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Un week-end à trois temps...

Une fois n'est pas coutume, il ne sera pas uniquement question de musique. Le weekend dernier, nous avons vu, maman et moi, trois facettes de Paris : trois événements pour trois publics différents. A chaque fois donc, nous y étions. Je ne dis pas que nous sommes supérieurs parce que nous sommes éclectiques. Foncièrement, je ne pense pas l'être, éclectique. Je n'écoute qu'un style de musique voire deux mais pas plus. Et ça, ce n'est que la partie visible de l'iceberg. Je ne parle pas de politique, de religion, de ces sujets qui divisent et fâchent. Bref, loin de pavaner, ces trois manifestations m'ont en fait rassuré sur ma capacité d'ouverture. La première, celle qui devrait le plus me correspondre, Villette Sonique, pour le concert de Cheveu, ne m'a pas mis plus à l'aise que cela. Je me suis senti perdu au milieu de ces "hipsters" (oh le vilain mot). Je suis sûr que dans le fond, ils sont tous sympas. D'ailleurs, moi même, je suis souvent pris pour un hipster par mes collègues de travail, c'est dire :-). Mais ce freak show, tous ces jeunes gens qui font exprès de mal s'habiller, de s'enlaidir - j'espère au moins qu'ils n'ont pas payé cher leurs fringues - cette attitude (volontairement ?) sérieuse et concernée, ça me stresse un peu. Heureusement, le groupe Cheveu paraissait loin de tout ça... Ils dégagent sur scène une folle énergie qui parait tout sauf contrôlée. Ils sont à l'image de leurs disques, mais de manière décuplée. Plus foufou, plus barrée encore, leur musique enchante par son originalité puis fatigue, à force de sons débridés.


A peine le concert terminé, on file pas loin, au 104, pour une toute autre ambiance : la fête de la dette ! Kézako ? C'est un spectacle de Christophe Alévêque censé sous couvert d'humour nous instruire sur le fonctionnement des marchés financiers. Pour cela, il fait appel à quelques économistes venus vulgariser sur ce qui se cache derrière la phénomène de la dette publique. Il a bon fond aussi le Alévêque : tout sera reversé au secours populaire. Il ne se fait pas payer les cours prodigués - contrairement à d'autres. On sent bien qu'il aimerait devenir le Coluche du XXIème siècle. Il en reprend même (inconsciemment?) les mimiques. Après son spectacle, place au bal. On se croirait à une fête de l'humanité version intimiste. C'est bon enfant, ça ne se veut pas plus intelligent que ça en a l'air. Patrick Pelloux est le parrain de la soirée et vient faire un petit speech. L'ombre de Charlie Hebdo plane évidemment...Yvan Le Bolloc'h et son groupe "ma guitare s'appelle reviens" mettent une belle ambiance collégiale avec leur musique de Gipsy Kings du pauvre (de circonstance). Ensuite, ce sont les tout aussi sympathiques mais moins charismatiques Balochiens - ne me demandez pas pourquoi - qui reprennent des vielles rengaines parisiennes. On se croirait dans une guinguette  : idéal pour plaire au plus grand nombre, de 7 à 77 ans. Avec maman, on se sent un peu comme à la maison. Les gens autour de nous s'amusent simplement, ça s'entend, ça se voit surtout, aux larges sourires sur les visages. Nous voilà dans une fête de famille idéale. On n'est pas là pour critiquer untel ou unetelle. On a les mêmes idées, la même philosophie, ça serait ballot de venir dire du mal, de pinailler. On s'en fiche. Nous aussi, on n'est pas parfait d'abord. Le lendemain, dimanche, c'était direction Roland Garros, dans les loges VIP. Ben oui, on ne se refuse rien (mais on avait eu des invitations !). Et je peux vous dire que c'était une toute autre histoire. Les baskets Lacoste et autres caleçons Ralph Lauren étaient de sortie. Tout ça est très poli. Un tour par la boutique pour confirmer qu'on n'est pas vraiment à notre place, même si on en a bien profité... Le tennis, ce n'est pas très rock'n'roll quand même. Et ce n'est pas l'autre bouffeur de Kinder Bueno qui viendra me démentir...

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