Découvert réellement au moment de son dernier et magnifique "Poison Season" - très bien classé dans mon top albums 2015 - Destroyer est déjà en passe de devenir un de mes groupes préférés. Son nouveau disque "Ken" a une étonnante référence : c'est le titre original du très beau "The Wild Ones" de Suede. Pourtant, l'univers musical de Dan Bejar est assez éloigné de celui de Brett Anderson, même si tous les deux puisent plus leur inspiration en Angleterre qu'en Amérique. La musique, assez proche de son "Kaputt" - son disque le plus adulé par la critique - revient à des sonorités eighties. On croirait entendre une sorte de New Order (les synthés sur "In The Morning" ou "Tinseltown Swimming in Blood") ou de Pet Shop Boys pas dansant, plus précieux et orchestré, qui ferait davantage de bien à la tête qu'aux pieds. "Sky's Grey" fait aussi penser à la classe et l'épure de son précédent album et beaucoup moins au Springsteen de "Born to Run". Il reste aussi quelques titres plus directs et immédiats comme "Cover from the sun" ou "Sometimes in the world". Le refrain de "La règle du jeu" chanté par Bejar en français sur le dernier morceau n'est pas sans rappeler la pop fantasque des frères Maël.
Bref, Destroyer est une de ces rares formations qui avancent toujours, proposant du neuf avec du vieux. "Ken" est un mélange de tout ce qui fait de Destroyer un groupe supérieur.
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