Accéder au contenu principal

Nation of Language - Introduction, Presence

 

Suite de mon rattrapage de l'année 2020 avec Nation of Language, nouveau trio en provenance de Brooklyn, qui nous fait une synth-pop mariant la voix de Matt Berninger, le chanteur de The National avec la musique des premiers Depeche Mode, New Order voire Orchestral Manoeuvres in the Dark. Il paraît que la formation a été montée par le chanteur Richard Devaney suite à l'écoute du tube "Electricity" de ces derniers. Bref, ça n'invente rien mais comme ça le fait plutôt très bien, on se laisse prendre au jeu. Après le revival post-punk déjà largement répandu, ce groupe surfe sur le retour des synthétiseurs du début des années 80, style encore marginal, dont le dandy décalé australien Alex Cameron pourrait être l'une des têtes de file. Le batteur Fab Moretti des grands frères Strokes prête mains fortes sur "Indignities" et "Sacred Tongue". 

Les dix titres de cet "Introduction, Presence" s'enchaînent sans fausse note comme dix perles pop qu'on jurerait venues d'une autre époque, avec une mention spéciale pour "On Division St", le tube le plus évident. Si on a de plus en plus de mal à inventer, à penser autrement, on a rarement été aussi fort et efficace pour recycler. Nation of Language est donc à l'image de notre société, un impeccable condensé du meilleur de ce qu'ils recyclent.  Ce n'est peut-être pas la panacée mais c'est déjà beaucoup. 



Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Beak - >>>>

A peine remis du magnifique concert de Beth Gibbons, que nous apprenions la sortie surprise d'un nouvel album de Beak, groupe de Geoff Barrow depuis 2009 et la fin (?) de Portishead. Beak a la bonne idée d'intituler ses disques d'un " > " supplémentaire à chaque fois - on en est au quatrième - , comme pour dire que la formation est en constante progression, ce qui est assez vrai, tellement cette nouvelle mouture impressionne d'emblée. Les deux premiers titres, " Strawberry Line " et " The Seal " fixent la barre très haut. La production est toujours impeccable, avec une rythmique bien mise en avant, rappelant bien sûr le krautrock dont on sait que Barrow est amateur depuis " Third " chef d'oeuvre indépassable de Portishead, ce chant distant et ces chansons qui progressent lentement, créant ce climat de tension constante, dans l'attente de ce qui va suivre. La suite, moins immédiatement renversante, plus lancinante, nous ...

Nick Cave & The Bad Seeds - Wild God

  Il y a eu un tournant dans la carrière de Nick Cave : " Push The Sky Away " en 2013. Avant ce disque, le chanteur australien était cantonné aux seuls amateurs de rock indépendant ou presque. Il y a bien eu quelques percées commerciales comme celles du vénéneux et romantique " Where The Wild Roses Grow " en 1995 mais c'était surtout parce qu'il chantait en duo avec sa très iconique compatriote Kylie Minogue. En tout cas, rien qui ne suffise à le hisser au panthéon du rock, comme c'est le cas aujourd'hui. Sa musique fait aujourd'hui une quasi unanimité et surtout ses disques sont chroniqués partout, jusque dans les rares pages culture de Figaro Madame. Je ne saurais expliquer un tel phénomène. Il y a peut-être plusieurs raisons. J'en lâche ici quelques unes : la reprise dès l'an 2000 de son sublime " The Mercy Seat " par Johnny Cash, comme une validation en bonne et due forme de l'importance de sa carrière et de son influenc...

Lucie

L'autre jour, en lisant l'article intitulé « ça rime à quoi de bloguer ? » sur le très bon blog « Words And Sounds » - que vous devez déjà connaître, mais que je vous recommande au cas où cela ne serait pas le cas - je me disais, mais oui, cette fille a raison : « ça rime à quoi la musique à papa? ». Enfin, non, sa réflexion est plutôt typiquement féminine : trouvons un sens derrière chaque chose ! Nous, les hommes, sommes plus instinctifs, moins réfléchis. C'est sans doute pour ça que dans le landernau (je ne sais pas pourquoi, j'aime bien cette expression, sans doute parce que ça fait breton :-) des « indierockblogueurs », il y a surtout des mecs. Un mec est par contre bizarrement plus maniaque de classements en tout genre, surtout de classements complètement inutiles dans la vie de tous les jours. Pour ceux qui ne me croient pas, relisez donc Nick Hornby. Et je dois dire que je n'échappe pas à la règle, même si j'essaie de me soigner. J'ai, par exemple,...