Accéder au contenu principal

Mes indispensables : Elliott Smith - XO (1998)

Déjà 7 ans (depuis le 21 octobre) que nous n'avons plus de nouvelles d'Elliott Smith - à part pour quelques rééditions, raretés de fond de tiroir et une compilation à sortir début novembre. Malheureusement, nous savons que nous n'en aurons plus. Jamais. Pourtant, à l'écoute de sa musique, nous n'aurions pas pensé que le chanteur puisse, comme ça, mettre fin à ses jours. Vous me direz, Mike Brant et Dalida, l'ont bien fait avant lui. Parce que même si ses douces mélodies cachaient souvent un fond de mélancolie, l'émotion n'était jamais démonstrative, forcée. De même, son physique ne correspondait pas. Nous aurions plutôt imaginé le gaillard, membre d'un groupe de rock plus dur, viril, type Queens Of The Stone Age, par exemple, avec bras tatoués et visage buriné de rigueur. D'ailleurs, avant d'entamer une carrière solo, il avait fait partie de Heatmiser, formation  grunge un peu brouillonne. Mais non, Elliott Smith était un chanteur de folk. L'un des plus doués de ces vingt dernières années même. Il avait une voix douce et paisible, sa musique était légère et sensible, son jeu de guitare fin et subtil. Et puis, il avait une capacité incroyable pour composer de belles mélodies dans la plus pure tradition de la pop beatlesienne. Bref, il avait tout pour plaire et réussir. Il avait même connu un début de succès, en composant la BO de "Will Hunting", film de son ami Gus Van Sant. 
Nous ne savons donc pas pourquoi l'histoire s'est arrêtée là, subitement. Nous ne savons jamais vraiment pourquoi certains décident de s'en aller. De nous laisser là, seuls. Sans repère. Avec comme uniques bouées de sauvetage, des albums aussi magnifiques que "XO" pour continuer. Sans lui. Mais comment oublier, même 7 ans après, l'auteur de merveilles telles que "Waltz #2" ou "Oh Well, Okay" ?

Commentaires

  1. Un des (très) grands albums des années 90!

    RépondreSupprimer
  2. Comment on dit "encore plus qu'indispensable" ?! Ben, c'est ce que je pense et ressens en tout cas.

    Autre SUBLIME titre d'Elliott :
    http://www.youtube.com/watch?v=fd-zwe1fWB0

    RépondreSupprimer
  3. Merci de parler d'Eliott! A noter aussi, sa superbe reprise de Because, des Beatles, pour le film American Beauty il me semble..

    RépondreSupprimer
  4. Merci pour cet article, tout ce que tu dis est très juste. Mais je te conseille tout de même d'écouter un peu mieux Heatmiser qui n'a pas fait que du "grunge un peu brouillon", leur 3e et dernier album notamment, Mic City Sons, comporte une bonne moitié de pépites signées par Elliott...

    Aurel > C'était effectivement pour American Beauty et c'est vraiment très beau.

    RépondreSupprimer
  5. @nils : Ok, ok, je plaide coupable, je n'ai écouté que distraitement la musique de Heatmiser. Je vais essayer de trouver le temps de m'y replonger un peu mieux.

    RépondreSupprimer
  6. Merci pour Elliott. Coïncidence (?) : une compilation tombe à point nommé ces jours-ci pour revisiter la figure attachante de cet outsider à l'influence incontestable sur toute la planète folk indie...

    RépondreSupprimer
  7. @Blake : Non, non, ce n'est pas une coïncidence, puisque j'en touche deux mots ci-dessus.

    RépondreSupprimer
  8. Oups ! j'avais lu trop vite, désolé. Mais je me doutais bien que c'était lié, quand même... En tout cas, ça fait plaisir, à la fois la compil et ton excellente chronique :)

    RépondreSupprimer
  9. @Blake : Merci bien. Excellente, je ne sais pas, on fait ce qu'on peut, quoi !

    RépondreSupprimer
  10. Petit hommage à Mr Elliot Smith...disparu il y a maintenant 8 ans...

    http://independent-browser.blogspot.com/2011/10/69-elliot-smith-between-bars.html

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Beak - >>>>

A peine remis du magnifique concert de Beth Gibbons, que nous apprenions la sortie surprise d'un nouvel album de Beak, groupe de Geoff Barrow depuis 2009 et la fin (?) de Portishead. Beak a la bonne idée d'intituler ses disques d'un " > " supplémentaire à chaque fois - on en est au quatrième - , comme pour dire que la formation est en constante progression, ce qui est assez vrai, tellement cette nouvelle mouture impressionne d'emblée. Les deux premiers titres, " Strawberry Line " et " The Seal " fixent la barre très haut. La production est toujours impeccable, avec une rythmique bien mise en avant, rappelant bien sûr le krautrock dont on sait que Barrow est amateur depuis " Third " chef d'oeuvre indépassable de Portishead, ce chant distant et ces chansons qui progressent lentement, créant ce climat de tension constante, dans l'attente de ce qui va suivre. La suite, moins immédiatement renversante, plus lancinante, nous ...

Nick Cave & The Bad Seeds - Wild God

  Il y a eu un tournant dans la carrière de Nick Cave : " Push The Sky Away " en 2013. Avant ce disque, le chanteur australien était cantonné aux seuls amateurs de rock indépendant ou presque. Il y a bien eu quelques percées commerciales comme celles du vénéneux et romantique " Where The Wild Roses Grow " en 1995 mais c'était surtout parce qu'il chantait en duo avec sa très iconique compatriote Kylie Minogue. En tout cas, rien qui ne suffise à le hisser au panthéon du rock, comme c'est le cas aujourd'hui. Sa musique fait aujourd'hui une quasi unanimité et surtout ses disques sont chroniqués partout, jusque dans les rares pages culture de Figaro Madame. Je ne saurais expliquer un tel phénomène. Il y a peut-être plusieurs raisons. J'en lâche ici quelques unes : la reprise dès l'an 2000 de son sublime " The Mercy Seat " par Johnny Cash, comme une validation en bonne et due forme de l'importance de sa carrière et de son influenc...

Lucie

L'autre jour, en lisant l'article intitulé « ça rime à quoi de bloguer ? » sur le très bon blog « Words And Sounds » - que vous devez déjà connaître, mais que je vous recommande au cas où cela ne serait pas le cas - je me disais, mais oui, cette fille a raison : « ça rime à quoi la musique à papa? ». Enfin, non, sa réflexion est plutôt typiquement féminine : trouvons un sens derrière chaque chose ! Nous, les hommes, sommes plus instinctifs, moins réfléchis. C'est sans doute pour ça que dans le landernau (je ne sais pas pourquoi, j'aime bien cette expression, sans doute parce que ça fait breton :-) des « indierockblogueurs », il y a surtout des mecs. Un mec est par contre bizarrement plus maniaque de classements en tout genre, surtout de classements complètement inutiles dans la vie de tous les jours. Pour ceux qui ne me croient pas, relisez donc Nick Hornby. Et je dois dire que je n'échappe pas à la règle, même si j'essaie de me soigner. J'ai, par exemple,...