J'ai découvert Mega Bog, alias Erin Elizabeth Birgy, en première partie de l'indispensable Cate Le Bon l'an dernier. Et je dois avouer que sa prestation un peu ardue m'avait laissé de marbre. Mais alors, que s'est-il passé pour que maintenant, j'en arrive à changer d'avis et chroniquer son nouvel album ? Peut-être parce que la chanteuse a mis un peu d'eau dans son vin comme on dit, pour produire une musique plus facilement accessible. Peut-être parce qu'en live, elle recherche davantage l'expérimentation, pour aller à contre-courant de ses productions en studio. Car il est évident que Mega Bog est une artiste au style et à la personnalité affirmés. Qui pour se laisser peindre nue, sexe au premier plan, dans la même position que le fameux tableau de Gustave Courbet, "L'origine du monde", avec de surcroît une pilosité apparente au niveau des aisselles ? Le titre de l'album, "End of Everything" est d'ailleurs un évident contrepoint à l'oeuvre de Courbet. Le début et la fin, la boucle est bouclée. On devine que le propos ne sera pas gai, dénonçant le monde mortifère dans lequel nous vivons.
La musique rappelle par moments celle de Jackie Lynn : même liberté de ton, même électro-pop qui navigue entre le kitsch et l'expérimental et dont les mélodies restent régulièrement accrocheuses. Voilà un album qui, comme sa pochette, risque malheureusement de ne pas se retrouver entre toutes les mains ou plutôt toutes les oreilles. Comme une Cate Le Bon qui aurait accepté de ne plus être dans la maîtrise totale, une Cate Le Bon maniérée, débridée. Un titre comme "The Clown" est incroyablement addictif. La dernière chanson éponyme est déchirante. Bref, cet album est une vraie belle surprise.
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