Accéder au contenu principal

Animal Collective - Isn't It Now ?

J'ai un peu de retard sur cette affaire, mais il faut dire que le dernier album d'Animal Collective est particulièrement long en bouche ou plutôt à l'oreille. Et puis, un nouveau disque du groupe de Baltimore, c'est moins l'événement que ceux d'autres artistes qui n'avaient pas donné de nouvelles depuis longtemps. En effet, un an et demie après la bonne surprise de "Time skiffs", la bande à Panda Bear et Avey Tare remet déjà le couvert. Bien sûr, dans l'intervalle, il n'y a pas eu de révolution sonore. Les chansons des deux albums ont d'ailleurs été écrites pendant la même période, c'est-à-dire en grande partie pendant le COVID. Etant donné la distance entre les différents membres du groupe - Panda Bear vit à Lisbonne, quand les autres sont éparpillés aux quatre coins des US - l'isolement forcé n'a pas forcément altéré leur production commune. "Isn't it now" est leur disque le plus long à ce jour, en grande partie dû aux plus de vingt minutes de "Defeat". Heureusement, c'est aussi l'un de leur plus apaisé. Il aurait sans doute été difficile de tenir aussi longtemps, à l'époque des pourtant excellents "Feels" ou "Strawberry Jam". De toute façon, on est happé dès l'entame avec le bien nommé "Soul Capturer". "Stride Rite" ressemble à s'y méprendre à une chanson des folkeux de Fleet Foxes, comme si Animal Collective délaissait un temps l'inspiration des Beach Boys pour surfer sur celle de Crosby, Stills, Nash and Young. "All the clubs are broken" est une petite pépite pop qu'on jurerait sortie du nouveau disque de MGMT. La fin de "Genie's Open" fait penser au Brian Eno des seventies, après Roxy Music mais avant l'ambient. 
Et puis entre tout ça, il y a des vraies bribes d'Animal Collective. Bref, même si les fans de la première heure diront qu'ils sont devenus prévisibles, on est loin du canon du tout venant. Un album de ce collectif reste définitivement un col hors catégorie. On a beau connaître chacun de ces lacets, il demeure inclassable.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Beak - >>>>

A peine remis du magnifique concert de Beth Gibbons, que nous apprenions la sortie surprise d'un nouvel album de Beak, groupe de Geoff Barrow depuis 2009 et la fin (?) de Portishead. Beak a la bonne idée d'intituler ses disques d'un " > " supplémentaire à chaque fois - on en est au quatrième - , comme pour dire que la formation est en constante progression, ce qui est assez vrai, tellement cette nouvelle mouture impressionne d'emblée. Les deux premiers titres, " Strawberry Line " et " The Seal " fixent la barre très haut. La production est toujours impeccable, avec une rythmique bien mise en avant, rappelant bien sûr le krautrock dont on sait que Barrow est amateur depuis " Third " chef d'oeuvre indépassable de Portishead, ce chant distant et ces chansons qui progressent lentement, créant ce climat de tension constante, dans l'attente de ce qui va suivre. La suite, moins immédiatement renversante, plus lancinante, nous ...

Nick Cave & The Bad Seeds - Wild God

  Il y a eu un tournant dans la carrière de Nick Cave : " Push The Sky Away " en 2013. Avant ce disque, le chanteur australien était cantonné aux seuls amateurs de rock indépendant ou presque. Il y a bien eu quelques percées commerciales comme celles du vénéneux et romantique " Where The Wild Roses Grow " en 1995 mais c'était surtout parce qu'il chantait en duo avec sa très iconique compatriote Kylie Minogue. En tout cas, rien qui ne suffise à le hisser au panthéon du rock, comme c'est le cas aujourd'hui. Sa musique fait aujourd'hui une quasi unanimité et surtout ses disques sont chroniqués partout, jusque dans les rares pages culture de Figaro Madame. Je ne saurais expliquer un tel phénomène. Il y a peut-être plusieurs raisons. J'en lâche ici quelques unes : la reprise dès l'an 2000 de son sublime " The Mercy Seat " par Johnny Cash, comme une validation en bonne et due forme de l'importance de sa carrière et de son influenc...

Lucie

L'autre jour, en lisant l'article intitulé « ça rime à quoi de bloguer ? » sur le très bon blog « Words And Sounds » - que vous devez déjà connaître, mais que je vous recommande au cas où cela ne serait pas le cas - je me disais, mais oui, cette fille a raison : « ça rime à quoi la musique à papa? ». Enfin, non, sa réflexion est plutôt typiquement féminine : trouvons un sens derrière chaque chose ! Nous, les hommes, sommes plus instinctifs, moins réfléchis. C'est sans doute pour ça que dans le landernau (je ne sais pas pourquoi, j'aime bien cette expression, sans doute parce que ça fait breton :-) des « indierockblogueurs », il y a surtout des mecs. Un mec est par contre bizarrement plus maniaque de classements en tout genre, surtout de classements complètement inutiles dans la vie de tous les jours. Pour ceux qui ne me croient pas, relisez donc Nick Hornby. Et je dois dire que je n'échappe pas à la règle, même si j'essaie de me soigner. J'ai, par exemple,...