Accéder au contenu principal

Mes indispensables : New Order - Power, Corruption & Lies (1983)

Il existe dans l'histoire du rock peu de groupes ayant réussi à perdurer en demeurant aussi passionnants, malgré la mort de leur chanteur et leader. New Order, comme un nouvel ordre, une envie de faire autre chose, d'abandonner cette cold wave mélancolique de Joy Division qui a trouvé sa conclusion morbide - et prévisible ? - dans le suicide par pendaison de Ian Curtis. Les autres membres naïfs et insouciants disent après coup n'avoir pas vraiment pris la pleine mesure du malaise existentiel de leur ami, ayant juste l'impression que tout cela participait au grand cirque, spectacle du rock'n'roll. Toujours est-il que trois ans plus tard, ils trouvent enfin leur style, avec le légendaire single "Blue Monday" et leur direction, ça sera celui du dancefloor. L'ouverture au monde plutôt que le repli sur soi et "l"isolation". Les fans de Joy Division  peuvent le regretter, mais New Order créé aussi une nouvelle tendance, dont on voit aujourd'hui encore la filiation évidente, les deux groupes faisant partie des influences majeures de la nouvelle génération.
Pourtant, si la carrière météorite de Joy Division est - forcément ? - exemplaire et sans fausse note, celle de New Order, plus longue est plus parsemée d'épines et de routes caillouteuses. Elle ressemble même à un chemin de croix, tellement l'inspiration semble se déliter au fil des années, jusqu'à  l'abandon définitif, il y a quelques années. Mais sur ce deuxième disque, sorti juste après leur single culte - qu'on retrouve d'ailleurs sur certaines éditions dudit album - ces sont des fleurs qui ornent la pochette. L'heure est encore à la fête. "Age Of Consent", qui débute le disque, est peut-être leur meilleure chanson, un formidable condensé de synthés dansants et de basses tranchantes. Elle n'a toujours pas pris une ride. On ne peut pas en dire autant de toute leur discographie, sévèrement marquée eighties et qui n'a souvent pas très bien vieillie. "Power, Corruption & Lies" donc, comme une formidable révélation, une renaissance plutôt, mais aussi le début d'une lente descente...

"Age Of Consent" live à la BBC en 1984 :

Commentaires

  1. Salut papa,

    Rien à dire de plus sur Power, corruption & lies. Par contre, je te trouve un peu sévère sur le reste de la discographie de New Order. Franchement jusqu'à Technique (peut être le plus inégal de leurs albums 90's), c'est quasi tout bon!
    Après, c'est sûr que ça se corse un peu, même si Get Ready, parfait condensé mancunien (Joy Division, New Order et Oasis sont sur un bateau...), sauve un peu la mise.
    Mais bon, cette mansuétude vient sans doute de mes lectures assidues du magazine Magic, notre Melody Maker à nous...

    RépondreSupprimer
  2. Erratum: Tenchinique est le plus inégal de leur période 80's et non 90's bien entendu...

    RépondreSupprimer
  3. @dale : Oui, tu as raison les 3 disques suivants sont aussi plutôt bons : "Low-Life", "Brotherhood" et "Technique", mais je trouve qu'ils perdent petit à petit leur côté "rock" et donc ce qui faisait leur spécificité pour ressembler par moments un peu trop à du Pet Shop Boys ;)

    RépondreSupprimer
  4. COMMENT????? Mais c'est très bien les Pet Shop Boys!!!!! (Mode "je m'insurge").
    Maintenant, si tu es capable de me citer ne serait ce qu'un titre de new order qui ressemblerait même de loin au répertoire des 2 dandys gays, je te paie un coup.

    RépondreSupprimer
  5. Je reste un grand fan de New Order, on pourrait aussi rappeler que les pochettes étaient aussi super... à l'image de leur musique. Sans oublier le très charismatique bassiste, mmhhh ah oui, je me souviens du nom, Peter Hook, avec sa basse à hauteur des genoux.

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Beak - >>>>

A peine remis du magnifique concert de Beth Gibbons, que nous apprenions la sortie surprise d'un nouvel album de Beak, groupe de Geoff Barrow depuis 2009 et la fin (?) de Portishead. Beak a la bonne idée d'intituler ses disques d'un " > " supplémentaire à chaque fois - on en est au quatrième - , comme pour dire que la formation est en constante progression, ce qui est assez vrai, tellement cette nouvelle mouture impressionne d'emblée. Les deux premiers titres, " Strawberry Line " et " The Seal " fixent la barre très haut. La production est toujours impeccable, avec une rythmique bien mise en avant, rappelant bien sûr le krautrock dont on sait que Barrow est amateur depuis " Third " chef d'oeuvre indépassable de Portishead, ce chant distant et ces chansons qui progressent lentement, créant ce climat de tension constante, dans l'attente de ce qui va suivre. La suite, moins immédiatement renversante, plus lancinante, nous ...

Nick Cave & The Bad Seeds - Wild God

  Il y a eu un tournant dans la carrière de Nick Cave : " Push The Sky Away " en 2013. Avant ce disque, le chanteur australien était cantonné aux seuls amateurs de rock indépendant ou presque. Il y a bien eu quelques percées commerciales comme celles du vénéneux et romantique " Where The Wild Roses Grow " en 1995 mais c'était surtout parce qu'il chantait en duo avec sa très iconique compatriote Kylie Minogue. En tout cas, rien qui ne suffise à le hisser au panthéon du rock, comme c'est le cas aujourd'hui. Sa musique fait aujourd'hui une quasi unanimité et surtout ses disques sont chroniqués partout, jusque dans les rares pages culture de Figaro Madame. Je ne saurais expliquer un tel phénomène. Il y a peut-être plusieurs raisons. J'en lâche ici quelques unes : la reprise dès l'an 2000 de son sublime " The Mercy Seat " par Johnny Cash, comme une validation en bonne et due forme de l'importance de sa carrière et de son influenc...

Lucie

L'autre jour, en lisant l'article intitulé « ça rime à quoi de bloguer ? » sur le très bon blog « Words And Sounds » - que vous devez déjà connaître, mais que je vous recommande au cas où cela ne serait pas le cas - je me disais, mais oui, cette fille a raison : « ça rime à quoi la musique à papa? ». Enfin, non, sa réflexion est plutôt typiquement féminine : trouvons un sens derrière chaque chose ! Nous, les hommes, sommes plus instinctifs, moins réfléchis. C'est sans doute pour ça que dans le landernau (je ne sais pas pourquoi, j'aime bien cette expression, sans doute parce que ça fait breton :-) des « indierockblogueurs », il y a surtout des mecs. Un mec est par contre bizarrement plus maniaque de classements en tout genre, surtout de classements complètement inutiles dans la vie de tous les jours. Pour ceux qui ne me croient pas, relisez donc Nick Hornby. Et je dois dire que je n'échappe pas à la règle, même si j'essaie de me soigner. J'ai, par exemple,...