Dis donc, dis donc, la chanson française se porte décidément très bien en 2010. Après Arnaud Fleurent-Didier en début d'année, Bertrand Belin il y a quelques semaines, voici une troisième confirmation du talent d'un de nos chanteurs. Plus rock que les deux prénommés, moins littéraire, plus direct aussi, (mais plus subtil que son alter-ego Erik Arnaud avec qui il collabore régulièrement), Florent Marchet s'était fait découvrir par le biais du magazine Les Inrockuptibles en 2002 sur une compilation CFQD où son titre "Tous pareils" apparaissait. Depuis, le garçon a continué son petit bonhomme de chemin, démontrant entre autres par ses multiples collaborations (de l'écrivain Arnaud Cathrine à la "star académicienne" Elodie Frégé) une culture et une inspiration ouvertes à tous les vents. "Courchevel" est sûrement ce qu'il a fait de mieux à ce jour - malgré la pochette où il pose tel un dandy un peu ringard, petite moustache en sus. C'est son disque le plus pop, le plus immédiat, le plus varié, le plus dense aussi malgré sa durée assez courte. Des titres comme "Courchevel", "Benjamin" ou le simili-tube "La famille Kinder" sont de ces chansons qui semblent à première vue toutes simples, mais qui ne demandent qu'à être réécoutées encore et encore. S'il fallait tout de même émettre un bémol, je dirais que Florent Marchet n'a pas encore su trouver complètement sa place dans le paysage de la chanson française. Car, même si "Courchevel" est très bon et mélange intelligemment la pop mainstream d'un Alain Souchon à celle plus exigeante d'un Dominique A, il manque un poil de personnalité. Trop de distance dans les paroles pour être complètement touchants, certains titres restent pour cela en retrait et c'est dommage.
En ajoutant une touche plus personnelle à sa pop calibrée, un peu à la manière du premier Miossec par exemple, Marchet pourrait cependant devenir une référence incontournable de la musique hexagonale.
En ajoutant une touche plus personnelle à sa pop calibrée, un peu à la manière du premier Miossec par exemple, Marchet pourrait cependant devenir une référence incontournable de la musique hexagonale.
Clip de "Benjamin" :
je n'ai pas encore écouté (j'attends la livraison)... mais j'ai entendu les titres en février 2010 (http://surjeanlouismurat.over-blog.com/article-2e-date-tournee-courchevel-florent-marchet-43844060.html). Je pense effectivement comme vous que comme M chedid, Marchet a un personnage (moustache and co) et se dévoile peu... Cette distanciation (comme son personnage sur scène) peut lui être préjudicable pour atteindre le grand public... mais ne le rend pas moins intéressant.
RépondreSupprimermoi aussi j'aime bien, même si je préfère "Rio baril", là on a trop l'impression d'avoir affaire à une suite de Rio baril, avec des textes moins forts, je trouve. J'espère que pour le prochain album, il ira vers autre chose ; il est suffisamment doué pour ça je pense.
RépondreSupprimerCet album est réussi, y a pas à tortiller, même s'il est un peu bref à mes oreilles. Mais y a vraiment de superbes titres (celui avec Birkin, Courchevel, Qui suis-je?).
RépondreSupprimerAprès, je trouve vraiment que 'Rio Baril' et 'Frère Animal' restent (pour le moment en tout cas) bien des coudées au dessus (ces concepts albums, son histoire, son cynisme, son desespoir).
La bonne nouvelle c'est que Benjamin tourne pas mal sur les radios généralistes. S'il pouvait avoir un peu plus de succès, ca ne serait que mérité.
Oui, ce disque est sans doute son album le plus "grand public", le plus accessible donc (oui, "Benjamin" fait presque penser à du M...). Pourtant, c'est aussi, je trouve, son plus abouti, tant dans la voix que dans les arrangements pas si simples que ça. Il faudra sans doute que je réécoute ses précédents puisque vous êtes plusieurs à dire que c'était mieux avant, mais je trouvais ça souvent assez verbeux...(pas très fan des disques concepts) Ici, ça va droit à l'essentiel, c'est bien!
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