Accéder au contenu principal

Mes indispensables : Pulp - His'n'Hers (1994)

L’été approche et avec lui son cortège de festivals. Je ne sais pas encore si j’en ferai un cette année. Je me suis habitué à aller à Saint-Malo autour du 15 août pour la Route du Rock, car le festival y est à taille humaine et propose le plus souvent une affiche alléchante – celle de l’année dernière était assez inoubliable. En plus, cela me permet de retrouver ma famille et accessoirement ma Bretagne natale. Malheureusement, la programmation de cette nouvelle édition ne m’attire pas tellement. Même s’il reste encore quelques noms à connaître, un des groupes que j'aurais souhaité voir n’y figurera certainement pas : Pulp. Oui, la bande de Jarvis Cocker a décidé de se reformer le temps d’un été - et on espère plus - et participe à de nombreux festivals, mais ils ont choisi les plus importants (les Vieilles Charrues entre autres pour rester en Bretagne), ceux qui n’ont pas d’âme et constituent de véritables usines à musique, proposant à la chaîne tout et n’importe quoi (Pierre Perret et Scorpions) mais aussi sans doute le meilleur cachet. De là, à dire que le groupe de Sheffield est revenu pour l’argent… Toujours est-il que l’espace de deux albums essentiels au milieu des années 90, Pulp a constitué pour moi une formidable porte d’entrée de tout un univers musical dont j’ignorais alors l’existence. Oui, en 1994, lorsque paraît ce « His’n’Hers », je découvre à peine qu’il existe une vie en dehors de Dire Straits, Genesis ou Queen.

Grâce à une émission qui, pourtant n’avait rien de fondamentalement révolutionnaire et était même plutôt du genre « middle of the road ». Cela s’appelait d’ailleurs « Le Plein de Super » et était présenté depuis l’intérieur d’une grosse limousine par les deux acolytes de « Caméra Café », Yvan Le Bolloc’h et Bruno Solo. La plupart de l’émission consistait en une interview assez dispensable d’un apôtre du music business, genre Goldman ou Kravitz. Pour ma part, j’attendais toujours le moment du titre enregistré live par un groupe moins connu que l’invité principal. Et là, il y eût un paquet de trucs intéressants, notamment Pulp et « Do You Remember The First Time ? ». C’était avant le live dans "Nulle Part Ailleurs". C’était mise à part Bernard Lenoir sur France Inter – que je découvrirais peu de temps après – l’une des rares possibilités d’entendre du rock indépendant dans les médias traditionnels. Internet n’existait pas encore. Avec l’époque, connaître un titre était suffisant pour acheter le CD, ce que je m’empressais de faire après ladite émission. Etant étudiant et n’ayant pas un budget très conséquent pour la musique, je réécoutais régulièrement les mêmes disques, et celui-là, j’ai dû l’user jusqu’à la corde. Depuis, ma discothèque s’est quelque peu étoffée mais je le réécoute encore de temps en temps avec le même plaisir. Il y a des disques comme ça qui vous suivent toute une vie… "Do You Remember The First Time?"...

Clip de "Babies" :

Clip de "Lipgloss" :

Clip de "Do You Remember The First Time?" :

Commentaires

  1. c'est mon album préféré de Pulp avec "Different Class" ! Et "Do you remember the first time" sonne toujours aussi bien. La classe.

    RépondreSupprimer
  2. L'enchainement Freaks-Separations (mon préféré... de loin)-Pulpintro-Hisn'Hers-Different Class reste selon moi aussi fort que l'enchainement Rubber Soul-Revolver-Sergeant Pepper-Double White-Abbey Road de qui vous savez.
    Sinon plus... Et pour ce qui est de la Britpop des 90's, il suffit de réécouter Suede ou Oasis pour s'appercevoir que PULP planait bien au-dessus. Seul Blur leur arrivait à la cheville (mais pas plus). Encore que Blur c'est différent puisqu'ils attendront la fin des 90's pour sortir leur chef d'oeuvre "13".
    ps: par contre j'ai toujours eu du mal avec "this is hardcore", car à part 4 morceaux (dont le splendide morceau titre), je trouve ça chiant et plus commun. Je crois que je dois être le seul à ressentir ça.

    RépondreSupprimer
  3. @Benoit : Oui "His'n'Hers" et "Different Class" sont aussi mes deux préférés. Pour preuve, ils font tous les deux partie de mes indispensables.
    @dale : Suede, c'était pas si mal, surtout au début. En tout cas, je les préfère à Blur. Pour "This is Hardcore", oui, il est sans doute un peu en retrait des précédents, même si, je trouve la première partie du disque excellente.

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Beak - >>>>

A peine remis du magnifique concert de Beth Gibbons, que nous apprenions la sortie surprise d'un nouvel album de Beak, groupe de Geoff Barrow depuis 2009 et la fin (?) de Portishead. Beak a la bonne idée d'intituler ses disques d'un " > " supplémentaire à chaque fois - on en est au quatrième - , comme pour dire que la formation est en constante progression, ce qui est assez vrai, tellement cette nouvelle mouture impressionne d'emblée. Les deux premiers titres, " Strawberry Line " et " The Seal " fixent la barre très haut. La production est toujours impeccable, avec une rythmique bien mise en avant, rappelant bien sûr le krautrock dont on sait que Barrow est amateur depuis " Third " chef d'oeuvre indépassable de Portishead, ce chant distant et ces chansons qui progressent lentement, créant ce climat de tension constante, dans l'attente de ce qui va suivre. La suite, moins immédiatement renversante, plus lancinante, nous ...

Nick Cave & The Bad Seeds - Wild God

  Il y a eu un tournant dans la carrière de Nick Cave : " Push The Sky Away " en 2013. Avant ce disque, le chanteur australien était cantonné aux seuls amateurs de rock indépendant ou presque. Il y a bien eu quelques percées commerciales comme celles du vénéneux et romantique " Where The Wild Roses Grow " en 1995 mais c'était surtout parce qu'il chantait en duo avec sa très iconique compatriote Kylie Minogue. En tout cas, rien qui ne suffise à le hisser au panthéon du rock, comme c'est le cas aujourd'hui. Sa musique fait aujourd'hui une quasi unanimité et surtout ses disques sont chroniqués partout, jusque dans les rares pages culture de Figaro Madame. Je ne saurais expliquer un tel phénomène. Il y a peut-être plusieurs raisons. J'en lâche ici quelques unes : la reprise dès l'an 2000 de son sublime " The Mercy Seat " par Johnny Cash, comme une validation en bonne et due forme de l'importance de sa carrière et de son influenc...

Lucie

L'autre jour, en lisant l'article intitulé « ça rime à quoi de bloguer ? » sur le très bon blog « Words And Sounds » - que vous devez déjà connaître, mais que je vous recommande au cas où cela ne serait pas le cas - je me disais, mais oui, cette fille a raison : « ça rime à quoi la musique à papa? ». Enfin, non, sa réflexion est plutôt typiquement féminine : trouvons un sens derrière chaque chose ! Nous, les hommes, sommes plus instinctifs, moins réfléchis. C'est sans doute pour ça que dans le landernau (je ne sais pas pourquoi, j'aime bien cette expression, sans doute parce que ça fait breton :-) des « indierockblogueurs », il y a surtout des mecs. Un mec est par contre bizarrement plus maniaque de classements en tout genre, surtout de classements complètement inutiles dans la vie de tous les jours. Pour ceux qui ne me croient pas, relisez donc Nick Hornby. Et je dois dire que je n'échappe pas à la règle, même si j'essaie de me soigner. J'ai, par exemple,...