Accéder au contenu principal

Isobel Campbell - There is no other

Ça faisait un moment qu'on était sans nouvelles de Isobel Campbell, ex-chanteuse de Belle & Sebastian du temps de leur apogée et accessoirement ex-petite amie de leur chanteur Stuart Murdoch. Depuis le départ de sa belle, ce dernier parvient difficilement à retrouver sa brillante inspiration, celle qui lui avait permis d'aligner quelques années durant, de "Tigermilk" à "The Boy with the arab strap" au moins, en passant par tous les EP sortis dans l'intervalle d'être sur le toit de la pop. Trois années de trésors prodigieux, une époustouflante malle que l'on ressort de temps en temps et qui, encore aujourd'hui stupéfie. Isobel était une part essentielle de cette période dorée. On le sait. On l'a retrouvé ensuite aux commandes de The Gentle Waves, en solo puis surtout en duo avec Mark Lanegan, chanteur américain à la voix rauque et au style rock nettement plus dur (Screaming Trees, Queens of the Stone Âge), à l'opposé totale de l'univers de l'écossaise à la voix douce et feutrée. Il en est ressorti trois albums franchement réussis, prouvant qu'en musique comme ailleurs, les contraires peuvent très bien s'assembler pour le meilleur. 
"There Is No Other" sort dix ans après les dernières nouvelles discographiques émanant de Isobel Campbell alors qu'on s'était déjà fait à l'idée de ne peut-être plus entendre de nouvelles chansons de sa part. Cela aurait été bien dommage, car voilà un bel album, lumineux, paisible, qui sait prendre son temps et distille patiemment ses atours. Une pop ouverte aux quatre vents (gospel sur "The Heart of it all", soul sur "Hey World", folk sur "Cultures", pop sur "Ant Life", bossa nova sur "Rainbow", etc) et au charme délicat et intemporel. 


Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Beak - >>>>

A peine remis du magnifique concert de Beth Gibbons, que nous apprenions la sortie surprise d'un nouvel album de Beak, groupe de Geoff Barrow depuis 2009 et la fin (?) de Portishead. Beak a la bonne idée d'intituler ses disques d'un " > " supplémentaire à chaque fois - on en est au quatrième - , comme pour dire que la formation est en constante progression, ce qui est assez vrai, tellement cette nouvelle mouture impressionne d'emblée. Les deux premiers titres, " Strawberry Line " et " The Seal " fixent la barre très haut. La production est toujours impeccable, avec une rythmique bien mise en avant, rappelant bien sûr le krautrock dont on sait que Barrow est amateur depuis " Third " chef d'oeuvre indépassable de Portishead, ce chant distant et ces chansons qui progressent lentement, créant ce climat de tension constante, dans l'attente de ce qui va suivre. La suite, moins immédiatement renversante, plus lancinante, nous ...

Nick Cave & The Bad Seeds - Wild God

  Il y a eu un tournant dans la carrière de Nick Cave : " Push The Sky Away " en 2013. Avant ce disque, le chanteur australien était cantonné aux seuls amateurs de rock indépendant ou presque. Il y a bien eu quelques percées commerciales comme celles du vénéneux et romantique " Where The Wild Roses Grow " en 1995 mais c'était surtout parce qu'il chantait en duo avec sa très iconique compatriote Kylie Minogue. En tout cas, rien qui ne suffise à le hisser au panthéon du rock, comme c'est le cas aujourd'hui. Sa musique fait aujourd'hui une quasi unanimité et surtout ses disques sont chroniqués partout, jusque dans les rares pages culture de Figaro Madame. Je ne saurais expliquer un tel phénomène. Il y a peut-être plusieurs raisons. J'en lâche ici quelques unes : la reprise dès l'an 2000 de son sublime " The Mercy Seat " par Johnny Cash, comme une validation en bonne et due forme de l'importance de sa carrière et de son influenc...

Lucie

L'autre jour, en lisant l'article intitulé « ça rime à quoi de bloguer ? » sur le très bon blog « Words And Sounds » - que vous devez déjà connaître, mais que je vous recommande au cas où cela ne serait pas le cas - je me disais, mais oui, cette fille a raison : « ça rime à quoi la musique à papa? ». Enfin, non, sa réflexion est plutôt typiquement féminine : trouvons un sens derrière chaque chose ! Nous, les hommes, sommes plus instinctifs, moins réfléchis. C'est sans doute pour ça que dans le landernau (je ne sais pas pourquoi, j'aime bien cette expression, sans doute parce que ça fait breton :-) des « indierockblogueurs », il y a surtout des mecs. Un mec est par contre bizarrement plus maniaque de classements en tout genre, surtout de classements complètement inutiles dans la vie de tous les jours. Pour ceux qui ne me croient pas, relisez donc Nick Hornby. Et je dois dire que je n'échappe pas à la règle, même si j'essaie de me soigner. J'ai, par exemple,...