Accéder au contenu principal

Bastien Lallemant - La Maison Haute

En voilà un qui est en passe de devenir une valeur sûre de la chanson d'ici. "La Maison Haute" porte bien son nom, car c'est aux sommets de "Melody Nelson", l'oeuvre de Serge Gainsbourg et de Jean-Claude Vannier que Bastien Lallemant s'attaque, voix et arrangements compris. Les trois premiers titres sont carrément magnifiques. Après, ça s'essouffle (le dispensable "Les fiançailles" par exemple). Il semble que l'homme soit parti trop vite. Étonnant de la part d'un chanteur adepte des "Siestes Acoustiques", ces rendez-vous mensuels dans la petite salle de la Loge à Paris, où les spectateurs peuvent venir avec leur oreiller et leur couette. Le style de Lallemant est aussi proche d'un Arthur H en plus sobre (je parle de la musique, hein). On pourra d'ailleurs lui reprocher d'être constamment dans la retenue, la maîtrise. Ce nouvel album gagne tranquillement en saveur au fil des écoutes, de part son écriture fine et ciselée, sa production léchée. En témoigne, la beauté classique d'une "Longue Nuit" en hommage à son père récemment décédé.
On retrouve aussi un certain JP Nataf aux manettes. Ce dernier devrait encore rapidement faire parler de lui avec le retour de son groupe, Les Innocents, qui s'annonce déjà comme une formidable réussite. Bref, la chanson française continue de se porter comme un charme et devrait placer son petit lot de disques dans mon top 10 de 2015. "La Maison Haute" a été sélectionnée parmi les coups de coeur de la renommée académie du disque Charles Cros. Une récompense bien méritée et on espère que ce n'est pas fini !

Clip de "Un million d'années" :

Commentaires

  1. Je ne connaissais pas Bastien Lallemant, voilà une intéressante découverte, en ce qui me concerne en tout cas. Avec une crainte toutefois, celle que, chez lui, l'aspect "chanson française" ne prenne le pas sur la dimension "pop". Généralement, je privilégie l'inverse. A voir, donc.

    Sinon, davantage qu'un Gainsbourg, la référence qui ne cesse de m'apparaître à l'écoute d' "Un million d'années", c'est Dominique A, particulièrement au niveau du timbre de la voix. D'ailleurs, en cherchant un peu, j'ai vu que A lui-même s'affirmait "très attiré" par la voix de Lallemant. Tu m'étonnes ...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui, c'est vrai, Dominique A, mais bon, après, on va dire que je ne parle que de lui.

      Supprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Beak - >>>>

A peine remis du magnifique concert de Beth Gibbons, que nous apprenions la sortie surprise d'un nouvel album de Beak, groupe de Geoff Barrow depuis 2009 et la fin (?) de Portishead. Beak a la bonne idée d'intituler ses disques d'un " > " supplémentaire à chaque fois - on en est au quatrième - , comme pour dire que la formation est en constante progression, ce qui est assez vrai, tellement cette nouvelle mouture impressionne d'emblée. Les deux premiers titres, " Strawberry Line " et " The Seal " fixent la barre très haut. La production est toujours impeccable, avec une rythmique bien mise en avant, rappelant bien sûr le krautrock dont on sait que Barrow est amateur depuis " Third " chef d'oeuvre indépassable de Portishead, ce chant distant et ces chansons qui progressent lentement, créant ce climat de tension constante, dans l'attente de ce qui va suivre. La suite, moins immédiatement renversante, plus lancinante, nous ...

Nick Cave & The Bad Seeds - Wild God

  Il y a eu un tournant dans la carrière de Nick Cave : " Push The Sky Away " en 2013. Avant ce disque, le chanteur australien était cantonné aux seuls amateurs de rock indépendant ou presque. Il y a bien eu quelques percées commerciales comme celles du vénéneux et romantique " Where The Wild Roses Grow " en 1995 mais c'était surtout parce qu'il chantait en duo avec sa très iconique compatriote Kylie Minogue. En tout cas, rien qui ne suffise à le hisser au panthéon du rock, comme c'est le cas aujourd'hui. Sa musique fait aujourd'hui une quasi unanimité et surtout ses disques sont chroniqués partout, jusque dans les rares pages culture de Figaro Madame. Je ne saurais expliquer un tel phénomène. Il y a peut-être plusieurs raisons. J'en lâche ici quelques unes : la reprise dès l'an 2000 de son sublime " The Mercy Seat " par Johnny Cash, comme une validation en bonne et due forme de l'importance de sa carrière et de son influenc...

Lucie

L'autre jour, en lisant l'article intitulé « ça rime à quoi de bloguer ? » sur le très bon blog « Words And Sounds » - que vous devez déjà connaître, mais que je vous recommande au cas où cela ne serait pas le cas - je me disais, mais oui, cette fille a raison : « ça rime à quoi la musique à papa? ». Enfin, non, sa réflexion est plutôt typiquement féminine : trouvons un sens derrière chaque chose ! Nous, les hommes, sommes plus instinctifs, moins réfléchis. C'est sans doute pour ça que dans le landernau (je ne sais pas pourquoi, j'aime bien cette expression, sans doute parce que ça fait breton :-) des « indierockblogueurs », il y a surtout des mecs. Un mec est par contre bizarrement plus maniaque de classements en tout genre, surtout de classements complètement inutiles dans la vie de tous les jours. Pour ceux qui ne me croient pas, relisez donc Nick Hornby. Et je dois dire que je n'échappe pas à la règle, même si j'essaie de me soigner. J'ai, par exemple,...