir une jeune fille bien bâtie, à la mèche savamment sculptée façon "Studio Line" et au regard patibulaire. Ni une, ni deux, celle-ci débarque dans le tas et prend à part le principal fauteur de trouble, malgré les invectives de ses potes de beuverie. Après quelques paroles musclées dont nous ne comprenons pas vraiment la signification et quelques regards teigneux échangés, nous reprenons le court du concert : ouf, nous sommes sans doute passés à deux doigts du règlement de comptes en bonne et dûe forme... Mais pour preuve que nous ne sommes pas les seuls à nous plaindre des énergumènes, les deux pouf' qui faisaient partie de la fameuse bande de djeuns se font aussi ramasser peu de temps avant la fin du concert. Au final, nous avons tout de même passé une excellente soirée, plutôt physique, dans tous les sens du terme...

"Corinne" en live accoustique :

Commentaires

  1. "chanteur black de rigueur", "black de service à la basse".
    J'ai la peau blanche et je n'aime pas tes formulations, surtout lorsqu'elles se répètent comme ici.
    Et ce n'est pas du politiquement correct.

    RépondreSupprimer
  2. @ludo : Ah bon et qu'est-ce qui te gêne là-dedans ? Le hip-hop est un truc de black, comme le rock indé un truc de blanc, c'est comme ça. Le "black de service", c'est pas moi qui l'ai inventé, c'est assez souvent le cas dans les productions hollywoodiennes. C'est leur caution "couleur", histoire de dire qu'ils ont pensé à tout le monde, à tous les publics.

    RépondreSupprimer
  3. Je voulais juste dire que tes expressions étaient pesantes et inutiles.
    Effectivement, contrairement à la France, les Etats-Unis donnent une visibilité aux "non blancs", dans le cinéma notamment.
    Mais là on parle de musique. Ok, le rap est généralement un truc de noirs et la pop un truc de blancs, on ne découvre rien ici.
    Mais je ne pense pas que ce soit parce qu'il a la peau noire que le bassiste de Metronomy (qui est un groupe pop d'ailleurs) ait été recruté.

    RépondreSupprimer
  4. @ludo : Tu aurais aussi pu me reprocher d'être misogyne avec le "la jolie fille un peu effacée, en retrait". Je suis d'ailleurs déçu que tu ne l'aies pas fait...

    RépondreSupprimer
  5. Tu bottes en touche, tu mélanges tout. Ok, on ne va pas y passer la soirée.
    Je regrette juste que tu te fourvoies dans des allusions simplistes.
    Après je ne t'accuse de rien, je ne fais pas de chasse aux sorcières. Seulement ici, en France, le racisme d'état s'installe tranquillement, relayé par une partie de la population qui trouve ça normal.
    Pour moi c'est juste inacceptable, que ce soit sur un blog de sique ou ailleurs, de façon insidieuse ou non.
    Si je me suis trompé sur tes intentions, veuille m'en excuser.

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Panda Bear & Sonic Boom - Reset

" Reset " ? Pas vraiment aurait-on tendance à penser de prime abord. On reconnaît tout de suite Panda Bear dès les premières notes et le chant si caractéristique. Le génie mélodique derrière Animal Collective, c'est lui. Le style de Sonic Boom apparaît ici plus diffus, en filigrane. Les quelques arrangements psychés, c'est lui. Il faut dire que derrière le foisonnement sonore de Noah Lennox, le nom à la ville de notre Panda, difficile de se faire une place. Après le retour inespéré de son groupe à un niveau d'excellence avec " Time Skiffs " paru en février dernier, il en profite pour sortir un disque avec un ami de longue date. Les deux artistes se connaissent depuis plusieurs années, en tant que réfugiés en terre portugaise. L'ancien membre de Spacemen 3 n'a pas connu le même succès que son ex-compère parti formé Spiritualized pour le bonheur que l'on sait. La musique de Peter Kember est plus modeste que celle de Jason Pierce, mais ce n'

Nick Cave & The Bad Seeds, Kraftwerk, The Liminanas, Los Bitchos, DIIV, Aldous Harding, etc - Festival Rock en Seine - 26 août 2022

On ne pouvait pas finir l'été sans un festival. Bon ok, on avait été au Harbour Bristol Festival, mais celui-là était en plein centre ville, on n'y retrouvait pas vraiment l'ambiance d'un festival classique. On a donc joué au plus court de chez nous : Rock en Seine au parc de Saint-Cloud. D'autant que la programmation, cette année, était plutôt alléchante. On sentait que les programmateurs voulaient rattraper ces deux années perdues en raison du COVID. Le jeudi était dédié au rock pour "jeunes", même si peu d'entre eux écoutent encore du rock, avec la jeune garde britannique, Yard Act, Fontaines DC, Idles et comme tête d'affiche les valeurs sûres d'Arctic Monkeys. On avait plutôt choisi avec maman, le rock pour "vieux", avec la date du vendredi. Et oui, on assume complètement notre âge. On est arrivé presqu'à l'ouverture, en tout cas pour les premiers concerts. Les Bretons de Gwendoline - un rennais, un nantais, pour la paix

Grandaddy & The Lost Machine Orchestra - Paris, le Trianon - 20 avril 2022

Enchaînement de concerts avec un quatrième en trois semaines. Celui-là, je l'avais coché il y a quelques temps déjà. Mais maman n'étant pas grande amatrice du groupe, je l'avais mis en " stand-by " (" Bye-Bye ..."). Et puis, il aura fallu qu'au détour d'une soirée entre parents le sujet soit mis hasardeusement sur la table pour qu'on prenne nos places, à la dernière minute ou presque. Grandaddy, c'est la période bénie de la pop américaine au mitan des années 90-2000. Avec les Flaming Lips (le groupe existait bien avant mais leurs meilleurs disques sont sortis à ce moment-là), Mercury Rev et Sparklehorse. Un quatuor pour l'éternité et au moins quatre chefs d'oeuvres de suite : " Deserter's songs " en 1998, " The Soft Bulletin " en 1999, " The Sophtware Slump " en 2000, " It's a wonderful life " en 2001. On pourrait même rajouter Wilco en 2002. Ce soir-là, au Trianon, magnifique écrin